Pourquoi la formation des officiers de police et de gendarmerie tchadiens participe au renforcement des capacités des forces de sécurité intérieure des pays du G5 Sahel ?

La lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la migration irrégulière est au cœur de l'action du G5 Sahel et de sa Force conjointe. Le renforcement de ses capacités est également l'un des principaux objectifs de la RACC.
Dix-neuf agents dont une femme des forces de sécurité tchadiennes de différentes Unités de la Police et de la Gendarmerie, et de la Direction des Enquêtes Spéciales et l'Office Central de Lutte contre la Drogue et le Terrorisme ont suivi la formation
En marge des activités du cours, les stagiaires, ont déclaré avoir amélioré leurs compétences sur les techniques de surveillance et de filature. La méthodologie opérationnelle liée à la gestion des ressources humaines, à l’usage des armes et la progression sur le terrain (positon par rapport à une cible, emploi des véhicules, des moyens de communication, et prise de photos et vidéo) ont permis de gagner en efficacité.
La stagiaire féminine occupant un poste de management au sein de l'Office central de lutte contre la drogue et le terrorisme, Alphonsine Allahodoum estime que sa capacité d'observation d'un suspect s’est considérablement améliorée au fur et à mesure qu'elle a appris des techniques supplémentaires auprès de ses collègues européens.
Étant la seule participante féminine au cours, Alphonsine se sent fière de « représenter les femmes tchadiennes ». Elle mentionne être totalement à l'aise parmi ses collègues masculins. En fait, dit-elle, « j'ai appris d’eux comme ils ont appris de moi ». Alphonsine est convaincue que la participation des femmes à ces formations et dans le secteur de la sécurité de son pays doit être améliorée. Afin de progresser vers l'égalité des sexes, au moins un tiers des participants aux cours comme celui qu'elle a suivi devraient être des femmes : « Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons vraiment faire une différence dans notre société », déclare Alphonsine.
La cérémonie de clôture du cours s'est déroulée en présence de l'Ambassadeur de l'UE au Tchad, Kurt Cornelis, des représentants des Forces de Sécurité Intérieure concernées (la Direction Générale de la Police Nationale et la Direction Générale de la Gendarmerie), des représentants de l'Ambassade de France et de la délégation de l'UE au Tchad.
L'ambassadeur Cornelis a souligné dans son allocution que la sécurité est avant tout un service rendu au public et qu'il s'agit d'une fonction essentielle de l'État, car l'amélioration de la sécurité fournira à terme les conditions d'un progrès vers la croissance économique.
Évoquant l'engagement de l'UE au Sahel dans le domaine de la sécurité, de la stabilité et du développement, l'ambassadeur Cornelis a mentionné le rôle essentiel de la RACC pour s'engager au profit de tous les pays du G5 Sahel, avec l’appui des deux missions EUCAP au Mali et le Niger.
Comme l'a déclaré le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère (HR/VP) Josep Borrell en janvier dernier dans ses remarques sur l'engagement de l'UE au Sahel : « Les populations du Sahel ont des besoins urgents en termes de sécurité, d'aide humanitaire et sociale, et de perspectives économiques", ajoutant que "la responsabilité première" d'apporter des réponses à leurs citoyens "reste aux autorités des pays du Sahel".
Et c’est là tout l’intérêt du déploiement sur le terrain des experts de la RACC, aux côtés de leurs homologues sahéliens.