Le blog de l'ambassadeur Anne Marchal

Tout au long de mon mandat, je partagerai sur ce blog, mes impressions, réflexions, analyses, découvertes et coups de coeurs sur le Congo dans ses multiples facettes. Restez connectés !

Pleins feux sur New York !

29 Septembre 2025

UN	European Union

Vient la fin septembre, le moment de la convocation annuelle de l’Assemblée Générale des Nations Unies (AGNU)) New York, et toutes les chancelleries du monde sont en effervescence pour préparer les discours et rencontres des personnalités, souvent Chef d’Etat ou Ministre des Affaires étrangères, qui y participent. Il en est de même pour le Service européen pour l’action extérieure, le SEAE, qui a donné instruction à tous ses Ambassadeurs d’informer nos interlocuteurs sur les priorités européennes à la veille de la 80^ème session de l’AGNU. C’est ce que j’ai pu faire en rencontrant M. le Secrétaire Général f.f. M. Paul Maloukou, entourés de collaborateurs, le 18 Septembre 2025 au Ministère des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger. Ces échanges ont permis de noter des éléments de grande convergence et d’intérêt communs.

Cette « AGNU » n’est pas une session ordinaire. « Travailler ensemble pour la paix, le développement et les droits de l’homme », n’est pas qu’un slogan. En effet, cette 80^ème session a lieu dans un contexte difficile, où le multilatéralisme est contesté, alors que les guerres et conflits font rage, de l’Ukraine à la situation à Gaza et dans différentes parties du monde dont en Afrique, et les urgences planétaires, dont les questions environnementales et de conservation de la biodiversité, sans compter la lutte contre la pauvreté et le financement au développement, sautent aux yeux.

Mais j’aimerais aussi rappeler ici que c’est un des pères fondateurs de l’Union européenne, M. Paul-Henri Spaak, Ministre des Affaires étrangères de Belgique, qui a eu l’honneur d’être élu en janvier 1946 comme premier Président de l'Assemblée générale des Nations Unies pour un mandat d’un an. Et en ces temps chahutés, il n’est pas hors propos de citer la Déclaration Schuman, élément moteur du processus d’intégration européenne, du 9 mai 1950 : « La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent ». Ces mots restent malheureusement d’une criante actualité.

L’Union européenne (UE), faisant le triste constat des violations de la Charte des Nations Unies, défend ardemment le multilatéralisme, instrument de paix et de sécurité. L’UE défend le droit international, la Charte et les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale. Le soutien de l’UE pour les NU est indéfectible. En même temps, l’UE souscrit au Pacte pour le Futur, et soutien les initiatives des NU qui veillent à rendre son fonctionnement plus efficace.

De même que l’UE et ses Etats Membres assurent, par leurs contributions fiables, plus d’un cinquième du budget des NU ou de leurs activités de maintien de la paix. L’UE soutient aussi une réforme de l’architecture financière internationale, notant le besoin de donner une plus grande place à la représentation des pays en développement dans ces institutions.

Et ici à Brazzaville, comme partout dans le monde, la Délégation œuvre avec les collègues des Nations Unies et des différentes agences onusiennes pour la réalisation de nos objectifs communs et du développement durable. Voici certainement une idée de sujet pour un prochain blog !

Un an au Congo : retour sur quelques moments forts

20 août 2025

Présidence de la République du Congo

Présidence de la République

Arrivée au Congo il y a presqu’un an, il est temps pour moi de revenir sur quelques moments forts de mon parcours ici, un parcours qui m’a permis de rencontrer de nombreuses personnalités politiques et de la société civile et surtout d’apprendre à connaitre ce pays et sa culture unique.

Anne Marchal

Je voudrais évoquer tout d’abord, la présentation des lettres de créances à Son Excellence M. Denis Sassou-N’Guesso, Président de la République du Congo. La cérémonie a eu lieu le 20 novembre 2024. Ce moment solennel et symbolique m’a permis de pouvoir exercer sans limites mes fonctions d’Ambassadeur de l’Union européenne et collaborer avec les membres du Gouvernement et les plus hauts représentants des institutions nationales dont le Sénat et l’Assemblée Nationale.

Présidence de la République du Congo

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Toujours très bien reçue par mes interlocuteurs, j’ai pu échanger sur l’action de l’Union européenne au Congo, y compris notre riche coopération en matière de développement, mettant par exemple en œuvre des projets dans les domaines d’infrastructures, à l’instar du Port de Pointe Noire, ou encore de numérisation. Ce fut d’ailleurs un honneur de pouvoir assister au lancement des travaux des pontons pour la pêche industrielle et artisanale par M. le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso à Pointe Noire en décembre dernier, un projet sous l’égide du Global Gateway et mis en œuvre dans l’esprit « Equipe Europe ».

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Sans pouvoir évoquer tous les aspects de la coopération, je voudrais mettre en lumière l’action qui concerne la forêt et la conservation des parcs nationaux. Un de mes premiers engagements en tant qu’Ambassadeur fut d’ailleurs d’assister au Comité Conjoint de mise en œuvre de l’APV-FLEGT (Accord de Partenariat Volontaire sur l’application des règlementations forestières) en compagnie de Mme la Ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo.

apvflegtcongo.com

L’action de l’Union européenne est aussi politique et sécuritaire. Une illustration en est la coopération en matière de sécurité maritime au sujet duquel j’ai pu m’entretenir avec le Secrétaire Permanent du Comité Interministériel de l'Action de l'État en Mer et dans les Eaux Continentales (SEPCIM), M. Éric Olivier Sébastien Dibas-Franck.

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J’ai, de plus, eu le plaisir de participer aux événements liés aux visites à Pointe Noire de frégates italiennes, faisant partie de la présence maritime européenne combinée dans le golfe de Guinée.

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D’autre part, j’ai aussi eu le plaisir d’accompagner le Représentant Spécial de l’Union européenne pour les Grands Lacs, Son Excellence M. l’Ambassadeur Johan Borgstam, lors de sa visite à Brazzaville en avril de cette année, ce qui lui a permis d’échanger sur les développements dans la région.

IAM

Un autre aspect de mon parcours, un aspect qui me tient à cœur, est la rencontre avec la jeunesse congolaise qui m’émerveille par son dynamisme et talent. Je ne pourrais relater toutes les occasions de rencontre, mais je dois épingler le concours de plaidoyer et d'éloquence organisé au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza ou encore les différentes rencontres avec la cohorte « Toza Bilenge ».

Mirna Kintombo

IAM

Par ailleurs, d’autres engagements, comme assister à la remise des diplômes des étudiants de l’école hôtelière Saint-Jean Paul II, ont contribué à être en contact avec ces forces vives du Congo.

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Je ne peux d’ailleurs pas dissocier les jeunes de la dynamique culturelle au Congo. C’est ici que j’ai appris à découvrir le SLAM, cette forme de poésie urbaine, si bien illustrée par Mariusca la slameuse et tant d’autres talents. Les festivités organisées pour marquer le mois l’Europe au Congo cette année ont d’ailleurs permis à la Délégation de mettre à l’honneur d’autres formes culturelles locales, dont la « SAPE » (Société des Personnes Elégantes) et des traditions des fresques murales.

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Mirna Kintombo

Ceux qui sont assidus à la lecture de ce blog auront aussi remarqué l’importance que j’accorde aux gestes de solidarité et de défense des personnes en situation de vulnérabilité. J’ai eu l’occasion de participer à des activités organisées par des associations venant en aide aux albinos ou d’enfants en situation d’handicap et prendre part à diverses manifestations organisées à l’occasion de la quinzaine des droits humains.

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Je ne peux terminer ce blog sans évidemment rendre hommage à tous les membres du personnel de la Délégation qui travaillent avec enthousiasme au développement du partenariat entre l’Union européenne et le Congo. Avec leur soutien, j’aborde avec confiance ma deuxième année au Congo pour continuer à découvrir le pays et sa population accueillante.

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À la Mairie de Brazzaville

8 août 2025

Orianne

Ce 9 août, j’ai été chaleureusement reçue par Monsieur Dieudonné Bantsimba, Président du Conseil Départemental et Municipal, Député-Maire de Brazzaville, dans ses bureaux à l’Hôtel de Ville. Entourés de collaborateurs de la Mairie et des stagiaires de la Délégation, nous avons pu échanger sur un certain nombre de thèmes de coopération, allant de la culture au développement urbain. Ce sont en effet des domaines où l’Union européenne est active en République du Congo.

En particulier, l’UE soutient, par l’entremise de l’organisation mondiale de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU-Monde) et de son programme « Les capitales de la Culture travaillent ensemble », l’initiative actuelle des Capitales Africaines de la Culture et sa mise en œuvre à Brazzaville.

Orianne

Monsieur Bantsimba m’a naturellement parlé avec beaucoup d’enthousiasme du programme d’activités culturelles qui se dérouleront jusqu’en 2026. Seront bien entendu mis à l’honneur tous les aspects de la culture vibrante du Congo, comme la Rumba, la Sape et la peinture. J’aurai sans doute l’occasion de revenir sur ces aspects lors de prochains blogs, à la lumière des différents événements culturels auxquels j’espère pouvoir assister. Mais je tiens à souligner d’emblée le focus sur la jeunesse en synergie avec les projets issus de « YOUTHLAB » et « 7 Clés » réalisés en 2024 avec le CGLU et l’ONG « Culture et Développement » et les réseaux de jeunes encouragés par la Délégation européenne. Aussi, les actions veilleront à développer le dialogue structuré à poursuivre avec les ministères en charge de la formation professionnelle en vue de la promotion des métiers et filières culturelles.

Orianne

Cette rencontre a de plus permis de discuter de questions de développement urbain. M. Bantsimba, urbaniste de formation, est indéniablement un expert en ces questions. Nous avons évoqué le projet « Villes Résilientes » mis en œuvre au Congo dans les localités de Nkayi et Owando, visant à promouvoir un développement urbain durable et, par ce fait, améliorer le quotidien des citoyens en traitant les problèmes d’assainissement, y compris la gestion des déchets et l’accès à l’eau.

Ce sont des problématiques que l’on rencontre à Brazzaville également, en particulier en raison de l’expansion du bâti au cours des 30 dernières années. Monsieur le Député-Maire a aussi souligné la nécessité d’améliorer l’éclairage urbain. J’ai naturellement pris bonne note de ces suggestions et demanderai à mon équipe en charge de la coopération d’étudier les possibilités de répliquer les bonnes pratiques des villes résilientes à Brazzaville. Différentes actions de développement urbain sont certainement envisageables par la mobilisation des moyens en « Équipe Europe » sous l’égide du « Global Gateway », y compris les possibilités de financement par la Banque Européenne d’Investissement.

Creative Studio CC BY 3.0

Cette rencontre à la Mairie m’a aussi permis d’en apprendre plus sur l’architecture de l’Hôtel de Ville dont j’apprécie le style moderne, je dirais même « corbusien ». M. Bantsimba m’a indiqué que l’architecte était M. Jean-Yves Normand, un des deux grands noms avec Roger Erell qui ont forgé le paysage urbain de Brazzaville.

Et naturellement, la visite ne pouvait se terminer sans une photo de groupe souvenir de ces fructueux échanges.

Mairie de Brazzaville

Orianne et Marya, stagiaires à la Délégation

18 juillet 2025

Anne Marchal

La Délégation de l’Union européenne près de la République du Congo offre régulièrement des stages à de jeunes étudiants ou étudiantes universitaires, soit en fin de cursus ou fraîchement diplômé(e)s. Comme de nombreuses autres Délégations du réseau diplomatique de l’Union européenne, l’offre de stage est conditionnée à des éléments pratiques tels que la disponibilité d’un mentor, généralement le Chef de la Section Politique, Presse et Information, un espace adéquat pour un poste de travail, ainsi qu’une allocation budgétaire spécifique.

Cet été, la Délégation a le plaisir de recevoir Orianne Badji et Marya Gakosso pour un stage d’environ quatre mois. Orianne étudie à Montpellier pour un Master en Coopération Internationale et développement dans la prolongation d’un Bachelor en Relations internationales obtenu à l’ILERI à Paris. Marya pour sa part, après un double Bachelor en Sciences politiques et Relations internationale acquis à l’Ohio Wesleyan University, poursuit ses études à Science Po Paris, pour un Master en Gouvernance internationale et Diplomatie.

Une présence combinée de stagiaires est rare, et face à un choix difficile entre deux candidates de haut niveau, la Délégation a préféré les inviter de façon conjointe. Cette « sororité » est donc une dimension spéciale à leur stage qui permet de faire une immersion totale dans le monde d’une mission diplomatique.

Les recevant pour un lunch à la Résidence, j’ai eu l’occasion de les remercier pour leurs apports et d’échanger avec elles sur le travail déjà en cours et leurs attentes pour les mois à venir. À leur initiative, elles conçoivent du contenu audiovisuel pour les réseaux sociaux, visant à valoriser les actions de la Délégation en faveur des jeunes, tout en mettant en lumière les talents congolais dans leur diversité. Le stage permet aussi de s’exercer à l’art du rapport politique, qui doit être pertinent en termes de contenu et de timing. Entre les bonnes mains de leur mentor, Torben Nilsson, Premier Conseiller et Chef de la Section Politique, Presse et Information, je suis confiante que ce stage leur offre une expérience professionnelle enrichissante.

