L’Accord d’Association signé en 1995 entre la Tunisie et l’Union européenne (UE) a libéralisé le commerce bilatéral pour les biens industriels et pour certaines quantités de produits agricoles.
Grâce aux droits de douanes à 0% sur le marché européen, les exportations de la Tunisie vers l’UE ont été multipliées par 4 entre 1995 et 2024. En sens inverse, les exportations de l’UE vers la Tunisie ont été multipliées par 2.7 sur la même période. Les chiffres du commerce bilatéral Tunisie-UE sont équilibrés, avec actuellement un excédent en faveur de la Tunisie (1.8 milliards d’euros en 2024).[1]
L’accès au marché européen garanti par l’Accord d’Association contribue à l’attractivité de la Tunisie pour les investissements directs étrangers. Les investissements directs européens en Tunisie sont en augmentation, avec un niveau record atteint en 2024 (5.65 milliards d’euros de stock). 3400 entreprises européennes sont installées en Tunisie, pour un total de 409.000 emplois directs.[2]
L’étude d’impact des accords d’association euro-méditerranéens, publiée en 2021, a montré que la Tunisie est le pays qui a le plus tiré parti de cet accord parmi les pays analysés. L’Accord d’Association a contribué à une augmentation de +1.5% du PIB, et de plus de 3% des salaires des travailleurs (qu’ils soient peu qualifiés ou hautement qualifiés), par rapport à un scénario en absence d’accord. L’Accord a également fait légèrement baisser les prix à la consommation. Enfin, l’étude conclut que, parmi les pays analysés, la Tunisie est le pays qui a le plus diversifié et complexifié ses exportations.[3]
Contrairement à d’autres accords plus récents signés par l’Union européenne ou la Tunisie, les accords d’association euro-méditerranéens ne couvrent pas certains domaines importants pour les relations économiques bilatérales, telles que le commerce des services, l’investissement, la concurrence, la propriété intellectuelle ou le commerce numérique. C’est pourquoi la Commission européenne a signalé sa disponibilité à moderniser ses relations commerciales et d’investissement avec les pays du voisinage méridional qui souhaitent une intégration plus étroite avec l’UE.[4]
[1] Fonds Monétaire International (FMI)
[2] Eurostat,
Foreign Investment Promotion Agency (FIPA)
[3] Ecorys, Évaluation ex-post de l'impact des chapitres commerciaux des accords d'association euro-méditerranéens.
[4] Commission européenne, Communication « Réexamen de la politique commerciale – Une politique commerciale ouverte, durable et ferme », 2021