EU Statement – UN Security Council: Famine and Conflict-Induced Global Food Insecurity

3 August 2023, New York - Statement on behalf of the EU and its Member States at the Security Council High Level Open Debate on Famine and Conflict-Induced Global Food Insecurity

 

 - CHECK AGAINST DELIVERY -

 

Monsieur le président,

J'ai l'honneur de m'exprimer au nom de l'Union européenne et de ses États membres. La Macédoine du Nord*, le Monténégro*, l'Albanie*, l'Ukraine, la République de Moldavie et la Bosnie-Herzégovine*, pays candidats ; la Géorgie, pays candidat potentiel ; ainsi que l’Andorre, Monaco et Saint-Marin se rallient à la présente déclaration.

Je tiens tout d’abord à remercier les États-Unis de la tenue de ce débat et les intervenants de leurs contributions. La discussion d'aujourd'hui relève d’une importante particulière : en effet, la décision de la Russie de mettre fin à l'initiative céréalière de la mer Noire ne fait qu’aggraver la crise alimentaire mondiale. Avec les "couloirs de solidarité" entre l’UE et l’Ukraine, la réouverture partielle des ports de la mer Noire a permis de stabiliser, voire de baisser, les prix des denrées alimentaires qui avaient atteint des niveaux sans précédents en raison de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine. Instamment, nous réitérons notre appel à la Russie pour qu'elle cesse d'instrumentaliser les denrées alimentaires comme une arme de guerre, qu'elle rejoigne l'Initiative céréalière de la mer Noire, et qu'elle mette fin à son blocage illégal des ports maritimes ukrainiens.

Monsieur le Président,

Nous avançons dans la mauvaise direction. Malgré l'adoption – à l’unanimité – de la résolution 2417 il y a cinq ans, l'insécurité alimentaire due aux conflits ne cesse d’augmenter. Nous le déplorons notamment en RDC, au Burkina Faso, au Mali, au Soudan, au Yémen et en Haïti.

Il est de notre devoir à toutes et tous, collectivement, d'éradiquer la faim et de sauver des vies. L'Union européenne a été à l'avant-garde des efforts mondiaux dans la lutte contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition. Rien qu'en 2022, nous avons ainsi alloué plus d'un milliard d'euros d'aide humanitaire alimentaire et nutritionnelle.

Je souhaiterais insister sur les trois points suivants :

Premièrement, la famine des populations civiles comme méthode de guerre est une violation du droit international humanitaire et peut constituer un crime de guerre. Pour autant, dans de trop nombreux conflits, nous continuons d’assister à une militarisation de l'accès à l'eau potable et à la nourriture, qui sont pourtant essentiels à la survie des civils. Trop souvent, les parties au conflit entravent intentionnellement l'accès à l'aide humanitaire. Et trop souvent, les travailleurs humanitaires, qui se consacrent à sauver d'autres personnes, deviennent eux-mêmes des cibles. Cette situation doit être universellement condamnée. Nous appelons toutes les parties à un conflit armé à respecter le droit international humanitaire. Cela implique de faciliter l'accès rapide, sûr et sans entrave de l'aide humanitaire. Pour leur part, l'UE et ses États membres continueront de plaider en faveur du respect du droit humanitaire international, de la responsabilisation des auteurs de violations de ce droit et de la mise en œuvre systématique de la résolution 2417. L'UE finance également une initiative visant à améliorer les rapports factuels sur la faim causée par les conflits en renforçant et en complétant les mécanismes de responsabilité existants.

Deuxièmement, la crise alimentaire mondiale sans précédent à laquelle nous sommes confrontés exige une action urgente, coordonnée et unifiée. Le sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires+2 a insufflé un nouvel élan à cet égard. Aujourd'hui plus que jamais, il nous faut rester unis et œuvrer dans le même sens. Nous devons nous efforcer d’assurer une plus grande complémentarité entre les actions humanitaires, de développement et de paix, à tous les niveaux, afin de protéger les ressources essentielles. Ces efforts sont nécessaires pour nous permettre de traiter les causes profondes de la faim et des conflits. L'UE soutient fermement le rôle moteur des Nations unies dans la réponse à la crise alimentaire mondiale et nous appelons la communauté internationale à maintenir les niveaux de financement pour répondre aux besoins toujours plus grands en la matière. Néanmoins, le financement seul ne suffira pas à assurer la sécurité alimentaire, tant que les conflits perdurent.

