Une politique commune de sécurité des frontières au Sahel a de l’importance pour l'Europe
Les organisations terroristes et les groupes organisés transnationaux exploitent le vide laissé par les autorités étatiques en se livrant à des activités de trafic illicites, telles que la traite des êtres humains.
La Cellule de conseil et de coordination régionale de l'UE (RACC), dans le cadre de son mandat régional en matière de sécurité et de défense, soutient la coopération en matière de sécurité des frontières dans les cinq pays : le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Ces pays travaillent ensemble pour vaincre les menaces qui pèsent sur la sécurité de la région.
Le mandat régional RACC et sa capacité à « agir au niveau national et penser au niveau régional » contribuent à une vision plus large des défis qui affectent les pays du G5 Sahel, et à la nécessité d'une politique commune sur la sécurité des frontières en faveur du développement économique et social de la région.
Les experts de la sécurité intérieure et de la défense (ESID) de la RACC, déployés en tant que conseillers au sein des délégations de l'UE des pays susmentionnés, suivent de près la situation sur le terrain. A titre d’exemple, les conseillers RACC déployés au sein de la Délégation de l'UE en Mauritanie dans la capitale Nouakchott, ont pour mission de faciliter la mise en œuvre et la coordination des différents projets européens, visant à renforcer la coopération en matière de sécurité transfrontalière.
Dans le domaine de la défense, le G5 Sahel dispose d'une Force conjointe. Le bataillon de la Force conjointe mauritanien est en première ligne pour protéger sa frontière sud-est avec le Mali et lutter contre la criminalité transnationale organisée. L’expert défense RACC à Nouakchott facilite la mise en œuvre du projet de la Force Conjointe G5S, grâce à ses contacts privilégiés avec les autorités mauritaniennes.
L’expert en sécurité intérieure RACC conseille la composante police du projet de la Force Conjointe, qu’il s’agisse de la prévôté ou de l’unité d’investigations spécialisées. Ces deux unités permettent de judiciariser l'action des militaires engagés sur les zones frontalières.
En parallèle, l'expert en sécurité intérieure de la RACC est impliqué dans le développement des GAR-SI - groupes d'action rapide de surveillance et d'intervention - qui bénéficient de financements européens. Les GAR-SI sont des unités de gendarmerie déployées dans les zones frontalières, luttant contre les trafics illégaux et le trafic de migrants. Le soutien de l'UE à l'unité méhariste (à dos de chameau) de la garde nationale a quant à lui permis d'assurer la présence de l'État dans l'Est désertique du pays, et de renforcer le dispositif de sécurité à la frontière avec le Mali.
Dans le cadre de son mandat, la RACC facilite la coordination entre les forces de défense et de sécurité sur la coopération en matière de sécurité aux frontières avec des partenaires internationaux, tels que l'OIM (Organisation internationale pour les migrations), Interpol et l'ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime).
Actuellement, des efforts sont en cours pour opérationnaliser le CCPDG (Centre de coopération entre la police, les douanes et la gendarmerie) avec l'OIM dans la zone de Sélibaby, située aux frontières de la Mauritanie, du Mali et du Sénégal.
Au niveau régional, en lien avec les experts des Délégations de l'UE des cinq pays de la zone sahélienne, la RACC appuie les travaux du Département Défense et Sécurité du Secrétaire Exécutif du G5 Sahel sur l'identification des mesures à impact rapide, y compris sur la sécurité des frontières. Le soutien de la RACC aux plateformes de coopération en matière de sécurité (PCMS) fait partie de cet effort.
Le Sahel continue d'être considéré comme faisant partie du voisinage élargi de l'UE.
Les crises étant interconnectées, les problèmes de sécurité qui affectent le Sahel sont de nature à produire des effets en Europe.
Travailler ensemble pour la sécurité et le bien-être global des citoyens sahéliens et européens reste un intérêt commun.