Torben Nilsson avec Orianne et Marya (2)

Orianne Badji

Le parcours d’Orianne et Marya n’est pas sans rappeler le mien. Ma première expérience « européenne », je la dois à un stage au Parlement européen à Bruxelles et Strasbourg en 1988, suivie plus tard par mon stage pratique en tant que jeune diplomate à la Représentation belge près de l’Union européenne en 1993. Et c’est sans doute grâce à ces expériences que j’ai réussi à être lauréate d’un concours et finalement entamer ma carrière européenne en 1998.

J’ai d’ailleurs discuté avec Orianne et Marya des opportunités de carrière dans la fonction publique européenne, au siège et en Délégation, mais aussi d’autres possibilités de carrières internationales dans les institutions multilatérales ou le secteur non gouvernemental. J’espère que ce stage leur servira de sésame pour leur propre carrière professionnelle que je leur souhaite bien fructueuse.

En visite à la Croix Rouge Congolaise

15 juillet 2025

O&M

Ce 15 juillet, accompagnée par les stagiaires à la Délégation, Marya and Orianne, j’ai été chaleureusement reçue par Monsieur Christian Sédar Ndinga, Président de la Croix-Rouge congolaise et toute son équipe, au siège de l’organisation au centre de Brazzaville. La Délégation relaie toutes les formes de l’action extérieure de l’Union européenne, y compris les aspects humanitaires. Il était donc important de faire une visite de courtoisie à un interlocuteur important dans ce domaine au Congo.

O&M

M. Ndinga et ses collaborateurs m’ont éclairée sur la mission de la Croix-Rouge Congolaise (CRC), décrite comme un auxiliaire des pouvoirs publics dans le secteur humanitaire. L’action de la CRC vise à améliorer les conditions des personnes les plus vulnérables, sans distinction aucune, par la mise en place de programmes communautaires durables, de réponses et de préparations aux catastrophes ou crises sanitaires et épidémies.

Le dépliant de la CRC qui m’a été remis, rappelle qu’elle conduit son action selon les principes de fondamentaux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant: humanité, impartialité, neutralité, indépendance, volontariat, unité et universalité. La CRC œuvre en collaboration avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (FICR).

O&M

M. Ndinga a souligné l’importance du volontariat: quelques 30 500 volontaires forment l’épine dorsale de la CRC au Congo, où elle est présente dans tous les départements.

L’Union européenne a eu l’occasion de collaborer avec la CRC par le passé, notamment en raison des inondations dévastatrices de 2022.

Plus récemment, la CRC a été dotée de 200 000 euros dans le cadre de l’aide humanitaire mise en place face à l’afflux de réfugiés dû à un conflit interethnique dans la province du Maï-Ndombe (République Démocratique du Congo). Ces réfugiés se sont repliés en République du Congo, saturant rapidement les infrastructures locales et services essentiels. Une action de quatre mois (mai-août 2025) veillera à assister au moins 10 000 réfugiés.

Ces fonds proviennent de la contribution globale de l’Union européenne au Fonds d’Urgence pour les interventions en cas de catastrophe de la FICR. L’action humanitaire de l’Union européenne est gérée par la DG ECHO, c’est-à-dire, la Direction Générale de la Commission européenne en charge de la Protection civile et des opérations d’aide humanitaire européennes. La DG ECHO dispose de nombreux bureaux sur le terrain, dont un à Kinshasa, qui est en première ligne pour répondre aux besoins et assurer la supervision de la mise en œuvre des projets, y compris au Congo-Brazaville. La collaboration entre ECHO et les représentants du mouvement de la Croix-Rouge à Kinshasa et à Brazzaville est bien établie.

O&M

Personnellement, je ne voulais pas qu’une première rencontre avec la CRC se passe en temps de crise, et j’ai été heureuse de faire connaissance avec l’équipe enthousiaste entourant Monsieur Ndinga dans des conditions détendues. En ayant endossé le gilet rouge de la CRC, je me suis sentie faire partie de la grande famille des volontaires au Congo.

Merci Azaad !

30 juin 2025

Dans ma carrière de diplomate, les cocktails d’adieux auxquels j’ai assisté régulièrement concernaient plus souvent que de coutume les collègues expatriés, quand il ne s’agissait pas de ceux en mon honneur. Nos collègues locaux, le véritable ancrage d’une Délégation, eux sont là pour nous accueillir et nous dire au revoir.

Et pourtant, notre collègue Azaad Manté, Chargé de Presse et Communication au sein de la Délégation depuis 2014, a décidé de mettre fin à son contrat pour des raisons personnelles, un choix que je respecte pleinement. Il n’est pas facile de quitter un terrain connu et d’envisager de nouvelles pistes de développement personnel ! Je souhaite tout naturellement tout le succès à Azaad dans cette nouvelle étape personnelle et professionnelle.

Azaad va laisser un grand vide à la Délégation. Toujours disponible, elle a travaillé sans relâche à la promotion des idéaux européens et faire connaître les résultats de notre action et nos projets, y compris l’offre du Global Gateway au Congo. Azaad a excellé dans la diplomatie publique et en particulier toutes les actions qui ont été menée en faveur de la jeunesse congolaise, qu’il s’agisse de la cohorte « Toza Bilenge » ou de concours de plaidoyer et autres actions en faveur de la participation citoyenne des jeunes et les festivals du film européen et africain. Et les jeunes qui l’ont côtoyée lui en sont bien reconnaissants !

Avant d’entrer service à la Délégation, Azaad avait déjà un beau parcours professionnel et académique derrière elle, y compris deux périodes en tant que Chargée de Communication à l’Institut français du Congo, apportant beaucoup d’expérience et de contacts, très utiles pour la Délégation qui œuvre à la promotion de l’Equipe Europe, c’est-à-dire, l’action conjointe de la Délégation et des Etats membres, tant en matière de diplomatie publique que de coopération politique ou au développement.

A mon arrivée au Congo, quotidiennement au bureau mais aussi en particulier à l’occasion d’un long déplacement en voiture pour aller visiter le Centre d’Excellence pour les Energies Renouvelables à Oyo, j’ai beaucoup appris par les échanges avec Azaad sur la culture du Congo et ses traditions sociales, tant importantes pour bien connaître le pays hôte. J’en suis particulièrement reconnaissante à Azaad. Vous allez nous manquer ! Et j’espère surtout que nos chemins personnels ou professionnels se croiseront à nouveau.

Mais nous ne pouvons pas laisser Azaad partir sans un cocktail d’adieu à la Résidence entourée des collègues et de bien autres invités qui l’apprécient tous en tant que personne et professionnelle de la communication.

Aux côtés de la Banque Européenne d’Investissement

25 juin 2025

Anne Marchal

Comme partout dans le monde, les Délégations de l’Union européennes sont vouées à soutenir les visites de représentants des institutions, organes et agences européennes, dont fait partie la Banque Européenne d’Investissement (BEI). La BEI, basée à Luxembourg, est en effet l’institution financière de l’Union européenne. Elle concentre ses activités sur le climat et l’environnement, le développement, l’innovation et les compétences, les petites et moyennes entreprises, l’infrastructure et la cohésion.

Anne Marchal

Dans la semaine du 16 juin 2025, la Délégation a eu le plaisir d’accueillir à Brazzaville deux collègues de la BEI, Madame Svetla Stoeva, Cheffe de l’Unité Secteur Public Afrique Centrale et de l’Ouest, et Mme Christelle Savall, Chargée d’Operations. Leur visite comportait plusieurs objectifs, dont le lancement officiel du volet financé par l’Union européenne du « Projet d’Accélération de la Transformation Numérique », ou PATN, un projet qui bénéficie d’un soutien parallèle de la Banque Mondiale. Mme Stoeva et moi-même avons pris part à la cérémonie d’ouverture de ce projet transformateur, en compagnie de Monsieur Léon Juste Ibombo, Ministre des Postes Télécommunications et de l’Economie Numérique et d’autres membres du Gouvernement et hauts cadres de l’administration publique.

Dans nos discours, nous avons toutes deux souligné les apports de l’Union européenne (Commission et BEI, soit plus de 40 millions d’Euros) et des composantes qui seront financées dans ce cadre : le renforcement de la gouvernance électronique, la protection des données personnelles et la cyber sécurité, le renforcement des compétences numériques, le développement de systèmes d’information prioritaires (secteurs d’enseignement supérieur et gestion des épidémies), et enfin un appui technique pour la mise en œuvre du projet.

Anne Marchal

Anne Marchal

Anne Marchal

Le programme des représentantes de la BEI comportait aussi une série de contacts à haut niveaux dans différents ministères clés. En particulier, j’étais présente à une réunion de travail au Ministère des Finances dirigée du côté congolais par Monsieur le Directeur de Cabinet Paul Malie, qui a permis d’exposer le potentiel de financements que peut offrir la BEI, notamment en soutenant l’adhésion du Congo à l’African Trade and Investment Development Insurance (ATIDI) ou encore l’initiative connue sous le nom « Debt for nature swap ». Ces mêmes sujets ont aussi été évoqués lors de la rencontre avec Monsieur Emile Ouosso, Ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, où nous avons aussi évoqués les progrès de l’étude de faisabilité de la « Boucle de l’Amitié », un ambitieux projet de ligne d’interconnexion électrique entre le Congo Brazzaville, la DRC et l’Angola.

La Délégation a accompagné la BEI à une série d’autres rendez-vous au cours de cette courte mais intense visite, y compris auprès des Ministres du Plan, de l’Environnement, de l’Enseignement Supérieur et de l’Economie forestière ainsi que des rencontres avec les représentants de l’Equipe Europe (Chefs de Mission européens, Représentants des agences de développement) à Brazzaville.

Au terme de cette visite fructueuse, je suis certaine que nos collègues de la BEI reviendront à Brazzaville pour assurer le suivi et les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre des mécanismes de financement discutés lors de ces prises de contact.

Une nouvelle fresque à Brazzaville

23 juin 2025

Mirna Kintombo

Dès mon arrivée à Brazzaville, j’avais remarqué que les fresques ont une place importante dans l’environnement urbain. Tout comme souvent les murs de commerces ou restaurants, les enceintes des bâtiments officiels, administrations, agences internationales, centres culturels et ambassades sont souvent décorés de fresques attrayantes et colorées porteuses de messages envers la population.

Alors il ne restait plus qu’à compléter le paysage urbain de Brazzaville par une fresque dédiée à nos partenariats, celui qui uni le Congo à l’Union européenne et celui entre l’Union africaine et l’Union européenne. Mais, sans l’impulsion de la Déclaration Schuman, le procession d’intégration européenne n’aurait peut-être pas pu prendre son envol dès le début des années 50. Et c’est donc à l’occasion du 9 mai 2025, le 75^ème anniversaire de cette Déclaration, que la fresque qui décore les murs de la Délégation européenne a été inaugurée lors d’une cérémonie symbolique, marquant si justement le « jour de l’Europe ».

Mirna Kintombo

Carte blanche avait été donnée à deux collectifs de jeunes artistes, Trifty et Nsan’Arts, pour illustrer à leur manière la Déclaration Schuman, et les deux partenariats, tant le bilatéral que l’inter- institutionnel. Chacun peut bien entendu avoir une lecture personnelle de la fresque, mais il est sûr qu’elle dégage beaucoup d’énergie positive, du sourire de Robert Schuman ou de ses mains dont surgit une guirlande de drapeaux colorés, des visages heureux des jeunes de la cohorte « Toza Bilenge » ou de l’allégorie qui illustre notre partenariat en marche.

Mirna Kintombo

C’est aussi une marche vers l’avenir, représentée par 3 jeunes personnes qui illustre le partenariat avec l’Union africaine. Et, comme on l’indique sur une autre partie du mur d’enceinte, le partenariat vise à travailler ensemble pour une prospérité partagée.

Mirna Kintombo

Je vous invite à venir regarder cette fresque et y trouver le panneau ou le détail qui vous interpelle le plus.

Photo de famille fresque murale Delcogb 2

Mirna Kintombo

Commémoration de l’Appel du 18 juin

18 juin 2025

DUE

A Brazzaville, qui fut la capitale de la France libre de 1940 à 1944, c’est la tradition de commémorer l’appel historique du 18 juin 1940 par lequel le Général de Gaulle lançait un message d’espoir après avoir constaté la situation des dernières semaines de mai-juin 1940 : "Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !”. Par son appel, il invitait militaires et volontaires à le rejoindre et assurer que la flamme de la résistance ne s’éteigne pas.

DUE

En effet, l’appel du 18 juin a été lu, à une cérémonie solennelle mais brève qui réunissait l’Ambassadrice de France, S.E. Madame Claire Bodonyi, et le Ministre de la Défense, M. Charles Richard Mondjo, ainsi que le Président du Conseil Municipal, maire de Brazzaville et le Directeur de l’office national des anciens combattants. De nombreux anciens combattants étaient d’ailleurs présents parmi les invités, tout comme moi-même et mes homologues des autres missions européennes résidentes au Congo Brazzaville, l’Allemagne, la Belgique et l’Italie. Le doyen du corps diplomatique, S.E.M. l’Ambassadeur du Gabon, ainsi qu’un représentant de l’Ambassade des Etats Unis y prenaient part également.

