EU Statement at the Trade Policy Review of Tunisia, 25 November 2025

Statement Delivered by Ambassador João Aguiar Machado

Merci, Monsieur le Président, 

Permettez-moi, tout d’abord, de souhaiter très chaleureusement la bienvenue à la délégation de la Tunisie, conduite par Son Excellence Monsieur Samir ABID, Ministre, Ministère du Commerce et du Développement des Exportations, et mon collègue, Ambassadeur Ben Cheikh Wadie, et son équipe ici à Genève. Nos remerciements vont aussi à l’Ambassadeur Manuel A.J. Teehnakee (Philippines) pour ses observations pertinentes, qui offrent un excellent point de départ à notre échange d’aujourd’hui.

Permettez-moi tout d’abord de saluer la résilience remarquable des entreprises et des citoyens tunisiens face aux défis majeurs rencontrés ces dernières années, notamment la pandémie de COVID-19, les incertitudes de la conjoncture économique mondiale et les tensions sur les marchés énergétiques et alimentaires.

Dans ce contexte, nous tenons à souligner le dynamisme des relations commerciales entre la Tunisie et l’Union européenne, marquées par un commerce soutenu de biens et de services, un flux d’investissements diversifiés et une coopération économique étroite.

L’Union européenne est le premier partenaire commercial et le principal investisseur en Tunisie, un partenaire naturel avec qui les liens économiques se sont construits sur des décennies d’échanges, de proximité et de confiance mutuelle.

Cet espace économique commun, enraciné dans la Méditerranée, se nourrit aussi des liens humains tissés par la diaspora tunisienne en Europe et des collaborations techniques et institutionnelles actives et constantes entre nos deux rives.

Cette relation dense et multidimensionnelle trouve son ancrage dans le volet commercial de l’Accord d’Association UE–Tunisie, signé en 1995 et dont nous célébrons cette année les 30 ans. L’Union européenne a signalé sa disponibilité à entamer des discussions vers une modernisation des relations commerciales bilatérales pour mieux répondre aux défis économiques actuels et aux opportunités de demain.

La Tunisie dispose, à cet égard, de nombreux atouts, au premier rang desquels sa situation géographique stratégique au cœur de la Méditerranée, une main-d’œuvre qualifiée, et une intégration croissante dans les chaînes de valeur mondiales, dans des secteurs à haute valeur ajoutée technologique tels que l’aéronautique, l’automobile, les produits pharmaceutiques, le numérique, les textiles techniques et les énergies renouvelables.

Cependant, et comme nous l’avons souligné dans nos questions, nous continuons à constater des restrictions administratives persistantes. Le contrôle des marchés a créé des situations d’inefficacité qui pénalisent la Tunisie et les opérateurs économiques européens. Ces lourdeurs découragent les échanges, même si nous reconnaissons les efforts en cours en matière de transparence et de digitalisation. Les restrictions à la participation étrangère dans certains secteurs nuisent au dynamisme économique, notamment dans le secteur des services qui sont une source de compétitivité et d’emplois. 

L’amélioration du climat des affaires et d’investissement devient indispensable pour contribuer à l’investissement étranger – et les récents chiffres plutôt positifs devraient servir d’encouragement aux réformes cruciales, qui restent encore en attente. 

De plus, la Tunisie pourrait bénéficier de l’élimination des barrières persistantes à l’accès au marché, sous forme de restrictions techniques, de mécanismes d’autorisation et des mesures sanitaires et phytosanitaires, dont la justification scientifique n’est pas prouvée.

La Tunisie est confrontée, bien sûr, à des défis de grande envergure, notamment le besoin de cohésion sociale et territoriale, la lutte contre l’économie informelle, la modernisation des infrastructures ou encore l’intégration régionale, mais ces atouts ne devraient pas restreindre la volonté du pays à mener les changements qu’il appelle lui-même de ses vœux.

Sur tous ces sujets, l’Union Européenne est disposée à continuer de soutenir la Tunisie. De nombreux programmes sont déjà en cours pour appuyer la mise en œuvre des réformes et le secteur privé tunisien. L’Union Européenne et la Tunisie ont également œuvré ensemble pour le développement d’infrastructures essentielles, notamment dans les domaines de la connectivité énergétique et numérique, les infrastructures terrestres, et les énergies renouvelables. 

Enfin, nous saluons le soutien de la Tunisie au multilatéralisme, et l’invitons également à ratifier l’accord de l’OMC sur les subventions à la pêche. Nous notons pourtant que la Tunisie ne participe pas encore à certaines initiatives clés de l’OMC, notamment celles relatives à la facilitation de l’investissement, au commerce électronique, alors qu’il s’agit des accords en phase avec les priorités stratégiques exprimées par la Tunisie. La Tunisie n’a pas non plus encore rejoint l’arrangement multipartite concernant une procédure arbitrale d’appel provisoire sur le règlement des différends.

Nous invitons donc vivement la Tunisie à rejoindre ces initiatives dans les meilleurs délais, ce qui enverrait un signal positif aux investisseurs et aux partenaires commerciaux, tout en renforçant le message constructif déjà exprimé par la Tunisie dans cette revue de politique commerciale.

Je vous remercie, Monsieur le Président.