RELATIONS AVEC L'UE
L’Union Européenne et le Burundi
Les relations entre le Burundi et l’Union européenne (UE) reposent sur trois piliers complémentaires : la dimension politique, la coopération économique et commerciale et la coopération au développement.
Relations Politiques
Dans le cadre de l'article 8 de l'Accord de Cotonou qui lie les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique d'une part, et l'Union européenne et ses Etats membres d'autre part, la Délégation de l'Union européenne et les Ambassades de ses Etats membres entretiennent un dialogue politique avec les autorités burundaises sur des questions d'intérêt commun.
Ces échanges portent principalement sur le renforcement de l’Etat de droit, les droits humains, la consolidation de la paix et de la bonne gouvernance, la promotion de la démocratie et la lutte contre la pauvreté.
Depuis février 2021, l'Union européenne et le gouvernement du Burundi ont repris le dialogue politique, en vue du réchauffement de leurs relations. Les deux parties se sont accordées sur l'établissement d'une feuille de route aboutissant à une normalisation des relations.
Le climat de confiance retrouvé, sera porteur d’une reprise effective de coopération entre le gouvernement du Burundi et l’Union européenne, afin de contribuer au développement du Burundi.
Relations Économiques
L'économie du Burundi est dominée par le secteur agricole (café, thé, coton, élevage). Elle est ainsi très vulnérable aux chocs liés aux conditions climatiques et, pour l’exportation, aux variations des prix. L'agriculture représente environ la moitié du PIB et la majorité de la population vit de l’agriculture vivrière.
La croissance du PIB est faible. Les éléments qui freinent le développement économique et l’augmentation sensible du revenu par habitant sont :
- Le manque d'électricité (moins de 5% des ménages ont accès à l'électricité).
- Une croissance démographique importante.
- Des systèmes de production agricole peu efficaces.
- Une forte dépendance du budget de l'État à l'aide extérieure (environ 50%).
- Un niveau de corruption élevé.
- Un faible développement du secteur privé (dû au manque d’électricité).
Une grande partie de l'appui de l'Union européenne était destinée au soutien macroéconomique. Depuis une dizaine d'années, l'UE appuyait le gouvernement du Burundi pour le maintien de la paix et la stabilisation des finances publiques, la reconstruction de l'administration et des services publics, l'amélioration de la gouvernance économique et la mise en œuvre des politiques sectorielles. L'appui budgétaire s'est élevé à environ 196M € de 2004 à 2015.
Depuis l'adoption de mesures appropriées au titre de l'article 96, l'UE apporte ses appuis le plus directement possible aux populations du Burundi avec, entre autres, un projet d'appui à la santé de 40M € qui permet le financement direct des soins de santé et un appui de 15M € pour la nutrition et les subsides aux engrais.
Relations Commerciales
Le commerce extérieur du Burundi est structurellement déficitaire et la couverture des importations par les recettes d'exportation reste très faible (environ 20%). Les principales filières d’exportation vers l’UE sont le café, le thé, le coton et les minerais.
Pour l’année 2015, les importations en provenance de l’UE représentent 110M €, soit 25% du total des importations. 25M € d’exportations vers cette zone (essentiellement du café), l'équivalent de 28% du total des exportations.
Le déficit de la balance commerciale résulte surtout de la faible diversification des exportations, dominées par des produits de base à faible valeur ajoutées et fortement exposées aux variations de prix.
En tant que PMA, le Burundi bénéficie d'un accès préférentiel au marché de l'UE, selon la règle "Everything but Arms" (EBA). Un Accord de Partenariat Économique (APE) entre l'UE et l'EAC (dont le Burundi est membre) devrait être signé prochainement.
Coopération au Développement
L'UE est le premier partenaire au développement du Burundi. Pour la période 2014-2020 (11ème FED) il était prévu que l'aide de l'UE s'articule autour des secteurs suivants :
- Les infrastructures et le développement rural.
- La santé.
- L'appui budgétaire général.
- La bonne gouvernance.
- La facilité technique de coopération.
- Le soutien aux acteurs non étatiques.
- Le soutien à l'Accord de partenariat économique.
En conséquence de la décision prise en application de l'article 96, l'aide de l'UE vient exclusivement en appui direct aux populations.
L'UE finance également des projets plus sociaux dans divers domaines tels que :
- La promotion des droits de l'homme.
- L'appui aux ONG et aux acteurs locaux.
- Les programmes dans le secteur de la sécurité alimentaire.