Cette cérémonie d’hommage, ouverte par une fanfare militaire, comportait le dépôt de gerbes de fleurs à la mémoire du Général de Gaulle, une remise de médaille à des officiers congolais de la force navale, ainsi que le chant des hymnes par les écoliers du Lycée Saint Exupéry qui ont entonné la Marseillaise et par les anciens combattants congolais qui ont chanté “La Congolaise”.

DUE

C’était un moment plein de respect et de dignité. Un moment qui doit nous faire réfléchir aussi en ces temps volatiles où l’on voit la recrudescence des crises et conflits armés. Le constat des destructions de la deuxième guerre mondiale a conditionné l’émergence du processus de paix que représente la construction européenne. Et donc, c’était important que moi-même et les collègues européens étions présents à cette commémoration.

Ici on Sape !

18 juin 2025

Mirna Kintombo

La clôture du Mois de l’Europe et du Festival du Film européen et africain s’est déroulée à Brazzaville ce 13 juin 2025 par un événement qui a mis la SAPE à l’honneur.

En effet, nos amis de la Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes (SAPE) se sont joints au personnel de la Délégation européenne et aux invités pour animer l’ouverture de la soirée. Portant des tenues soignées et colorées, dont les fameux costumes trois pièces, assorties d’accessoires choisis tels que cannes, parapluies, chapeaux et pipes, effectuant la chorégraphie de mise, les sapeurs et sapeuses ont encouragé les invités à se joindre à eux pour quelques pas de danse.

Mirna Kintombo

Beaucoup d’entre nous avaient fait confectionner des habits correspondant aux normes de la SAPE. Pour ma part, ayant noté que les sapeuses portent des vêtements masculins, j’avais demandé à mon tailleur de me faire une tenue de dandy. Certains chercheurs qui ont étudié cette forme unique de la culture congolaise, développée au début des années 20 du siècle passé comme une forme d’appropriation du costume du colon pour le transformer une forme de résistance sociale, ont d’ailleurs noté que la SAPE rappelle parfois le dandysme. Mais ces sociologues notent aussi le paradoxe de la SAPE, qui prône les tenues somptueuses dans un contexte souvent marqué par la précarité.

Mirna Kintombo_Lucy Weynants

Et le film à l’affiche pour la soirée de clôture, “Prosper”, un film récent du metteur en scène Yohann Gloagen, aborde dans un mélange de genres, mêlant la comédie, le film policier et le fantastique, l’histoire de Prosper, un chauffeur d’Uber que le hasard d’une course catapulte dans le milieu de la SAPE à Paris. Je n’en dirai pas plus et vous invite à aller voir ce film qui n’a laissé personne indifférent.

LaLibre.be

Ce qui est certain est que ce film suscitera, pour ceux qui ne la connaissent pas encore, un intérêt pour la SAPE, cette expression culturelle particulière et bien vivante au sein des diasporas congolaises, et que j’ai le plaisir de pouvoir découvrir dans toute sa vivacité ici au Congo.

La Cloche News

Ensemble, œuvrons pour la santé

16 juin 2025

Anne Marchal

Ce 13 juin, j’ai eu l’occasion de faire une visite de courtoisie au Dr Jean-Rosaire Ibara, Ministre de la Santé et de la Population de la République du Congo.

Le motif de ma visite était de remettre personnellement l’invitation faite à Monsieur le Ministre de participer au Sommet mondial du GAVI (“The Vaccine Alliance”) qui aura lieu à Bruxelles le 25 juin 2025, et dédié au thème de la “santé et prospérité par l’immunisation”. L’invitation était émise de façon conjointe par l’Union européenne, le GAVI et la Fondation Gates.

Cette première prise de contact avec Dr Ibara m’a permis de rappeler le credo de l’Union européenne dans les bienfaits de l’immunisation : elle a été un soutien sans faille du GAVI, mis sur pied comme un partenariat de santé mondial en 2000. L’union européenne a fourni pas moins de 3,2 milliards d’euros depuis 2003 au GAVI, y compris dans le cadre du COVAX (dans le contexte du Covid-19) et de la mobilisation d’instruments financiers de la Banque Européenne d’Investissement. En « Equipe Europe », les institutions européennes et les Etats membres sont ensemble les plus grands donateurs du GAVI pour la période 2021-2025.

Anne Marchal

Ce sommet de Bruxelles qui aura lieu à la fin du mois de juin est essentiel pour assurer de nouvelles ressources pour le GAVI pour la période 2026-2030. Se tenant à Bruxelles, le sommet est une belle opportunité pour mettre en avant l’engagement de l’Equipe Europe pour ces questions et s’inscrit dans la stratégie de santé mondiale de l’Union européenne et l’agenda “Global Gateway”. En particular, le GAVI finance aussi la production locale de vaccins en Afrique grave à l’AVMA (African Vaccine Manufacturing Accelerator) un nouvel instrument lancé en mai 2024.

Au cours des échanges avec M. le Ministre, j’ai également pu évoquer la participation du Congo au fonds mondial pour lutter contre la tuberculose, la malaria et le SIDA, un fonds que l’Union européenne et ses Etats membres soutiennent également. J’ai aussi pu rappeler différentes interventions pertinentes dans le domaine de la santé, notamment par des projets ONG qui ont une vocation sanitaire ou encore une contribution récente d’ECHO, l’office européen en charge de l’aide humanitaire, à La Croix rouge congolaise. Et bientôt, dans le cadre du Projet d’Accélération de la Transformation Numérique (PATN) que l’Union européenne soutient en parallèle d’une intervention de la Banque Mondiale, une composante concernera les systèmes d’information prioritaires, dont celui de la gestion des épidémies.

Mais, le soutien de l’Union européenne en matière de santé ne se limite pas là. En février dernier, j’ai eu l’occasion de visiter la Fondation Congolaise pour la Recherche Médicale (FCRM : https://www.fcrm-congo.com) et y rencontrer le Professeur Francine Ntoumi et ses équipes de jeunes chercheurs. Prof. Ntoumi fait partie du consortium qui développe le Projet EDCTP3 (Partenariat pour les Essais Cliniques entre l'Europe et les Pays en Développement), initiative conjointe financée par « Horizon Europe », le programme de recherche et d'innovation de l'Union Européenne pour la période 2021-2027.

Anne Marchal

Son objectif principal est de réduire le fardeau des maladies infectieuses en Afrique subsaharienne, en particulier le VIH, la tuberculose, le paludisme, les maladies infectieuses négligées et les maladies émergentes. J’ai été très impressionnée par le dévouement de l’équipe dirigée par Prof. Ntoumi, les activités entreprises dont des recherches sur le terrain, et le soin apporté à la maintenance des équipements de précision mis à disposition dans le cadre du projet.

Le programme Horizon soutien la recherche de pointe dans de nombreuses disciplines scientifiques, dont la médecine. En contrepartie du soutien de l’Union européenne, les chercheurs s’engagement d’ailleurs à publier leurs résultats, facilement accessibles sur internet, ce qui maximise les apports scientifiques pour le bénéfice de tous.

Anne Marchal

A Pointe-Noire

12 juin 2025

Anne Marchal

Au retour d’un séminaire régional à Libreville réunissant les Ambassadeurs européens de la région, j’ai poursuivi ma mission à Pointe-Noire et participé aux festivités organisées par l’Ambassade d’Italie dans la capitale économique du pays.

En effet, une première série d’invitations m’attendaient à l’occasion de l’escale de la frégate italienne “Bettica”. Tout comme j’avais pu monter à bord du “Borsini”, un navire de la même classe en novembre dernier, le “Bettica” fait partie du dispositif des présences maritimes coordonnées européennes dans le Golfe de Guinée. En particulier, le déploiement du “Bettica” s’inscrivait dans le cadre de l’opération “Gabinia” et l’équipage a pu faire de fructueux contacts et offrir des formations en matière de sécurité maritime lors de son passage à Pointe-Noire qui héberge le ‘CRESMAC”, le Centre régional de sécurité maritime pour l’Afrique centrale, pilier essentiel de l’architecture de Yaoundé. Le 11 juin, j’ai ainsi assisté au moment émouvant où le drapeau de la marine italienne est descendu du mat au coucher de soleil et qui s’effectue selon un rituel plein de respect.

Anne Marchal

Différentes personnalités ont pris la parole en marge de cet événement, dont son Excellence l’Ambassadeur d’Italie, M. Enrico Nunziata, le Chef d’Etat-major adjoint des forces armées congolaises, le Général Réné Boukaka, ainsi que bien évidemment le Commandant du navire, Francesco Marangio. Les interlocuteurs ont mis en exergue les bienfaits de la coopération maritime dans le Golfe de Guinée.

Mais le passage du “Bettica” avait aussi une dimension humanitaire puisqu’une ONG italienne, la “Fondazione Francesca Rava”, avait confié une cargaison d’équipement médical destiné à l’enfance, et qui ont été remise solennellement à Madame Jacqueline Claire Nzalankazi, Directrice en charge de la Coopération internationale au Ministère de la santé.

Anne Marchal

Ce même soir, une grande partie de l’équipage du “Bettica” avait rejoint la communauté italienne de Pointe-Noire pour la commémoration de la fête nationale, célébrée traditionnellement le 2 juin, où j’étais également conviée. C’est un chœur d’enfants de l’école Enrico Mattei qui a chanté les hymnes nationaux congolais et italiens. Le discours de son Excellence Enrico Nunziata n’a pas manqué de rappeler les actions menées au titre de l’”Equipe Europe” en République du Congo.

Anne Marchal

Anne Marchal

Ce bref séjour à Pointe-Noire ne pouvait pas se terminer sans une visite de courtoisie à Monsieur le Préfet, Pierre Hébert Ibocko-Onangha, avec qui j’ai pu m’entretenir du progrès des projets européens en cours d’exécution à Pointe Noire, dont les développements des travaux de construction des pontons de pêche industrielle et artisanale dans le port sous l’égide du “Global Gateway ».

Anne Marchal

Séminaire Régional des Ambassadeurs UE en Afrique centrale

7 juin 2025

Anne Marchal

A l’initiative de la Division du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) dédiée aux pays d’Afrique centrale, Division dirigée par Katrin Hagemann, un séminaire pour les Ambassadeurs de l’Union européenne (UE) en poste dans cette région a été organisé à Libreville ces 5 et 6 juin 2025. Aux côtés de mes homologues Cécile Abadie, Ambassadeur au Gabon et São Tomé et hôte de ce séminaire, Jean-Marc Chatainier, Ambassadeur au Cameroun et en Guinée Equatoriale, et Belén Calva Uyarra, Ambassadeur au Rwanda, j’ai rejoint à Libreville Katrin Hagemann ainsi Virginie De Ruyt, Cheffe de Division adjointe à la Direction Générale de la Commission pour les Partenariats Internationaux (INTPA) pour deux jours d’échanges informels.

Une partie du séminaire a été consacrée à des réflexions avec des interlocuteurs privilégiés comme Monsieur Adbou Abarry, Représentant special du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, et Monsieur Gilberto Da Piedade Verissimo, Président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) sur les dynamiques régionales, tant sur le plan politique qu’économique et commercial. Ces deux personnalités nous ont parlé en vidéoconférence depuis Malabo en Guinée équatoriale en raison de la tenue d’une réunion de haut niveau de la CEEAC. Nous avons été encouragés par les analyses optimistes de la région qui ont été faites et des perspectives de meilleure intégration régionale grâce à la promotion des échanges commerciaux. Nous avons évidemment pris bonne note des attentes en matière de communication et de consultation de ces organisations alors que l’Union européenne est un partenaire important en matière de développement de corridors qui jouent un rôle transformateur essentiel.

Anne Marchal

C’est en effet sous la bannière du “Global Gateway” que l’Union européenne soutient des projets intégrateurs en matière d’infrastructure et d’autres projets d’appui dans une optique “360°” dans tous les pays de la région. Virginie De Ruyt nous a informés des nouvelles perspectives dans le cadre du “Global Gateway” y compris en particulier la mobilisation du secteur privé. Les portefeuilles de projets dans les pays d’Afrique centrale comptent pour beaucoup dans le travail quotidien des Ambassadeurs européens. Nous avons aussi pu échanger sur nos projets phares ainsi que sur la communication autour des activités “Global Gateway” réalisées en “Equipe Europe”.

La dimension environnementale et la conservation des forêts, autres thèmes communs et de grande importance pour nos pays, y compris en particulier pour le Congo-Brazzaville, a été abordé lors d’un dîner organisé par l’Ambassadeur Abadie à sa Résidence. Madame Aurélie Flore Koumba Pambo, co-fondatrice du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo et Ambassadeur itinérante du Gabon en charge du climat, de l’environnement et du développement durable et le Professeur Cédric Vermeulen (Université de Liège) nous ont éclairé sur la gestion des forêts à la lueur des enjeux climatiques, humains et règlementaires.

