Intervention de l'UE - PBC: République centrafricaine

9 septembre 2022, New York – Intervention de l'Union européenne à la réunion des ambassadeurs de la PBC : Configuration pays sur la RCA

Je salue l'intérêt et l'engagement continus de la PBC pour le processus de réconciliation et de paix en RCA. Une solution purement militaire n’étant pas viable, une approche holistique à la pacification du pays doit être encouragée.

Dans ce contexte l’Union Européenne se félicite des efforts en cours pour mutualiser et opérationnaliser la mise en œuvre de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en RCA (APPR) et la Feuille de Route de Luanda – à travers les 6 piliers identifiés (engagement des groupes armés dans le processus de paix, cessez-le-feu, DDR, RSS, contrôle des frontières, processus politique).

Je souhaite rappeler le soutien de longue date, multidimensionnel et fiable de l'UE aux activités de consolidation de la paix, d’amélioration de gouvernance et au développement démocratique de la RCA, ainsi que son engagement à faciliter la mobilisation des ressources en tant que co-président du comité directeur du Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA)

Nous restons engagés avec les partenaires internationaux et régionaux pour la stabilité en RCA mais nous attendons des avancées concrètes de la part du gouvernement centrafricain: la redynamisation du processus de paix et la mise en œuvre concrète du processus de Luanda d’une part et d’autre part la poursuite de mesures qui pourraient réellement contribuer à une stabilisation et réconciliation nationales. Il est important de restaurer durablement la confiance avec les partenaires internationaux pour la poursuite de notre engagement.  Dans ce contexte la lutte contre l’impunité et la recherche d’un environnement politique apaisé, restent cruciales. 

La tenue des élections présidentielles et législatives en 2020/2021 constituait un moment important qui comptait avec le soutien des partenaires internationaux, y compris une importante contribution globale de l'UE. Maintenant, la population a le droit d’attendre que tous les enseignements en soient tirés dans le cadre de l’organisation d’élections locales inclusives, transparentes et crédibles, y compris pour ce qui concerne le respect de libertés fondamentales, la participation des femmes et le contexte médiatique.

Un cycle d’élections locales réussi peut servir de catalyseur pour relancer le processus de décentralisation suspendu depuis 1988. La tenue des élections locales devra répondre aux attentes de la population et tous les acteurs locaux en terme de promotion de la démocratie de base, d’une représentation plus égalitaire des genres, de la gouvernance, la redevabilité locale et le développement local, tel qu’ils l’ont exprimé au cours du dialogue politique ayant abouti à l’accord politique de paix et réconciliation APPR.  C’est pourquoi ces élections devraient rester centrées sur ces objectifs-là.

L’UE a apporté un appui multiforme aux élections présidentielle et législatives de 2020-2021 pour un montant de plus de 20 000 000 EUR, et devrait rester engagée à poursuivre son accompagnement technique et financier en préparation des élections locales 2022-2023.  Ceci en particulier via le fond commun du PNUD.  Nous sommes dans le processus de considération d’un éventuel top-up de notre contribution, ciblé sur l’accomplissement du cycle d’élections locales.

Nous notons que les préparations techniques pour les élections locales se poursuivent assez efficacement. L’Autorité Nationale Electorale commence déjà à procéder à une cartographie ciblée.

Pour conclure, nous tenons à réitérer nos préoccupations et nos attentes déjà exprimées à de nombreuses reprises aux autorités centrafricaines quant à la présence et le comportement de forces étrangères non conventionnelles et des mécanismes de désinformation amenant à des réactions provoquant la violence, y compris contre la présence européenne.

Au-delà des élections locales, la République centrafricaine reste un pays extrêmement fragile confronté à une crise humanitaire aiguë. Notre engagement à soutenir la population, et toute activité destinée à renforcer l’état de droit, reste ferme. L'ensemble de la communauté internationale doit donc rester mobilisée et unie et continuer à apporter une réponse urgente et appropriée aux besoins humanitaires pressants du pays et de sa population.

Je vous remercie.