Discours de Nicolas KASPRZYK, Chargé d’Affaires a.i. Délégation de l’Union européenne au Gabon, pour Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC

Atelier national de collecte de données sur le trafic de produits médicaux
Le mercredi 27 août 2025
Monsieur le Directeur-Général de l’Agence nationale du Médicament et des Autres Produits de Santé
Messieurs les représentants du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, chargé de l’Intégration et de la Diaspora,
Mesdames et Messieurs les représentants des ministères et agences,
Madame la Présidente de l’Ordre National des Pharmaciens du Gabon,
Monsieur le représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé,
Chers partenaires de l’ONUDC,
Distingués invités,
Je suis honoré de me tenir parmi vous aujourd’hui, à l’occasion de cet atelier national de collecte de données sur le trafic de produits médicaux, organisé dans le cadre du projet « Criminalité transnationale organisée en Afrique centrale : évaluation de la menace en matière de trafic de produits médicaux », financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.
L’écart entre la demande et l’offre de produits médicaux réglementés favorise l’émergence d’un trafic, et encourage parfois des groupes criminels organisés à s’impliquer dans ce secteur. Les produits médicaux trafiqués sont souvent de qualité inférieure, ne répondant pas aux normes de qualité et aux spécifications internationales, en raison de mauvaises pratiques de fabrication ou d’un contrôle insuffisant de la qualité.
Les produits médicaux de mauvaise qualité et falsifiés représentent une menace importante pour la santé publique à l’échelle mondiale. Ils sont souvent inefficaces, et ils peuvent même être nocifs s’ils contiennent des contaminants ou des substances toxiques.
Ce projet financé par l’Union européenne, mis en œuvre dans les 6 pays de la région de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), dont le Gabon, vise à renforcer de manière ciblée et durable les capacités de collecte et d’analyse de données liées au trafic de produits médicaux dans la sous-région. Ceci permettra de renforcer davantage les saisies et de mener des campagnes publiques de prévention, en contribuant ainsi à la gouvernance, l’Etat de droit et l’accès durable à la santé.
Je tiens en particulier à souligner le caractère régional de ce projet, car le trafic de produits médicaux n’est pas une question interne à un pays spécifique, mais concerne une criminalité transnationale, qui nécessite d’une réponse coordonnée et de la mise en place de systèmes de contrôle et réponses à différents niveaux. La Commission pour la prévention du crime et la justice pénale exhorte en fait les différents pays à renforcer leur législation, à accroître la coopération internationale, et à mettre en place des mesures concrètes de prévention, d’enquête et de sanction pour lutter efficacement et à l’unisson contre ce crime.
La résolution 20/6 de cette Commission reconnaît que les médicaments frauduleux posent une menace croissante pour la santé publique, sapent la confiance des populations dans les systèmes de santé, et affectent la sécurité internationale, à travers une implication grandissante du crime organisé dans leur trafic.
L’Union européenne est résolument engagée dans la lutte contre le trafic de produits médicaux, à travers sa stratégie pharmaceutique et son initiative « Union européenne de la santé », qui a pour objectifs de garantir l’accès à des médicaments sûrs et abordables, de stimuler l’innovation et de renforcer la résilience face aux crises sanitaires. L’Union européenne accorde une attention particulière à la réglementation de l’approbation des médicaments, à la lutte contre les pénuries, à la prévention de la résistance aux antimicrobiens, et à une coopération internationale accrue pour promouvoir des normes élevées de qualité et de sécurité.
Avant de conclure mon intervention, permettez-moi de saluer l’engagement du Gabon dans la lutte contre le trafic de produits médicaux grâce au cadre législatif déjà présent et aux efforts de saisie de la police et d’analyse de l’Agence Nationale du Médicament et des Autres Produits de Santé, et en appeler à n’épargner aucun effort pour poursuivre la lutte contre ce trafic en améliorant l’opérationnalisation des instruments législatifs existants sur le terrain et, comme déjà proposé par les autorités nationales, en renforçant la coordination interministérielle et régionale pour donner une réponse encore plus forte et percutante contre ce crime international.
Merci à toutes et à tous pour votre engagement et votre participation aujourd’hui.
COORDONNÉES
Elodie MBIDA, Responsable communication & relations presse, Délégation de l’Union Européenne au Gabon, et pour Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC
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