Anne Marchal

Anne Marchal

Le deuxième jour de notre séminaire s’est déroulé sous le format d’une retraite à Pointe Denis au large de Libreville. Entre deux sessions de réflexions sur nos méthodes de travail, nous avons navigué au milieu de la mangrove et admirer la beauté du paysage.

Nous avons aussi pu nous connecter avec nos collègues à la Délégation de l’Union européenne près de l’Union africaine à Addis Ababa sous la houlette de l’Ambassadeur Javier Niño Pérez, pour un débriefing de la récente réunion Ministérielle de l’Union européenne-Union africaine (UE-UA). Cette importante réunion qui balise le prochain sommet, le 25ème, entre les Chefs d’Etat de de Gouvernements de l’UE et UA, a été l’occasion pour l’UE de réitérer que l’Afrique constitue une priorité géopolitique, mettant en avant que l’UE et ses Etats membres sont le premier partenaire commercial, le premier investisseur et le premier donateur en matière d’aide publique au développement et humanitaire en faveur de l’Afrique. Le communiqué conjoint qui a été émis à cette occasion énonce la vision d’un futur prospère et durable et le renouvellement de nos partenariats favorisant la paix, la sécurité et la gouvernance tout comme l’engagement vis-à-vis du multilatéralisme.

Anne Marchal

Anne Marchal

Je reviens de ce séminaire avec de nombreuses idées à discuter avec les Etats membres en “Equipe Europe” et les collègues de la Délégation, pour un suivi sur le plan local du partenariat UE-UA qui célèbre cette année un jubilee important.

Fête de l’Europe : nos partenariats à l’honneur

25 mai 2025

CRS

La journée de l’Europe, célébrée le 9 mai, a revêtu cette année une importance particulière. Tout d’abord parce qu’il y a 75 ans, Robert Schuman, Ministre des Affaires étrangères français, énonçait une déclaration qui allait être le moment fondateur de l’intégration européenne. Mais au-delà de la célébration de ce jubilée hautement symbolique, c’est un autre anniversaire qui a été mis à l’honneur cette année : les 25 ans de Sommets entre l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA).

Eeas

Avec tout le soutien de mon équipe à la Délégation, je me suis attelée à célébrer ce double anniversaire à Brazzaville, et en particulier, proposer des événements innovants. La première idée a été de convenir une Table-Ronde, pour stimuler les débats autour des partenariats entre l’Union européenne et l’Union africaine d’une part, tout en faisant les liens avec le partenariat bien ancré de l’Union européenne et la République du Congo d’autre part. La Table-Ronde, animée par le journaliste et commentateur Arsène Séverin, a réuni l’Equipe Europe (la Délégation et Etats Membres résidant à Brazzaville, représentés au niveau des chefs de mission) ainsi que des personnalités d’institutions régionales en Afrique, dont le NEPAD (le Nouveau Partenariat pour le Développement en Afrique) et la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Les débats ont pu rappeler les avancées engrangées par le partenariat UE-UA depuis le premier Sommet tenu au Caire en 2000. En particulier la vision conjointe émise lors du sommet de 2022 à Bruxelles, qui alignent les priorités européennes et africaines autour des principes et concepts de prospérité, paix, population et planète, reflétant pleinement les objectifs de l’agenda 2063 de l’Union africaine, a guidé les discussions et permis de souligner notre credo partagé pour le multilatéralisme.

Mirna Kintombo

Et tout naturellement, les réflexions sur la coopération interinstitutionnelle au niveau UE-UA étaient une bonne introduction pour discuter de l’action de l’Union européenne au Congo, notamment grâce au partenariat qui, tout comme l’approche “Global Gateway” se décline sur 360° et en Equipe Europe : de la coopération en matière d’infrastructures, d’énergie, de partenariat forestier, de formation professionnelle, d’actions en faveur des jeunes ou de la bonne gouvernance, sans oublier la coopération multidimensionnelle en matière maritime.

Mirna Kintombo

Ce sont aussi des thèmes que j’ai eu l’occasion de mettre en avant lors de la réception tenue le 7 mai, visant à réunir interlocuteurs africains et européens, et faire résonner à Brazzaville la coordination qui prendra la forme d’une ministérielle UE-UA, attendue à Bruxelles ce 21 mai, visant à préparer les conclusions du 7ème Sommet UE-UA prévu d’ici la fin de l’année. Cette réception était d’ailleurs rehaussée par la présence de M. le Ministre du Plan, Ludovic Gatsé.

Et c’est encore ce double partenariat, celui entre le Congo et l’UE et celui entre l’UE et l’UA qui se trouvaient illustrés aux côtés de la reproduction de la Déclaration Schuman dans la fresque égayant l’enceinte de la Délégation, dessinée par deux collectifs de jeunes artistes, Thrifty et Nsan'Arts , inaugurée ce 9 mai 2025. J’aurai d’ailleurs l’occasion de revenir sur cette fresque dans un prochain blog.

Mais la journée du 9 mai ne s’est pas clôturée sans mettre en avant la dimension Culturelle et humaine de notre partenariat. En effet, j’ai eu le plaisir d’inaugurer à l’Institut Français au Congo le festival du film européen et africain, lancé en parallèle avec le “Wisu Film Festival”. Et nombreux sont ceux qui dans la salle, dont M. Léon Juste Ibombo, Ministre des Postes et Télécommunications et de l’économie numérique, ont été touchés par un film primé au Festival de Cannes, “L’Histoire de Souleymane”, un récit empathique porté par le talentueux Abou Sangaré.

Les événements du 9 mai n’étaient que le début des festivités du mois de l’Europe qui se déclinent jusqu’au 13 juin. Je vous invite à visiter le site Internet de la Délégation et sa page Facebook pour prendre connaissance du programme complet des activités où l’équipe de la Délégation vous accueilleront avec plaisir.

Concerto

Delcogb

A la rencontre du monde académique : faire connaître Erasmus+

8 mai 2025

I-stock

La Délégation de l’Union européenne au Congo s’adresse souvent aux jeunes en République du Congo, notamment par des projets qui leurs sont destinés tout spécialement, comme le projet de formation professionnelle MOSALA mis en œuvre depuis la fin de 2024 en collaboration avec l’Agence française au Développement, ou des activités de diplomatie publique comme un concours de plaidoyers ou la plate-forme pour les jeunes « Toza Bilenge ».

Bilenge

Grâce au programme Erasmus +, l’Union européenne offre des bourses aux étudiants et cadres académiques de par le monde. Et ici au Congo, j’ai pu participer à des séances d’information, allant à la rencontre de la jeunesse estudiantine et du monde académique. La première a eu lieu le 25 avril dans les locaux de l’Université Denis Sassou N’Guesso à Kintélé, à l’initiative de l’ASAF (Africain Student & Alumni Forum) représentée par deux de ses membres Prince Malouono et Alexandre Zoumman. Une présentation du programme avait été faite par Mme. Azaad Manté, en charge de la presse et communication à la Délégation. Cet événement m’a permis de faire connaissance avec le Président de l’Université, Professeur Ange Antoine ABENA et le Vice-Président, Professeur Michel Didace MVOULA TSIERI. Je les ai informés des possibilités offertes sous les actions « Jean Monnet » du programme Erasmus+, visant notamment à encourager des institutions académiques à développer des cursus contribuant à la connaissance des questions européennes.

Delcogb

La deuxième session d’information a eu lieu le 6 mai à l’Université Marien Ngouabi où j’ai été accueillie par le Président, Professeur Parisse Akouango et ses collaborateurs. Cette session d’information, sous la forme d’un « atelier Erasmus+ », a été rehaussée par la présence de la Ministre pour l’enseignement supérieur, Mme Delphine Edith Emmanuel née Adouki. Véritable ambassadrice du programme ici au Congo, Mme la Ministre Emmanuel avait déjà démontré son engagement pour la promotion de la mobilité des étudiants avec la Délégation n’est pas nouveau, ayant déjà participé à des « Portes Ouvertes » organisées sur ce thème par mon prédécesseur, Ambassadeur Giacomo Durazzo, et ses homologues européens en 2023. Mme la Ministre a aussi été très attentive aux opportunités des actions « Jean Monnet ». L’atelier du 6 mai était destiné aux chercheurs et doctorants, animé par le nouveau point focal Erasmus, M. Dimitri Ngantso. En effet, rien de tel pour galvaniser les candidats aux programmes que d’être soutenu dans ces démarches par un pair qui en a fait l’expérience et qui, après avoir reçu une formation par les gestionnaires du programme Erasmus+, s’investit dans sa promotion. Plusieurs autres intervenants ont animé ce séminaire par lien vidéo qui ont apporté expertise, conseils et expériences pratiques.

Delcogb

Promouvoir Erasmus+ une activité qui me tient particulièrement à cœur, et pour plusieurs raisons. La première est naturellement le plaisir d’échanger avec les jeunes sur leurs préoccupations actuelles et leurs ambitions professionnelles. La seconde est le fait que c’est aussi un peu un « retour aux sources » parce que ma première affectation en devenant fonctionnaire européenne était précisément de travailler dans la Direction Générale de la Commission en charge de l’Education et de la Culture. Mon travail consistait à faire la promotion du programme de formation professionnelle, un instrument différent mais similaire à Erasmus, qui m’a ouvert les yeux sur les vertus de la formation professionnelle et la mobilité des apprenants. La troisième raison est le fait que j’ai moi-même bénéficié d’une bourse d’études au cours de mes études. Ce n’était pas une bourse Erasmus parce que ce programme n’en était encore qu’à ses balbutiements quand j’étais étudiante à l’Université Libre de Bruxelles. Mais cette expérience, grâce à une fondation privée, a été à bien des égards un tremplin pour ma vie professionnelle. J’espère que mon propre parcours est une source d’inspiration pour ceux et celles qui hésiteraient encore à poser une candidature pour aller étudier à l’étranger.

Erasmus+

Au Centre d’Excellence d’Oyo

24 avril 2025

Adiac

Ce 23 avril dernier, j’ai eu l’occasion de retourner au Centre d’Excellence d’Oyo pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique (CEO en bref) et c’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé l’accueil chaleureux de sa Directrice Exécutive, Dr Maryse D. Nkoua Ngavouka, entourée de ses collaborateurs et d’une cohorte de jeunes chercheurs enthousiastes.

Cette fois-ci, j’étais invitée à participer aux célébrations qui marquaient son deuxième anniversaire. L’Union européenne est en effet une des institutions qui soutiennent ce centre dont l’inauguration a eu lieu le 23 avril 2023 sous le haut patronage de S.E. M. le Président de la République et Chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso. Le CEO est aussi le fruit d’une collaboration entre secteur privé - la compagnie italienne ENI - et public, une formule porteuse de promesses et de réussites.

Ceo

Une série de personnalités avaient fait le voyage à Oyo dont M. le Ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique, Rigobert Maboundou, M. le Représentant de l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), Raymond Tavares, et le Directeur Général d’ENI Congo, M. Andrea Barberi, accompagnés de collaborateurs. Les autorités locales ont également participé à cet événement, où tous ceux qui ont pris la parole ont souligné le soutien visionnaire du Chef de l’Etat dans la création du centre. Beaucoup ont aussi noté le besoin de s’assurer de la maintenance et de la pérennité du CEO.

Ceo

Comme M. le Ministre et les autres dignitaires, j’ai pu suivre les démonstrations des recherches en cours menées par différents jeunes chercheurs et chercheuses. Les présentations étaient souvent accompagnées d’exemples concrets tels que la production du biogaz qui alimente la cuisine collective du CEO, ou encore la production de bio carburant sous forme de pellets. J’ai également pu admirer la démonstration de production d’électricité, soit grâce à des panneaux solaires ou par un barrage. Clairement, le CEO démontre ses capacités à fournir des pistes pour la production d'énergies renouvelables et veiller à ce que la population, même dans des zones reculées, puisse avoir accès à de l’électricité ou à du combustible à usage domestique.

Ceo

Grâce à la présence de nombreux représentant des médias, les résultats du CEO seront mieux connus et inciteront d’autres jeunes chercheurs à solliciter l’accès à ses laboratoires de pointe. J’espère également que certains d’entre eux saisiront l'opportunité de présenter leur candidature aux programmes de bourses qu’offre l’Union européenne dans le cadre des programmes Erasmus + et Horizon Europe, en particulier, les bourses disponibles dans le cadre des « actions Marie Sklodowska-Curie ».

La journée marquant le deuxième anniversaire du CEO ne pouvaient se clôturer sans la traditionnelle photo de famille et la signature d’un livre d’or. Une belle façon de saluer le leadership de Dr Maryse D. Nkoua Ngavouka à la tête du CEO.

Ceo

Ceo

Que le slam enflamme !

15 avril 2025

Slamouraï

C’est avec grand plaisir que j’ai participé au lancement de la 4ème édition du SLAMOUV, festival international de poésie urbaine, qui se tenait du 10 au 13 avril 2025 à l’Institut Français du Congo (IFC) à Brazzaville. Le festival était présenté par l’association Slamourail et organisé grâce à de nombreux sponsors, dont la Délégation de l’Union européenne.

