N’Zérékoré : le PASA2 appuie une campagne de sensibilisation contre le VIH/SIDA et les IST

02.03.2022

A l’occasion de la 33ème Journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA, célébrée le 1er décembre 2021 dernier sous le thème « Mettre fin au VIH ; mettre fin aux inégalités ; mettre fin aux pandémies », une mobilisation sociale contre cette pandémie a récemment été organisée à N’Zérékoré. Initiée par le Centre d’écoute, de coordination et d’orientation des jeunes (CECOJE), en partenariat avec la direction préfectorale de la santé, cette activité visait à accélérer l’éradication du VIH à travers l’approche « Tester & Traiter ». L’initiative a été appuyée par le Projet d’appui au renforcement du système de santé (PASA2) co-financé par l’Union européenne, la France et l’Allemagne.

Avec 1,5% de taux de prévalence, la région de N’Zérékoré se place à la troisième place des régions les plus affectées par le VIH, après celle de Boké (2%) et de Kindia (1,8%), selon des données statistiques de ONUSIDA.

Dans la capitale de la Guinée forestière, l’antenne locale de l’Association guinéenne pour le bien-être familial (AGBF), sensibilise, dépiste et prend en charge les cas positifs au VIH/SIDA. Sur 756 personnes dépistées en septembre, octobre et novembre dont 370 femmes, 66 ont été déclarées positives au VIH/SIDA dont 32 femmes, rapporte l’ONG. Des chiffres alarmants, aux dires de Sékouba Traoré, point focal du Centre d’écoute, de coordination et d’orientation des jeunes.

Man posing in front of a sign on the fence of a house

Pour donc inverser cette tendance, le Projet d’appui au renforcement du système de santé (PASA2), à travers son volet 4 « Augmentation de la demande et santé communautaire », a appuyé cette activité de mobilisation sociale contre le VIH/SIDA.

Concernant les attentes liées à cette activité, le responsable du volet Dr Adama Camara a déclaré : « De façon générale, nous voulons à travers cette campagne, améliorer la connaissance des jeunes, adolescents, hommes et femmes en âge de procréation sur le VIH/SIDA, les amener à utiliser les services de planification familiale et les inciter à faire le dépistage volontaire ».

Pendant trois jours, deux agents déployés par le CECOJE ont fait des sensibilisations à l’aide d’une sonorisation mobile, au grand marché et dans les gares routières de la ville. Cinq autres animateurs se sont rendus dans deux collèges, à l’université et dans quelques salons de coiffure. Ils ont véhiculé des messages sur les modes de transmission des IST/VIH/SIDA, l’importance du dépistage volontaire, l’utilisation des préservatifs et la prise en charge du VIH/SIDA.

Au cours de ces séances de sensibilisation, 70 personnes ont volontairement accepté d’être référées à la clinique AGBF pour le dépistage. Parmi elles, Pépé Célestin Lamah, étudiant en licence biochimie à l’université de N’Zérékoré. « J’ai été sensibilisé à l’université. J’ai donc décidé de venir me faire dépister pour connaitre mon statut sérologique. Je connais déjà mon groupe sanguin. C’est aussi bien de savoir si je n’ai pas le VIH/SIDA. C’est vrai que je suis un peu angoissé mais il est mieux de se rassurer », a-t-il affirmé après son prélèvement.

Pendant que certains volontaires se faisaient dépister au laboratoire, 4 lycéens patientaient sur un banc, dehors, dont Alexis Monémou : « A l’école, nous avons été sensibilisés sur les modes de transmission et de prévention des IST/VIH/SIDA, le dépistage et le traitement. Il est aussi important de savoir si on est malade ou pas. C’est pourquoi, on est là ».

Au final, 45 personnes dont 12 filles ont effectivement fait le déplacement au centre de dépistage. Après analyse des échantillons, un seul cas s’est avéré positif au VIH, soit un taux de 2%.

Comme prévu dans les termes de référence de cette activité de mobilisation sociale contre les IST/VIH/SIDA, ce cas positif sera pris en charge par l’ONG AGBF.

« Nous prenons en charge tous les cas positifs, gratuitement. Nous sommes ravitaillés en ARV (antirétroviraux). La Pharmacie centrale de Guinée nous fournit le nécessaire à travers la direction préfectorale de la santé. Certains patients peuvent être dans un tableau compliqué, on ne leur donne pas directement les ARV. On lutte d’abord contre les infections opportunistes. Puis, quand le patient récupère, on commence à lui donner les ARV et à suivre l’évolution de son traitement », a expliqué Dr Cécé Touaro, directeur de l’antenne de l’AGBF N’Zérékoré.

Dans ce contexte de pandémie de COVID-19 qui focalise toutes les attentions, le chef du volet « Augmentation de la demande et santé communautaire » du Projet d’appui au renforcement du système de santé, Dr Adama Camara, a alerté.

« Les gens doivent faire attention ! La lutte contre la COVID-19 ne doit pas détourner notre attention. Le SIDA sévit toujours et il ne sera vaincu qu’en adoptant des gestes responsables de prévention, notamment le dépistage volontaire et l’utilisation des préservatifs », a-t-il soutenu.

Comme à N’Zérékoré, cette campagne de sensibilisation sur le VIH/SIDA a simultanément eu lieu dans les 7 autres districts sanitaires couverts par le PASA2 (Beyla, Guéckédou, Kérouané, Kissidougou, Lola, Macenta, Yomou).