L’Union européenne et la République de Guinée entretiennent des relations dans les domaines politique, économique, commercial, de coopération ainsi que la défense des droits de l’homme et de la démocratie. Régies jusqu’en 2020 par l’Accord de Cotonou, ces relations ont désormais pour base juridique le nouvel Accord post-Cotonou signé en avril 2021 avec l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP, anciennement groupe des États ACP) dont la Guinée est partie prenante.

Relations politiques

L’UE et la Guinée mènent un dialogue régulier

Un dialogue est mené de façon régulière et porte sur des objectifs définis ou sur toute question d'intérêt commun. L'UE reste engagée aux côtés de la Guinée pour promouvoir un environnement politique stable et démocratique qui contribue à la paix et à la sécurité régionale. Elle suit avec intérêt la marche politique du pays et rappelle constamment que la consolidation de la démocratie, de l'état de droit, de la bonne gouvernance et des droits de l'homme, sont des éléments indispensables à la création d'un cadre favorable aux investissements privés et au développement économique durable de la Guinée.

Relations économiques

Depuis 2015, l’économie guinéenne est caractérisée par un choc d’offre du secteur minier (bauxite, or, fer) en pleine expansion. Avec plus de 18% du PIB provenant des activités extractives (contre 10% en 2010), le taux de croissance économique réel annuel moyen est de 7% sur la période 2015-2020. La croissance est estimée à 7% sur l’année 2020 (source consultation article IV du FMI).

Avec une économie principalement informelle (75%) et le secteur primaire comme le plus grand pourvoyeur d’emploi, l’actuelle allocation des facteurs de production limite les gains de productivité, la diversification de l’économie pour plus de résilience. Aussi fait-elle face à des besoins d’investissements significatifs, en particulier dans les secteurs de l’énergie (hydraulique), agrobusiness (agriculture et pêche), et le secondaire (BTP, Mines). L’amélioration de l’environnement des affaires pour le rendre plus transparent, fiable et donner plus de sécurité juridique est un préalable à la promotion de ces investissements du secteur privé national et international

Fortement dépendant de l’extérieur pour ses importations, et dans un contexte de hausse des prix du fret international, de fermeture des frontières, et de mécanisme de la monétisation du déficit budgétaire, l’inflation reste soutenue à 12,5% en 2020.

En parallèle, la position extérieure de la Guinée s’est stabilisée au cours des dernières années avec des exportations génératrices de devises grâce à la croissance de ses exportations de bauxite et d’or. La dette extérieure représente 26% du PIB, et principalement composé de créanciers hors du Club de Paris.

Relations commerciales

L'UE reste le premier marché et le premier fournisseur de la Guinée et demeure un partenaire économique majeur avec une approche globale favorisant les IDE pour les entreprises européennes, tout en étant attentif à la problématique environnementale.

Dans le domaine du commerce, la coopération entre la Guinée et l'UE s'articulera principalement autour de l’accord de partenariat économique (APE) adopté avec l’Afrique de l’Ouest en juillet 2014 mais pas encore entré en vigueur. Une fois entré en vigueur, cet accord aura une double vocation commerciale et de développement. Il doit contribuer à la réalisation des objectifs de croissance accélérée et de développement durable du pays.

Dans ce but, l’objectif à atteindre est d’apporter un accompagnement à la Guinée afin qu’elle puisse tirer de cet accord commercial. Parmi les actions :

  • Un appui apporté aux filières porteuses à travers le Programme d'appui à la compétitivité Guinée : le projet REFILA (Relance de la Filière Ananas).
  • Le projet pour l’élaboration de la politique commerciale de la République de Guinée qui lui permettra de se doter d’une nouvelle politique commerciale lui permettant d’utiliser les différents accords commerciaux qu’elle a signés, dont l’APE.
  • Le renforcement du système SPS national et du système de Contrôle et de Certification phytosanitaires en Guinée à travers les programmes sanitaire et phytosanitaire mis en œuvre par le COLEACP, sur financement du 11e FED, dans le cadre du programme indicatif intra-ACP (2014-2020) de coopération entre l'Union européenne et le groupe des États ACP). Ce programme aura permis entre autres de finaliser le dossier « mangue » qui a été validé par l’UE. Les autorités et acteurs locaux ont également bénéficié d’un renforcement de leurs capacités.

En amont, la DUE a également apporté un appui dans la création d'un environnement plus favorable aux investissements et à l'initiative privée par le biais de:

  • L’appui à la réforme de l'État et à la modernisation de l'administration.
  • L’amélioration de la gouvernance économique.
  • La réhabilitation et le développement des infrastructures économiques de base, et en particulier de celles qui permettent le désenclavement des régions à forte potentialité économique.

Dialogue avec la société civile

La politique et les programmes de développement sont en général plus efficaces lorsque les acteurs sont en contact avec la société civile; les populations locales se sentent alors impliquées dans la politique nationale de développement. L’expérience des dernières années a montré la fragilité, les divisions internes, la politisation des organisations de la société civile, situation qui empêche la mise en œuvre d’activités de contrôle citoyen des politiques publiques qui leur seraient propres.  

L'UE a donc pour objectif de renforcer le rôle de la société civile et encourage les acteurs locaux non étatiques (ONG, syndicats, fondations politiques, entreprises privées, universités et médias) à jouer un rôle social plus actif.

Cette approche se concrétisera à travers le renouvellement de la Feuille de Route des relations entre UE et société civile guinéenne pour la période 2021-2024. Elle inclura le renforcement des capacités des OSC guinéennes, le support à leur coopération et coordination interne, ainsi qu’au dialogue qu’elles doivent entamer avec les autorités nationales et locales. Si d’un côté les OSC resteront bénéficiaires des fonds spécifiques, l’UE et ses EM promouvront l’engagement de la société civile dans le dialogue sectoriel à organiser avec les autorités nationales, et dans l’identification des priorités de leur coopération.

Aide humanitaire

L'Union européenne est le premier donateur d'aide humanitaire au monde et un quart de l’aide humanitaire institutionnelle mondiale est gérée par la Commission européenne pour un budget de plus de 800 millions d’euros chaque année. Cette aide est mise directement à disposition des victimes, indépendamment de leur sexe, genre, groupe ethnique, religion, nationalité ou appartenance politique, par l’intermédiaire de partenaires opérationnels. Ceux-ci incluent environ 160 ONG européennes, des agences humanitaires des Nations Unies et la Croix Rouge.

Au sein de la Commission, les opérations sont organisées par la Direction générale de l’aide humanitaire (ECHO). La Guinée dépend du Bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest dont le mandat est de fournir services et expertise pour améliorer la qualité de la réponse humanitaire de la Commission dans la région. Cela comprend cinq principales compétences :

  • Capacité de réponse rapide.
  • Appui aux opérations.
  • Appui à la formulation de politiques et de stratégies humanitaires.
  • Communication.
  • Finance et administration.