C’est Marisuca Moukenge, sans doute plus connue sous son nom d’artiste, Mariusca la Slameuse, qui m’a fait découvrir le Slam en l’écoutant en concert à l’automne dernier. Je ne me doutais pas que quelques mois plus tard, je serais invitée à dire quelques mots à l’ouverture du SLAMOUV 2025. Et comme j’ai regretté de ne pas pouvoir “slamer”. Je me suis sentie bien humble devant la beauté des textes des artistes participants.

Slamourail

Alors que l’on trace ses origines aux années 1980 à Chicago, le slam, qui s’apparente au Rapp et au Hip Hop est pratiqué aujourd’hui dans différentes parties du monde. Mais, c’est ici au Congo que j’ai appris à connaître cette forme d’expression unique. J’ai été très vite conquise – enflammée - par cette poésie, le pouvoir des jeux de mots qui sous-tend la profondeur des textes, ainsi que l’accompagnement scénique et musical. Mais le slam ne serait pas le slam s’il n’y avait pas une dimension sociale, reflet de préoccupations et aspirations des jeunes qui appellent ainsi à une écoute de leurs revendications.

Le thème du SLAMOUV cette année était “des racines et des ailes” et j’ai été charmée par la performance qui a ouvert le spectacle : le merveilleux poème si bien déclamé par Black Day, décrivant le dilemme d’une jeune fille issue de deux cultures, malienne et congolaise – un texte inspiré par un livre. Faisant partie d’une famille multiculturelle moi-même, ce poème avait une résonnance particulière.

Slamourail

Slamourail

Et pendant 4 jours, sur la scène de l’IFC, de nombreux autres artistes congolais et internationaux, venant de France, de RDC, du Gabon et du Canada, ont tour à tour déployé leurs talents oratoires, musicaux et chorégraphiques bien reçus par un public enthousiaste.

J’espère aussi que lors des futures éditions du SLAMOUV on aura l’occasion de voir de nouvelles performances, y compris d’autres jeunes artistes européens.

Mariusca était au Parlement européen en mars dernier et y a fait une performance sur le thème des droits de la femme. Une belle façon de faire découvrir le slam congolais à une large audience européenne.

Que le slam enflamme !

Slamourai

Visite au Parlement

11 avril 2025

Anne Marchal

Ce 8 avril 2025, alors que la première session ordinaire annuelle du Parlement touche à sa fin, j’ai eu l’honneur d’être reçue à la fois par le Vénérable Président du Sénat, M. Pierre Ngolo, et par l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale, M. Isidore Mvouba. Chaque dignitaire était entouré de proches collaborateurs. J’étais de mon côté accompagnée par M. Torben Nilsson, Chef de Délégation adjoint.

Bien que familière de l’imposante silhouette du Palais du Parlement, située non loin de la Délégation à Brazzaville, j’ai été très intéressée de pouvoir comprendre le fonctionnement de cette institution, symbole de la démocratie. Ce fut un privilège de recevoir un briefing sur le fonctionnement de chaque chambre du Parlement par leur Président respectif. Mon métier de diplomate m’a permis d’observer différents types de démocraties parlementaires, et un des aspects qui a toujours retenu mon attention est la place des femmes dans les instances législatives. Je suis heureuse d’apprendre qu’un nombre important d’entre elles siègent au Parlement et plus particulièrement au Sénat de la République du Congo.

Anne Marchal

Cette visite m’a surtout permis d’aborder pour la première fois avec les autorités congolaises la coopération parlementaire, une dimension importante des relations que l’Union européenne maintient avec ses partenaires. Le Congo Brazzaville fait partie des pays couverts par le nouvel accord de Samoa, signé en 2023. La question de sa ratification a été évoquée lors des deux rencontres. La mise en application formelle de l’accord permettra de dynamiser les échanges interparlementaires dans ce cadre.

Rien n’empêche cependant d’autres contacts parlementaires en dehors de ce cadre. D’ailleurs de possibles visites ont été mentionnées lors de ces entretiens.

Mes interlocuteurs étaient par ailleurs bien au fait de la coopération actuelle entre l’Union européenne et le Congo, notamment les projets « phare » mis en œuvre sous l’égide du Global Gateway en Equipe Europe pour le bénéfice et la prospérité du Congo et de ses citoyens. Il est donc tout naturel que les Présidents des deux chambres du Parlement et les Membres du Parlement suivent de près ces projets, ainsi que d’autres, mis en œuvre depuis plus longtemps, à l’instar de notre partenariat sur les Forêts et les projets concernant les Parcs Nationaux. Les deux Président ont également évoqué le soutien offert par l’Union européenne en faveur de la jeunesse. Le projet « Mosala », cofinancé avec l’Agence française de Développement et qui vise à offrir de la formation professionnelle, passeport à l’emploi pour de nombreux jeunes, été évoqué de même que les activités de coopération scientifiques qui ont pu voir le jour au Congo grâce à des financements européens.

Ces premières rencontres étaient très chaleureuses. J’espère pouvoir désormais m’entretenir fréquemment avec les membres des différentes Commissions parlementaires dont les thématiques sont en lien étroit avec nos secteurs d’intervention, dans le cadre du partenariat entre l’Union européenne et le Congo.

Anne Marchal

“Cooperation Days 2025”

4 avril 2025

Anne Marchal

Une grande partie du partenariat entre l’Union européenne et la République du Congo se déclinant autour de projets et d’activités de coopération, la présence de la Délégation aux “Cooperation Days 2025”, un événement réunissant les collègues de la Direction Générale de la Commission européenne dédiée aux partenariat internationaux (DG INTPA) et ceux en poste sur le terrain, se justifiait pleinement. C’est donc en compagnie de mes proches collaborateurs et chefs de section en charge de la coopération, tant sur le plan opérationnel – Augustin Bondo Tshiani- que sur le plan de la gestion financière – Laurent Tabet – que j’ai pris part à ses “assises” annuelles qui se sont tenues à Bruxelles du 24 mars au 2 avril 2025.

Le Commissaire aux Partenariats Internationaux, M. Jozef Sikela, a inauguré et donné le ton à cette conférence, en mettant l’accent sur le fait que l’Union européenne est un partenaire fiable alors que le monde fait face à un contexte turbulent. L’Union européenne propose à ses partenaires des projets sous l’égide du “Global Gateway”, une approche stratégique qui se traduit en investissements sous-tendant des objectifs pour le bien commun.

Anne Marchal

Différentes interventions au cours des sessions des “Cooperation Days” par le Directeur Général de la DG INTPA, M. Koen Doens, ont souligné cette dimension des interventions sous l’égide du Global Gateway, mises en oeuvre dans l’esprit d’”Equipe Europe”. L’Union européenne est là pour catalyser les moyens offerts par les institutions européennes, y compris la Banque européenne d’Investissement (BEI), les Etats Membres et leurs agences de financement, ainsi que par le secteur privé européen. Ces interventions ne sont pas des mesures de support à l’exportation, mais de véritables soutiens à des investissements en faveur du bien commun. Une application pratique de cette approche est illustrée par les nombreux corridors dont le développement est financé par l’Union européenne en Afrique.

Anne Marchal

En République du Congo, nous avons donc pu mettre en avant les progrès sur d’ambitieux projets en cours à Pointe Noire et ceux à portée régionale comme la “Boucle de l’Amitié”, un projet de transmission énergétique entre le Congo, la RDC et l’Angola.

J’aurai certainement l’occasion de décrire par le menu ces activités entreprises dans le cadre du Global Gateway en République du Congo dans de futurs blogs. Mais c’est certain que notre offre s’inscrit parfaitement dans l’approche “360°” du Global Gateway. En effet, nos activités en matière de formation professionnelle et de soutien à la jeunesse ne sont qu’un aspect d’une offre qui inclus aussi bien des infrastructures ou travaux publics et d’investissement à moyen et long termes que des activités visant à améliorer la bonne gouvernance.

Participer aux “Cooperation Days 2025” a été très utile pour moi et mes collègues parce que nous avons pu attirer l’attention lors de rencontres plus ciblées avec nos hiérarchies (SEAE – service extérieur – et INTPA – Commission) sur la situation particulière du Congo. Le contexte politique de la région des Grands Lacs a aussi été évoqué et nous espérons pouvoir recevoir prochainement l’Envoyé Spécial à Brazzaville. Certaines sessions ont traité des réponses offertes par l’Union européenne en situation de crise ou dans des environnements difficiles.

Anne Marchal

Anne Marchal

Assister à ce genre d’événement était également pertinent pour trouver de l’inspiration parmi les bonnes pratiques et expériences de Délégations dans la région immédiate ou au niveau de l’Union africaine. Nous avons pu recevoir des informations sur différents instruments, ce qui va nous permettre de faire le lien entre ces offres et nos besoins locaux.

En 2025, l’Union européenne et l’Union africaine célébreront 25 ans de Sommets. La dimension régionale était aussi présente à l’agenda des “Cooperation Days 2025”. Je vous tiendrai au courant des activités marquant cet important anniversaire que nous tiendrons à Brazzaville aux cours des tous prochains mois et qui s’étaleront jusqu’à la fin de l’année.

Anne Marchal

Visite au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza

26 mars 2025

PSB

Dès mon arrivée au Congo, j’avais envisagé une visite au mémorial dédié à Pierre Savorgnan de Brazza, l’explorateur français qui devait donner son nom à la capitale du pays. Le bâtiment, dont la première pierre avait été symboliquement posée en 2005 par S.E. M. Denis Sassou N’Guesso, Président de la République du Congo, entouré par le Président de la France, M. Jacques Chirac, et le Président du Gabon, M. Omar Bongo, est devenu un point emblématique de la ville. Son architecture classique n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle du Panthéon à Rome ou à Paris.

PSB

Et ce 20 mars dernier, j’ai pu réaliser ce souhait, grâce à l’aimable invitation de Madame Bélinda Ayessa, la Directrice du mémorial Pierre Savorgnan de Brazza. J’avais cependant déjà eu l’occasion de visiter l’annexe du mémorial qui dispose d’un bel auditorium où la Délégation de l’Union européenne et l’Ambassade de France organisent régulièrement un concours de plaidoyer, mais il me restait à découvrir le mémorial lui-même. J’espère d’ailleurs que la Délégation de l’Union européenne et le mémorial pourront continuer à collaborer et organiser des événements culturels dans les mois et années qui viennent.

Adiac

Madame Bélinda Ayessa et son équipe m’ont fait l’honneur d’une visite guidée, m’expliquant à la fois la vie de Pierre Savorgnan de Brazza et le processus qui a permis la matérialisation de ce mémorial. Et si je connaissais les grandes lignes de la vie de Pierre Savorgnan de Brazza, la visite du mémorial m’a éclairée sur ses actions dans ces contrées.

PSB

PSB

J’avais pris l’initiative de présenter à Madame Belinda Ayessa une copie d’une plaquette de l’historien belge de renom, M. Jean Stengers, professeur à l’Université Libre de Bruxelles – mon alma mater. Publiée en 1976 dans la Revue française d’histoire d’outre-mer, la plaquette rassemblait une série de documents inédits sur des échanges et rencontres entre le Roi des Belges Léopold II et Pierre Savorgnan de Brazza en 1882. Cet extrait de la Revue fera désormais partie de la bibliothèque du mémorial.

PSB

Mais ce qui m’a surpris le plus était une connexion inatendue: une des forces motrices derrière la création du mémorial et le transfert des cendres de Pierre Savorgna de Brazza, de son épouse et de leurs quatre enfants, était M. Deltamo Pirzio-Biroli, le petit-neveu de Pierre Savorgnan de Brazza. M. Pirzio-Biroli, décédé peu de temps avant la matérialisation de son rêve, avait été un diplomate européen de la première heure. En effet, il avait été Chef de Délégation européenne au Sénégal et au Mali dans les années soixante et soixante-dix. M. Deltamo Pirzio-Biroli repose pour l’éternité au mémorial non loin de son illustre aïeul.

wikipédia

PSB

PSB

Sororité

20 mars 2025

Mirna Kintombo

Autour de la Journée Internationale des Droits de Femmes, célébrée le 8 mars 2025, la Délégation de l’Union européenne à Brazzaville et moi-même avons animé des activités de sensibilisation, à la fois chaleureuses et symboliques. De plus, cette année marque le 30^ème anniversaire de la Conférence mondiale des femmes, connue comme la Conférence de Beijing, qui a lancé un programme d’action pour l’autonomisation des femmes. Ce double contexte particulièrement favorable nous donné l’opportunité de dérouler une programmation d’activités variées et engagées, en collaboration avec l’Ambassade de France et l’Institut Français du Congo, autour du thème international retenu cette année « Pour toutes les femmes et les filles. Droits. Egalité. Autonomisation ».

- A l’initiative de l’IFC, sur le thème « Femmes & culture » des projets artistiques portés par des femmes talentueuses ont donné lieu à un foisonnement d'activités ( (exposition, concerts, tables-rondes, conférences, stands d’exposition, masterclass) le 8 mars et tout au long du mois.

