Protéger la flore et la faune en Guinée

14.06.2021

La Guinée abrite une biodiversité extrêmement riche, aussi bien dans ses forêts denses et humides du sud-est que dans ses forêts sèches du nord. Toutefois, en raison d’une forte pression liée à l’activité humaine, notamment le braconnage, les feux de brousse, l’urbanisation et l’exploitation forestière, le gouvernement guinéen observe une dégradation rapide des zones boisées. La sécurité environnementale est l’une des cinq priorités de la réforme du secteur de la sécurité introduite en 2010. Toutefois, le manque de ressources humaines et financières ainsi que le faible niveau de mobilisation des communautés entravaient l’action du gouvernement.

L’Union européenne a collaboré avec l’UNOPS afin de poursuivre son engagement à protéger la biodiversité en Guinée en soutenant le volet consacré à l’environnement du troisième programme d’appui à la réforme du secteur de la sécurité (PARSS3).

Ce projet d’une durée de quatre ans, financé à hauteur de 5,7 millions d’euros par l’Union européenne, prévoit le renforcement des capacités du ministère guinéen de l’Environnement, des Eaux et Forêts ainsi que du Corps paramilitaire des conservateurs de la nature.

Soldier

L’insuffisance des équipements et du matériel ainsi que le manque de capacités font partie des principaux défis associés à la consolidation et au développement à l’échelle nationale du Corps paramilitaire des conservateurs de la nature.

« Quand nous sommes arrivés, nous n’avions aucun moyen de transport pour patrouiller dans le parc. Certains d’entre nous ont même contribué de leur poche pour acheter des motos, mais la qualité et la quantité étaient loin d’être suffisantes », indique Mamady Komara, garde forestier du parc national du Badiar.

Dans le cadre de ce projet, 1800 conservateurs et conservatrices de la nature et 80 cadres suivent des formations techniques. Jusqu’à présent, 114 conservateurs et conservatrices de la nature ont terminé leur formation en techniques de lutte contre les feux de brousse, et 45 personnes chargées de surveiller l’application de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) ont terminé leur formation sur le rôle et les fonctions de la convention. Vingt membres du comité national responsable de la mise en œuvre de la convention CITES en Guinée ont également suivi une formation sur la réglementation en matière de chasse et de protection des espèces sauvages.

Motorbikes

D’ici 2022, plus de 1800 conservateurs et conservatrices de la nature suivront une formation afin de renforcer leurs capacités techniques en matière de lutte contre le braconnage. Les connaissances acquises leur permettront de mener à bien leur mission plus efficacement au cours des années à venir.

Soldiers in a truck

La participation des communautés locales est également un aspect important de ce projet.

Un défi constant est de réussir à convaincre les communautés de l’importance de protéger l’environnement. Le mode de vie des populations habitant aux abords des forêts repose sur le bois d’œuvre et de chauffage, la récolte de fourrage ainsi que la viande de brousse. Les ressources forestières sont une source de revenus pour ces populations.

La protection de l’environnement suppose souvent de modifier des habitudes profondément ancrées chez ces communautés, qui doivent trouver de nouveaux moyens de subsistance, voire se réinstaller plus loin de la lisière de la forêt. Les conservateurs et conservatrices des forêts jouent un rôle crucial pour la réussite de cette transformation.

La sensibilisation à la protection de l’environnement au moyen de messages radiodiffusés et la recherche de moyens de subsistance durables plus respectueux de l’environnement, par exemple la culture de légumes, sont essentielles pour entraîner des changements positifs.

 

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Crédits photos 1-2-3 : UNOPS/Juyoung Lee ; photo 4 : UNOPS/Yacouba Magagi