Troisièmement, et ce sera mon dernier point, nous devons nous pencher sur les liens entre paix, changement climatique, et sécurité alimentaire. Le changement climatique et les conditions météorologiques extrêmes dont nous sommes témoins sont à la fois un facteur de faim et une source de conflit. Chaque année, inondations et sécheresses jettent sur la route des millions de personnes déplacées de force, ce qui ne fait qu’accroître l'insécurité alimentaire. Il nous faut changer de référentiels, aller au-delà de nos approches réactives, même si elles demeurent nécessaires, et adopter une vision proactive, afin de prévenir les conséquences humanitaires du changement climatique et des crises de la faim. Nous devons travailler ensemble pour renforcer les systèmes d'anticipation et veiller à ce que les actions d’urgence ciblent également les communautés isolées et les personnes touchées par les conflits, y compris les femmes et les jeunes filles.

Grâce à l’approche globale de l'Équipe Europe, l'UE et ses États membres continueront de soutenir, avec détermination, les investissements visant à s'attaquer aux causes profondes de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition, dans les contextes de fragilité et de conflits.

Je vous remercie Monsieur le président.

 

 

* English version *

President, Excellencies,

I have the honour to speak on behalf of the European Union and its Member States.

The Candidate Countries North Macedonia, Montenegro, Albania, Ukraine, the Republic of Moldova and Bosnia and Herzegovina, the potential candidate country Georgia, as well as Andorra, Monaco and San Marino align themselves with this statement.

I thank the United States for convening this debate and the briefers for their insights.

Today’s discussion is particularly important because Russia’s decision to terminate the Black Sea Grain Initiative will further worsen the global food crisis. Together with the EU-Ukraine “Solidarity Lanes”, the partial reopening of the Black Sea ports has been instrumental in stabilising and lowering unprecedented high food prices caused by Russia’s war of aggression against Ukraine. We reiterate our call on Russia to stop using food as a weapon, rejoin the Black Sea Grain Initiative and cease illegally blocking Ukrainian sea ports.

Excellencies,

We are moving in the wrong direction. Despite the unanimous adoption of Resolution 2417 five years ago, conflict-induced food insecurity is on the rise. We see this in the DRC, Burkina Faso, Mali, Sudan, Yemen and Haiti, among others.

We have a collective responsibility to eradicate hunger and save lives. The European Union has been at the forefront of global efforts to combat food insecurity and malnutrition. In 2022 alone, we allocated over 1 billion euros of humanitarian food and nutrition assistance.

We wish to stress the following three points:

First, starvation of civilians as a method of war is a violation of IHL and can constitute a war crime. Yet, in multiple conflicts we see the weaponization of access to clean water and food, which are crucial for the survival of civilians. Too often, parties to conflict intentionally block humanitarian access. And too often, humanitarian workers, dedicated to saving others, become targets. This should be universally condemned.

We call on all parties to armed conflict to respect IHL. This includes facilitating rapid, safe, and unimpeded humanitarian access. For our part, the EU and its Member States will continue to advocate for compliance with IHL, accountability for IHL violations, and a systematic implementation of resolution 2417. The EU is also funding an initiative that aims to enhance evidence-based reporting on conflict-induced hunger by reinforcing and complementing existing accountability mechanisms.

Second, the unprecedented global food crisis requires urgent, coordinated and unified action. The UN Food Systems Summit+2 reignited momentum in this regard. Now more than ever, we must find unity in our purpose. This also means more complementarity between humanitarian, development and peace actions at all levels to protect essential resources and address the root causes of hunger and conflict.

The EU strongly supports the UN’s role and leadership to respond to the global food crisis and we call on the international community to maintain funding levels to address the growing needs. Nevertheless, funding alone without resolving conflict is not enough to achieve food security.

Third, we need to address the linkages between food security, climate and security. Climate change and extreme weather are both a driver of hunger and a source of dispute. Every year millions are forcibly displaced by floods and droughts, increasing food insecurity.

This requires a shift from reactive to proactive approaches to avert the humanitarian consequences of climate change and hunger crises. We need to work together to strengthen anticipatory action systems and ensure that early actions also target remote communities and those affected by conflict, including women and girls.

Excellencies,

The EU and its Member States remain committed to continue supporting investments to address the root causes of food insecurity and malnutrition in fragile and conflict-affected settings through a comprehensive Team Europe approach.

Thank you.

 

* North Macedonia, Montenegro, Albania and Bosnia and Herzegovina continue to be part of the Stabilisation and Association Process.