- A l’initiative de la Délégation de l’Union européenne, la campagne menée sous le label « Femmes +30 » a permis de valoriser des femmes congolaises au parcours marquants qui, de par leur profession ou leurs engagements font avancer la cause des femmes. Adossée à cette campagne en ligne, des interventions de sensibilisation en rue, spécifiquement organisées le 8 mars sur le parvis de l’IFC ont connu un accueil et une écoute attentifs auprès d’un large public. Ces interventions se sont prolongées par une série « d’anim’Actions » conçues comme un parcours initiatique, afin d’engager le public à travers quatre activités ludiques :

- un studio-photo éphémère pour prendre « fait et pose » pour la cause des femmes

- un « wish tree » (arbre à souhaits » afin d’y suspendre nos rêves et nos espoirs en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles

- une marelle pédagogique, qui, tout en nous faisant retomber en enfance, a permis d’améliorer notre culture générale sur l’histoire de la lutte en faveur des droits des femmes ;

- enfin, autour du concept des « Equi’Tables », des jeunes femmes et hommes ont échangé, débattu et partagé leurs points de vues autour de 6 thématiques, en toute fraternité et sororité.

L’ensemble de ces « Anim’Actions » a reposé sur les épaules d’une magnifique et dynamique équipe de jeunes bénévoles (dont 10 membres de notre cohorte jeunesse « Toza Bilenge » lancée quelques jours plus tôt), que l'abondante pluie tombée le 8 mars n'a pas découragé le moins du monde !

Mais les activités de sensibilisation reposent aussi sur les médias. J’ai ainsi été très touchée de pouvoir participer à une rencontre ce 18 mars à la Case de Gaulle l’invitation de Son Excellence Madame l’Ambassadrice de France, Claire Bodonyi. Y participaient une douzaine de représentantes de la guilde au sens large des médias puisque nous avions de personnalités de la presse écrite, de l’audio-visuel, et celles actives via des nouveaux médias comme les réseaux sociaux. J’ai apprécié ces échanges avec ces femmes admirables qui ont fait part de leur expérience d’acteurs médiatiques au féminin au Congo.

Moukenga

Et c’est avec une réception conviviale tenue à la Résidence de l’Union européenne ce 20 mars que nous avons clôturé cette série d’activités. J’étais très honorée de pouvoir accueillir entre autres personnalités, Mme Lydie Pongault, Ministre de l’Industrie culturelle, touristiques, artistique et des loisirs et c’est à elle que j’ai remis le coffret récoltant les vœux émis par les femmes lors des événements du 8 mars et du jour.

Cette réception qui se voulait intergénérationnelle a également été l’occasion d’échanges passionnants et chaleureux entre des jeunes femmes talentueuses aux personnalités en devenir, et leurs aînées, aux parcours et personnalités plus affirmés. Ce fut une soirée d’une incroyable richesse !

En tant qu’hôtesse de l’événement, j’ai souligné l’engagement de l’Union européenne et des Etats membres à la cause des femmes et à l’agenda de Beijing. J’ai aussi, en portant de façon symbolique, une robe élaborée par un atelier de femmes syriennes, rappeler aussi notre solidarité avec ces femmes alors que l’Union européenne vient de tenir avec succès à Bruxelles la 9^ème Conférence de soutien à la reconstruction de la Syrie ces 17 et 18 mars derniers.

Cette réception, tout comme toutes les autres activités organisées ces dernières semaines, a été l’occasion de forger des contacts intergénérationnels et entre spécialisations puisque nous avions réunies en ce lieu, des artistes, des femmes entrepreneurs, des personnalités scientifiques, des représentantes des Nations Unies, mes collègues de la délagation et de jeunes étudiantes. Plusieurs de jeunes invitées artistes, se sont prêtées à animer la soirée comme Mariusa la Slameuse, Jessy B, Oupta, Sam et Princilia Perès.

Nous avons aussi salué et récompensé Aminata, une des finalistes à notre dernier concours de plaidoiyer et d'éloquence, dont l'intervention passionnée avait suscité un véritable « Coup de Cœur » du jury.

Alors que les invitées se mélangeaient spontanément, j’ai pris beaucoup de plaisir à échanger avec elles, une façon pour moi de communiquer l’enthousiasme que j’ai à exercer mon métier ici au Congo, et qui sait, à inspirer de jeunes femmes à embrasser une carrière internationale.

A la rencontre du Gouvernement

28 février 2025

Primature COGB

En ce début d’année 2025, j’ai eu l’occasion de faire des visites de courtoisie à de nombreux membres du gouvernement pour de premières prises de contacts officielles après la présentation de mes lettres de créance à son Excellence M. Denis Sassou N’Guesso, Président de la République et Chef de l’Etat comme le veut la tradition diplomatique.

J’ai ainsi été reçue par M. le Premier Ministre, Anatole Collinet Makosso, le 30 janvier dernier. Ce fut l’occasion de passer en revue le partenariat UE-Congo et de remercier M. le Premier Ministre d’avoir inauguré en décembre les travaux d’aménagement de pontons pour la pêche industrielle et artisanale à Pointe Noire, un grand projet “Global Gateway” exécuté en “Equipe Europe” avec la participation de l’Agence Française pour le Développement. En particulier, j’ai exprimé le souhait de voir prendre place dans le courant de l’année un dialogue de partenariat, le nouveau format pour les échanges entre l’Union européenne et les pays partenaires dans le cadre de l’accord de Samoa. Un tel dialogue permettra d’aborder non seulement l’état de la coopération bilatérale mais aussi discuter des vues sur questions d’actualité régionale et internationale, reconnaissant le rôle de premier plan de la République du Congo comme médiateur africain ou comme champion de l’afforestation.

Primature COGB

Une série d’entretiens avec les membres du gouvernement ces dernières semaines m’a permis de pouvoir échanger sur le partenariat UE-Congo, à la fois de manière générale et spécifique selon le mandat de mes interlocuteurs. Le calendrier des entrevues n’a pas toujours pu se faire dans l’ordre de préséance protocolaire en raison des programmes chargés des membres du gouvernement, et de même, le récit que j’en fait ici est n’est guidé que par une logique rédactionnelle.

C’est donc un survol général qui a été au cœur de l’entretien avec le Ministre du Plan, M. Ludovic Ngatse, de même qu’avec le Ministre de la Coopération internationale et de la promotion des partenariats public-privé, M. Denis Christel Sassou N’Guesso. Ce dernier a de plus pris grand intérêt aux nouvelles possibilités qu’offre le « Global Gateway » y compris dans les possibilités de mobiliser les acteurs économiques privés dans les grands projets portés en « Equipe Europe ».

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De plus, j’ai pu partager avec M. le Ministre d’Etat Jean-Jacques Bouya, en charge de l’Aménagement du Territoire et des Grands Travaux, l’état d’avancement des projets d’infrastructure comme ceux en cours qui concernent le Port Autonome de Pointe Noire ou encore la Boucle de l’Amitié, un grand projet de production et transmission d’électricité entre le Congo, la RDC et l’Angola, au stade d’une étude de faisabilité, tout comme un projet de corridor multimodal qui reliera Pointe Noire à Bangui. Ce même corridor multimodal qui vise entre autres à valoriser l’usage du fleuve Congo pour le transport, fut d’ailleurs évoqué lors de mon entretien avec M. Honoré Sayi, Ministre de l’économie fluviale et des voies navigables.

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Mr. Bouya, avait de plus soulevé la question de la route Brazzaville-Kinkala-Mingouli, une route auquel l’UE avait contribué par le passé et dont le dernier tronçon reste à aménager. La section Coopération de la Délégation explore avec le siège des options pour répondre aux attentes des autorités congolaises. M. Juste Désiré Mondele, Ministre de l’Assainissement Urbain, du Développement Local et de l’Entretien Routier, a lui aussi attiré mon attention sur cette route. Avec ce dernier, j’ai aussi échangé sur le projet des « Villes Résilientes » dont les objectifs d’amélioration de l’environnement urbain et de gouvernance locale sont étroitement liés au mandat de son ministère.

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Un autre pan du partenariat UE-Congo a fait l’objet de mes échanges avec M. le Ministre de la Défense Nationale, M. Richard Mondjo, à savoir la sécurité maritime. En effet, l’UE est un acteur dans le Golfe de Guinée grâce au Présences Maritimes Coordonnées. De plus, à la fin de 2024, une mesure d’appui dans le cadre de la facilité européenne pour la paix (FEP) soutient la marine congolaise, activités qui complémentent notre engagement au développement du Port Autonome de Pointe Noire. L’élaboration de la stratégie nationale pour l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales fut mentionnée lors de mon entretien avec le Ministre de la Défense Nationale. Il en avait été de même lors de la rencontre avec le Secrétaire Permanent du Comité Interministériel de l’Action de l’Etat en mer et dans les Eaux Continentale (SEPCIM) avec rang de Ministre Délégué, M. Eric Dibas-Franck.

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SEPCIM

Avec le Ministre de la Justice, M. Aimé Ange Wilfrid Bininga, Ministre de la Justice, des Droits humains, et de la Promotion des peuples autochtones, c’est la reprise du traditionnel dialogue sectoriel sur la justice qui a été évoquée. Le récent Examen Périodique Universel (EPU) conduit dans le cadre des Nations Unies l’an dernier a également été soulevé, me permettant de reconnaître l’engagement du Congo à mettre en œuvre les recommandations et qui reçoit le soutien de l’UE.

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Mon calendrier de rencontres comportait aussi une entrevue avec Mme Lydie Pongault, Ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, avec qui j’ai pu échanger sur nos activités culturelles et de diplomatie publique et en particulier celles qui impliquent la jeunesse. La visite s’est terminée par une petite performance par les Sapeurs, un beau témoignage de la vivacité de la culture congolaise. J’ai aussi rencontré M. Rigobert Maboundou, Ministre de la Recherche scientifique et Innovation technologique pour une conversation axée sur le programme Horizon de l’UE ainsi que des possibilités de bourses pour chercheurs et étudiants dans le cadre des actions Marie Skłodowska -Curie (MSCA) et du programme Erasmus+.

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Il me reste encore de nombreuses personnalités du gouvernement et des autres hautes institutions de l’Etat à rencontrer et je me réjouis de le faire. En effet, il n’y a pas un secteur d’activité où le partenariat UE-Congo n’est pas actif, ce dont je pourrai m’entretenir avec mes interlocuteurs. J’avais de plus déjà fait quelques contacts à la fin de 2024 et ma participation à des événements et colloques m’a souvent permis déjà de faire connaissance d’autres membres du gouvernement. J’aurai certainement le plaisir de mettre toutes ces autres rencontres en exergue lors de mes prochains blogs.

Femmes et sciences

24 février 2025

Didier POATY

En 2015, l’Assemblée Générale des Nations Unies a proclamé le 11 février comme la journée internationale des femmes et filles de sciences. Et ici au Congo, la Délégation et moi-même avons conduit des activités afin d’assurer la promotion des vocations scientifiques, technologiques et mathématiques des femmes et filles et diminuer les écarts entre les genres dans ces professions. C’est d’ailleurs avec plaisir que j’ai remarqué dans les rues de Brazzaville une campagne sur le thème de la transmission de l’ambition à toutes, auxquelles de nombreuses institutions se sont radiées, y compris l’Union européenne.

Un moment clé pour moi en ce mois de février a été d’aller visiter le Centre d’Excellence à Oyo pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique (CEO en bref). Ce centre, créé en 2023 avec le soutien de la compagnie italienne ENI et administré par l’UNUDI (l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel) pour sa phase de lancement, bénéficie d’ailleurs de soutien de l’Union européenne au travers d’une contribution à l’ONUDI et un apport régional dans le cadre de l’initiative Afrique UE pour les énergies vertes. La transition vers des énergies propres et renouvelables est d’ailleurs un grand axe de notre portefeuille de coopération sous l’égide du Global Gateway.

CEO

Au CEO, j’y littéralement fait une rencontre énergisante en interagissant avec Dr Maryse Nkoua Ngavouka, une jeune physicienne qui a partagé avec les médias qui nous accompagnait, son parcours personnel avant d’arriver à ces hautes fonctions. Dr Maryse a aussi rappelé avec bénéficié du soutien du Conseil Européen de la Recherche lors de son cursus à Trieste en Italie. Cela m’a d’ailleurs permis de rappeler que le programme européen de recherche « Horizon Europe » offre des bourses via l’action Marie Sklodovska-Curie (MSCA), une action nommée en l’honneur de la fameuse chercheuse franco-polonaise, la première femme à se voir décerné deux prix Nobel.

Didier POATY

Le génie de la science gagne facilement du terrain à Oyo auprès des jeunes étudiantes au Lycée d’Excellence. C’est la jeune Déesse Gediena, qui m’a expliqué comment avec un groupe de lycéennes, une petite unité de production de biogaz, nourrie de déchets, a pu être mise en place et ainsi fournir de l’énergie pour la cuisine collective. Cette expérience concrète donne de l’assurance et fierté à ces jeunes filles qui n’hésiteront pas à susciter d’autres vocations auprès de leurs sœurs.

Didier POATY

Azaad MANTE

Et laissez-moi aussi rappeler le parcours d’autres femmes extraordinaires :

- celui d’Exaucée Nkaya, diplômée en biologie cellulaire et conceptrice des systèmes intelligents dont l’Aquaponie. Exaucée, qui fait partie de la cohorte de jeunes animateurs de rencontres citoyennes animées par la Délégation, comprend bien que pour faire « bouger les lignes », le changement commence par les jeunes filles et femmes elle-même ;

Berbanz

- Celui du Dr Mamie Mandingha MOANDA, spécialiste en biologie qui au sein de la Fondation Giovanni et Mamie qu'elle dirige à Pointe-Noire avec son époux, a mis en place le programme Wom'In Biotech qui, tout en rechercant des solutions rendre notre monde plus durable grâce à l'innovation scientifique promeut un meilleur accès des femmes aux carrières scientifiques ;

FGM

- celui du Pr Francine Ntoumi qui n'est plus à présenter, et dont la carrière, les prises de paroles fortes et l'engagement sont un modèle pour des toutes les femmes et en particulier pour celles qui aspirent aux carrières scientifiques. Fidèle à ses convictions, elle a lancé avec ses équipes, au tout début de cette année, la campagne nationale "Femmes & Sciences : transmettre l'ambition à toutes " à travers un vaste déploiement de panneaux publicitaires à Brazzaville et à Pointe-Noire. Initiative annuelle, portée par la volonté de promouvoir l'inclusivité dans les domaines scientifiques. À travers ce message fort, la campagne vise à "encourager la participation active des femmes et des jeunes filles dans les disciplines scientifiques, en brisant les stéréotypes et en rappelant que chaque individu, indépendamment de son genre et de son possible handicap, a un rôle à jouer dans l'avancement des connaissances et du développement national".

ADIAC

Au sein même de la Délégation, nous avons des collègues féminines qui ont fait des études scientifiques comme Séverine Demerre, agronome, en charge de programmes pertinents à au développement et conservation des forêts et parcs nationaux, et qui a souvent dans ses interactions la chance de rencontrer d’autres femmes actives dans ce secteur important de l’économie et écologie congolaise comme Josiane Kondaoulé, ingénieure en aménagement forestier dans le cadre de notre programme sur la gouvernance forestière (APV FLEGT). Josiane est une des pionnières en la matière qui s'engage chaque jour avec passion et détermination pour préserver la magnifique forêt du Bassin du Congo et ses communautés riveraines.

DUECOGB

Ayant l’occasion de rencontrer M. Rigobert Mabundo, Ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique, nous avons échangés sur la question des femmes et filles de sciences. M. le Ministre partage d’ailleurs la vue que tout doit être mis en œuvre pour encourager les femmes et jeunes filles à s’atteler à des études scientifiques qui leur ouvriront des emplois notamment dans des secteurs innovants.

Audience ministre recherche scientifique

DUECogb

Et dans les carrières scientifiques comme dans tout domaine de la société, l’égalité des changes homme-femme est la clé du succès. Alors, jeunes filles et femmes, poursuivez-vous rêves et n’hésitez pas à vous diriger vers des études scientifiques, techniques et mathématiques !

FCRM

A la conférence des ambassadeurs

13 février 2025

Conférence des ambassadeurs_Session Afrique

Anne Marchal

Certains auront remarqué mon absence de Brazzaville en ce début de février 2025. J’étais en effet en déplacement à Bruxelles pour assister à la conférence annuelle des Ambassadeurs de l’Union européenne, un grand événement qui a réuni quelques 145 Ambassadeurs et Chefs de Délégation, joints par les Représentants spéciaux et les Envoyés spéciaux de l’Union européenne, des Ambassadeurs itinérants en charge de dossiers thématiques ou liés à des régions spécifiques et les commandants des missions de sécurité européennes civiles et militaires.

Pour beaucoup d’entre nous, cet événement était la première rencontre formelle avec le nouveau leadership européen, mis en place après les élections européennes de 2024. La Conférence a été ouverte par la Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité &Vice- Présidente de la Commission (HR/VP), Mme Kaja Kallas. Son message était clair sur les priorités et les objectifs du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) – et je traduis librement de l’anglais au français: la défense de l’Ukraine pour la défense des Européens, maintenir et renforcer les alliances avec les pays partageant les mêmes idées, œuvrer pour la paix au Moyen-Orient et préserver des partenariats mutuellement bénéficiaires. Ces priorités seront atteintes grâce à l’esprit d’équipe Europe, qui renforce notre croissance et rôle géopolitique et rappelle que l’Union européenne est le partenaire le plus prévisible, fiable et crédible.

EEAS

Lors de la deuxième journée, les Ambassadeurs ont eu l’occasion d’écouter la Présidente de la Commission, Mme Ursula von der Leyen, le Président du Conseil européen, Mr Antonio Costa, et la Présidente du Parlement européen, Mme Roberta Metsola. Le Leadership européen venait d’avoir tenu une retraite ce 3 février, et les Ambassadeurs étaient parmi les premiers à être informés des résultats. En effet, Les dirigeants de l’UE ont débattu d'aspects clés en matière de défense européenne, et de la manière d'utiliser au mieux le budget de l'UE, de mobiliser des fonds privés et de renforcer les partenariats stratégiques.

EEAS_Compo_DUE_COGB

Un grand nombre d’autres personnalités sont aussi venues à la rencontre des Ambassadeurs, dont de nombreux Commissaires, notant les implications de politique extérieure de nombreuses politiques, comme les questions de déforestation par exemple, mais aussi la Présidente de la Banque Européenne d’Investissement, un acteur de premier plan dans la mise en œuvre du Global Gateway (dont des projets phares sont en développés au Congo).

La conférence comportait aussi des sessions géographiques et j’ai donc naturellement suivie celle organisée par le Département Afrique où les collègues de la Commission travaillant dans la Direction Générale pour les Partenariats internationaux étaient associés. En particulier, la perspective de la célébration du 25^ème anniversaire du Sommet Union africaine – Union européenne a été évoquée.

En somme, une semaine bien remplie de contacts énergisants pour remplir mon mandat près de la République du Congo.

Photo de famille conférence des ambassadeurs

AV_Commission

Mes marches sur la Corniche de Brazzaville

20 janvier 2025

Anne Marchal

Comme de nombreux habitants de la capitale, j’ai pris goût à marcher le long de la Corniche le dimanche matin. Alors dégagée de tout trafic routier, la Corniche est un lieu agréable pour une promenade en famille, entre amis ou même seul(e). L’atmosphère est accueillante : de jeunes marcheurs me disent “Bonjour Maman !” et de petits entrepreneurs qui tiennent des échoppes du côté de la Case de Gaulle me proposent une boisson. Je remarque aussi les groupes de jeunes et moins jeunes qui se motivent à l’exercice physique, complétant la marche par quelques mouvements d’assouplissement.

Et moi aussi, qu’il fasse ensoleillé ou gris, je me réjouis de pouvoir me livrer à mon activité de loisir favorite : marcher. C’est au rythme de la marche que je découvre la majesté du fleuve Congo que certains n’hésitent pas à remonter en pirogue, le long des berges et des petits lopins que l’on devine bien fertiles.

La traversée du Pont du 15 juillet 1960 est un passage symbolique sur cet ouvrage d’infrastructure qui est devenu l’emblème de la capitale.

Les Echos du Congo

Je marche, je flâne, je prends des photos, profitant souvent d’une agréable brise venue du fleuve.

Anne Marchal

Mais la marche est aussi un moment opportun à la réflexion. Je suis au centre de la capitale, pas loin de mon bureau à la Délégation de l’Union européenne et à l’horizon, je reconnais quelques bâtiments officiels où se déroulent souvent des réunions de travail. Ma pensée va vers les dossiers en cours, les rapports et notes qui devront être rédigées, les discussions avec les collègues et les rendez-vous à prendre pour faire avancer le partenariat entre l’Union européenne et la République du Congo. Des idées se forment et des questions m’interpellent. Je griffonne vite quelques points pour les travailler le lundi.

AFD

Anne Marchal

J’ai eu la chance du suivre quelques “leadership walks” organisées par les équipes de formation de l’EuSA (l’Ecole européenne d’Administration) parce qu’il est reconnu que la marche est propice à la formation des idées. Dans ce cadre, il m’avait été rappelé qu’un des pères fondateurs de l’Union européenne, Jean Monnet, était un grand marcheur, et ses marches matinales étaient ln moment où cheminaient ses idées. Au moment de la Déclaration de Robert Schuman qui pose les bases de l’intégration européenne (au départ la Communauté européenne pour le Charbon et l’Acier) et dont on fêtera le 75ème anniversaire ce 9 mai, Jean Monnet avait noté: “Les propositions Schuman sont révolutionnaires ou elles ne sont rien. Leur principe fondamental est la délégation de souveraineté dans un domaine limité mais décisif”. Visionnaire, il avait ajouté : “L’Europe ne se fera pas d’un coup ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait.” Et immanquablement, alors que je marche sur la Corniche de Brazzaville, je pense aussi à l’œuvre de Jean Monnet.

Institut Jean Monnet

Joyeuses fêtes !

20 décembre 2024

DUE COGB

Voici venu le temps des fêtes, de faire le bilan de l’année écoulée et d’exprimer ses vœux pour l’année nouvelle. Avec toute l’équipe de la Délégation, ce 13 décembre, nous avons commencé à décorer un sapin avec des ornements originaux, représentatifs de celle ou celui qui le posait. Le point commun de ces décorations étaient qu’elles reflètent l’engagement des collègues dans leur travail, leur passion pour le Congo, pays d’origine ou d’adoption, et la bonne entente à la Délégation. Et ceux qui n’ont pas eu le temps de choisir ou faire leur contribution le feront dans les jours suivants, apportant de nouvelles touches de reconnaissance et d’espoir.

Comme de nombreux diplomates, je rentrerai en Europe passer les fêtes en famille, apportant quelques spécialités récoltées lors du Marché Solidaire tenu à la résidence le 30 novembre dernier. Une façon symbolique de faire connaître le Congo et ses richesses culturelles à mon entourage.

Mais ce sera surtout pour moi le plaisir de partager tous les moments forts depuis mon arrivée au Congo, de la présentation de mes lettres de créance, à la découverte de la SAPE et du slam en passant par les visites à Pointe Noire et les multiples activités au contact des jeunes, la semaine des droits humains, pour ne nommer que quelques souvenirs marquants que j’ai souvent évoqués dans ce blog.

Mirna Kintombo

A vous, chers lecteurs, je vous souhaite aussi de passer de très bonnes fêtes de fin d’année en compagnie de ceux qui vous sont chers. Je passe donc les commandes de la Délégation à M. Torben Nilsson qui assurera les fonctions de Chargé d’affaires a.i. en mon absence.

Au plaisir de vous retrouver en 2025 !

Orange !

10 décembre 2024

Mirna Kintombo

Comme depuis de nombreuses années, les institutions européennes, les Délégations de l’Union européenne dont celle en République du Congo et moi-même avons pris part au mouvement “Orangez le Monde”, la campagne lancée par les Nations Unies pour lutter contre les violences faites aux femmes. La campagne consiste en 16 jours d’activisme, s’étalant du 25 novembre, la journée internationale contre les violences faites aux femmes, au 10 décembre, anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Comme beaucoup d’entre vous, je me suis interrogée sur la raison pour laquelle on est invité à porter de l’orange durant cette campagne. La réponse est que l’orange, la couleur choisie par le Secrétaire des Nations Unies en 2008 au lancement de la campagne, symbolise le dynamisme et l’optimisme, prometteur d’un avenir sans violences pour les femmes et les filles.

C’est donc avec optimisme que mes collègues, hommes et femmes, et moi-même avons posé pour un moment de réflexion et proclamer notre engagement pour mettre fin aux violences faites aux femmes. Les violences faites aux femmes sont des violations des droits de l’homme et des valeurs universelles. La défense des droits de l’homme et la promotion de l’égalité des genres sont des valeurs cardinales qui guident la politique extérieure de l’Union européenne.

Mirna Kintombo

Ma première contribution à cette campagne cette année a été de prendre part à la marche solidaire organisée en novembre sur la corniche de Brazzaville par le Ministère de la Promotion de la femme, de l’Intégration de la femme au développement et de l’Economie informelle ainsi que les Nations Unies. Je souscris totalement aux messages de Madame la Ministre, Inès Nefer Bertille Ingani, qui encourageait aussi la masculinité positive. J’y ai aussi pris note de l’existence de la loi Mouebara, un texte légal adopté au Congo en 2022 et qui fait figure d’exemple pour la lutte contre les violences faites aux femmes.

Anne Marchal

Comme il était rappelé, nous avons toutes et tous été témoin ou victime de violence contre les femmes et filles. Une partie de la réponse viendra aussi grâce au soutien des hommes qui sont prêts à pousser aux changement de mentalités. La violence contre les femmes ne connaît ni barrières sociales, parce que cela concerne toutes les classes de la société, ni de contexte géographique.

J’ai terminé cette campagne en prenant part à deux autres événements. Le premier à l’inauguration du « banc rouge » à l’Ambassade d’Italie, un banc rouge symbole de solidarité pour les survivantes et les victimes de féminicides. Je remercie l’Ambassadeur d’Italie, Monsieur Enrico Nunziata, de m’avoir associée à cette initiative rehaussée par la présence de Madame le Ministre Ingani qui y a délivré un discours remarqué devant les médias.

Journal Le Républicain

Solidaires!

03 décembre 2024

Mirna Kintombo

C’est avec grand plaisir que j’ai ouvert le jardin de ma résidence au Marché Solidaire de Noël ce 30 novembre dernier. Lors de mon premier contact informel avec mon prédécesseur, Ambassador Giacomo Durazzo, et son épouse Margherita, j’avais été informée de cette tradition chaleureuse et avais naturellement souscrit à l’idée de la poursuivre. Et ainsi fut-il fait.

Le marché solidaire est le fruit de l’effort de trois femmes remarquables, Paola, Eleonora et Rita, qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour le mettre en place et guider les exposants. Cette année, quelques 18 stands ont été tenus, pour la plupart représentant des associations caritatives qui soutiennent des femmes et enfants, des orphelins et autres personnes démunies, en détresse ou en situation d’handicap.

Mirna Kintombo

Les stands offraient ainsi un échantillon de créativité et de produits ou services locaux, une belle vitrine des ressources du Congo et de ses populations. Je me réjouis de faire découvrir ces merveilles aux membres de ma famille et mes amis à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Et si vous n’avez pas eu la possibilité de visiter ce marché, je vous invite à consulter la liste des exposants et de les contacter pour obtenir leurs produits.

Solidarité et inclusion étaient encore présentes dans mon agenda ces derniers jours puisque l’on célèbre ce 3 décembre, la journée internationale des personnes en situation de handicap. J’ai pu marquer l’occasion en participant à une distribution de kit scolaires à des enfants touchés par le handicap à l’ école primaire de Moukoudzi-Gouaka à Brazzaville dans le cadre d’un projet soutenu par l’Union européenne « Une approche inclusive du handicap » mis en œuvre par l’ONG Comunità Promozione e Svilupo et le Groupement des Intellectuels et Ouvriers Handicapés du Congo.

DUE Congo Brazza

Quelques jours plus tôt, j’avais eu l’occasion d’être sensibilisée à l’albinisme grâce à une exposition photographique organisée à l’Institut Français de Brazzaville et de faire plus ample connaissance avec l’association de Johny Chancel. Cette organisation faisait d’ailleurs partie des nombreux exposants au marché de Noël.

Anne Marchal

Au-delà des dates symboliques et des événements, je tiens à rester attentive à la situation des personnes en situation de détresse et j’aurai certainement l’occasion lors des prochains blogs de partager d’autres activités de sensibilisation.

L'appel du large

22 novembre 2024

Anne Marchal

Une invitation à participer à la visite de la frégate italienne Borsini faisant escale à Pointe Noire en novembre 2024 a été pour moi une bonne raison de me rendre dans la ville portuaire et le poumon économique du Congo.

La visite du Borsini s’inscrit dans le cadre des “présences maritimes coordonnées” dans le Golfe de Guinée, un concept mis en place dans la région en 2021 en ligne avec la stratégie européenne de sécurité maritime adoptée en 2018. Ces présences maritimes coordonnées, où se relaient des vaisseaux des marines italienne, française, espagnole et portugaise, visent à relever les défis de sécurité dans le Golfe de Guinée et à travailler en partenariat avec les États côtiers, ainsi qu'avec les autorités régionales et les organismes de sécurité maritime de l'architecture de Yaoundé. Ce dernier concept date de 2013, quand les Gouvernements de la région du Golfe de Guinée ont élaboré un code de conduite pour lutter contre la criminalité maritime et pour promouvoir la coopération maritime régionale, créant des centres régionaux de partage et de coordination de l’information, dont le Centre régional pour la sécurité maritime d’Afrique Centrale (CRESMAC) à Pointe Noire.

Anne Marchal

Le timing de cette escale coïncidait symboliquement avec l’adoption d’une nouvelle mesure en faveur du Congo consistant à dégager sous la facilité européenne pour la paix des fonds permettant le soutien à la marine nationale pour la maintenance des navires, et la formation du personnel, pour lui permettre d’accomplir ses missions de sécurité maritime envisagées dans l’architecture de Yaoundé. Mais cette mesure n’est que la dernière des activités de soutien dans le domaine de la sécurité maritime, dont je peux citer quelques projets. Le premier est le « Gulf of Guinea Interregional Network » (GoGIN), contribuant à la sûreté et à la sécurité maritimes afin de stimuler l'économie bleue et le développement économique, notamment par la mise en place de la plateforme « YARIS ». Cet outil permet le partage d'informations, reliant les centres régionaux de l'architecture de Yaoundé. Citons aussi le Programme d’appui à la stratégie de sécurité maritime en Afrique Centrale (PASSMAR), lancé en 2019, et qui visait à renforcer le cadre institutionnel, juridique et opérationnel de la coopération transfrontalière maritime, y compris avec le secteur privé et la société civile. Enfin, le projet « EnMAR », qui contribue au renforcement de la sécurité maritime et de la prospérité économique dans le Golfe de Guinée, a permis entre autres d’organiser un atelier en juin 2023 avec le CRESMAC pour célébrer les dix ans de l’Architecture de Yaoundé.

On comprend naturellement l’importance de la sécurité maritime et côtière pour l’activité économique du pays, que ce soit en termes de manutention portuaire pour l’importation et l’exportation de marchandises ou la protection des ressources halieutiques et de leur pêche.

Anne Marchal

C’était donc tout naturel de visiter les impressionnantes facilités de Congo Terminal, le grand centre de traitement des containers, dont les installations permettent à Pointe Noire de devenir l’un des ports les plus importants de l’Afrique dans ce domaine, avec, m’a-t-on dit, plus d’un million de containers traités sur l’année. Mais la visite du port a également permis de me familiariser avec les projets soutenus par l’Union européenne visant au développement à la d’un port de pêche industrielle ainsi que d’un ponton pour l’accueil des arrivages de la pêche traditionnelle. Les travaux n’en sont qu’à leur début et j’aurai sans doute l’occasion de retourner bientôt à Pointe Noire et renouer avec le domaine de la pêche et des affaires maritimes. Ces questions ont une place spéciale pour moi : spécialisée en droit international de la mer de droit maritime, les accords de pêches étaient mon premier dossier en tant que jeune diplomate. L’appel du large ne m’a jamais quittée !

Vive la jeunesse!

16 octobre 2024

Anne Marchal

Le fil conducteur des activités de la Délégation et des miennes en ce mois d’octobre 2024 est certainement l’attention que nous portons à la jeunesse au Congo. J’ai personnellement un intérêt pour la formation des jeunes, ayant commencé ma carrière aux institutions européennes en 1998 à la Direction Générale de l’Education et la Culture de la Commission européenne. Depuis j’ai eu l’occasion de mettre en valeur des expériences acquises en cette matière dans mes différents postes diplomatiques, et mon mandat au Congo n’offre une nouvelle fois l’opportunité d’engager la jeunesse.

Le lancement du projet « Mosala », un tremplin de la formation vers l’emploi pour une insertion réussie, a été un événement marquant tenu au Palais des Congrès le 10 octobre, accompagné par un village et caravane de l’emploi se déroulant les jours suivants à Sangha, Niari et Pointe-Noire. Le co-financement du projet par l’Union européenne et l’Agence française de développement va permettre à 5000 jeunes hommes et femmes, de se former dans des domaines clés et porteurs d’emploi, tels que le numérique, l’écotourisme, l’agriculture et la logistique. Le projet va durer 5 ans, et j’espère bien rencontrer personnellement des bénéficiaires pour écouter leurs expériences.

Mirna Kintombo

D’autres jeunes ont des ambitions de faire des études supérieures en Europe. J’étais très encouragée de voir de nombreux jeunes participer au Forum des études et de l’orientation organisé par Campus France à l’Institution français de Brazzaville le 15 Octobre et ouvert par S.E. Mme Claire Bodonyi, l’Ambassadrice de France. Je souhaite bonne chance à tous les étudiants et étudiantes à la recherche d’un programme universitaire. L’Union européenne n’est pas en reste quand il s’agit d’offrir des bourses aux étudiants grâce à Erasmus+, un programme peut-être encore trop peu connu ici au Congo.

Anne Marchal

Un autre moment fort pour moi a été d’assister dimanche 13 octobre au concert de l’Orchestre symphonique des enfants de Brazzaville, un événement auquel j’avais été conviée par S.E. Dr. Wolfgang Klapper, l’Ambassadeur d’Allemagne. De très nombreux musiciens en herbe ont pu faire leurs premiers pas sur une scène à l’issue d’une académie d’été avant de laisser la place à l’orchestre symphonique composé de jeunes adolescents, filles et garçons. Le public venu en nombre a salué la prestation qui combinait de grands morceaux de la musique classique et des chants traditionnels, un beau témoignage d’échanges culturels réussis.

Anne Marchal

Notre engagement avec la jeunesse ne s’arrête pas là. A la fin du mois et au début du mois de novembre, les Semaines de la diplomatie verte permettront de mettre en avant les jeunes qui ont fait de la préservation de l’environnement un sacerdoce. A Kinkala par exemple, dans le cadre dans le cadre de la campagne « notre voix, notre futur : agir avec les jeunes pour transformer le monde », des membres de la Délégation de l’Union européenne accompagnés de représentants d’associations participeront à une rencontre citoyenne avec les jeunes de cette localité. Ensemble, ils discuteront de l’engagement des jeunes dans l’agriculture mais aussi de manière de concilier résilience alimentaire et pratiques agricoles durables. Quelques jours plus tard début novembre, la 3^ème édition du Forestival mettra l’accent sur la préservation des forêts par le biais d’activités riches et variées permettant une grande interactivité entre les experts et les jeunes qui seront mobilisés.

Venez nombreux pour célébrer le partenariat UE-Congo sous l’angle de la jeunesse.

Merci de votre accueil!

04 octobre 2024

Anne Marchal

Ambassadeur désigné de l’Union européenne auprès de la République du Congo, cela fait un mois déjà que je suis arrivée à Brazzaville. Pas un jour ne passe sans que je ne cesse de m’émerveiller de l’accueil reçu par toutes et tous, de la beauté du paysage et de la majesté du fleuve Congo ainsi que de la richesse culturelle dont j’ai encore tant à apprendre. Assister au concert de Mariusca la slameuse au Palais des Congrès de Brazzaville samedi 28 septembre m’a permis de découvrir de multiples facettes de la musique congolaise.

C’est en effet le métier du diplomate de se plonger dans la culture du pays d’accueil et d’œuvrer à la meilleure connaissance réciproque et la promotion des relations bilatérales, ici de l’Union européenne et du Congo.

Le 17 septembre, j’ai eu l’occasion de présenter les copies figurées de mes lettres de créances à Son Excellence, M. Jean-Claude Gakosso, Ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger. Ce premier échange nous a permis de rappeler l’importance mutuelle du partenariat Union européenne-Congo qui a déjà plus de 60 ans, et qui se décline aujourd’hui autour de grands enjeux comme le développement durable, illustré par nos projets en matière de conservation des forêts, de villes résilientes, de l’énergie et des investissements dans le cadre du « Global Gateway » mis en œuvre par l’ « Equipe Europe », sans oublier toutes les actions en faveur de la jeunesse et de diplomatie publique. Je me réjouis de bientôt pouvoir participer aux activités de nos projets dans toutes les régions du Congo.

Anne Marchal

Mais, en vertu des usages diplomatiques je suis encore tenue à une certaine réserve tant que je n’aurai pas présenté mes lettres de créances à Son Excellence, M. Président de la République du Congo Denis Sassou N’Guesso.

C’est donc le temps pour moi d’apprendre à connaitre tous les membres de mon équipe à la Délégation dont le dévouement au partenariat UE-Congo est exemplaire. Je tiens à la saluer toutes et tous pour le travail remarquable effectué dans tous les domaines de notre action, politique, information et de coopération, soutenu par les collègues administratifs.

Avec la motivation de toute Délégation de l’Union européenne, l’engagement des Etats membres en « Equipe Europe » et l’excellente collaboration avec tous les interlocuteurs au Congo, le Partenariat UE-Congo est voué à s’approfondir.

Ce blog me permettra de continuer partager régulièrement des informations sur mes activités et vous donner des nouvelles sur ce partenariat tout au long de mon mandat en République du Congo.

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Pleins feux sur New York !

Un an au Congo : retour sur quelques moments forts

À la Mairie de Brazzaville

Orianne et Marya, stagiaires à la Délégation

En visite à la Croix Rouge Congolaise

Merci Azaad !

Aux côtés de la Banque Européenne d’Investissement

Une nouvelle fresque à Brazzaville

Commémoration de l’Appel du 18 juin

Ici on Sape !

Ensemble, œuvrons pour la santé

A Pointe-Noire

Séminaire Régional des Ambassadeurs UE en Afrique centrale

Fête de l’Europe : nos partenariats à l’honneur

A la rencontre du monde académique : faire connaître Erasmus+

Au Centre d’Excellence d’Oyo

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Visite au Parlement

“Cooperation Days 2025”

Visite au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza

Sororité

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