Protéger et restaurer les habitats essentiels à Madagascar - contribuer à l’action mondiale pour restaurer la Terre

Alors que nous fêtons la Journée de la Terre 2021, 51 ans après les premières célébrations en 1970 qui avaient fait entendre la conscientisation naissante du public sur l'état de notre planète, soutenir la protection des nombreux services que la nature nous offre n’a jamais été aussi important. À Madagascar, l’Union européenne et l’Organisation des États d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (OEACP), par le biais de l’initiative de l’UICN Save Our Species et le Fonds d’action BIOPAMA, tous deux gérés par l’UICN, et en collaboration avec les autorités nationales et locales, contribuent activement à conserver et à restaurer certains de ces services et fonctions écosystémiques - dans les zones humides et boisées du pays. Ce travail est particulièrement important aujourd’hui, alors que les chaînes commerciales s’effondrent et que les populations s’appuient encore plus qu’avant sur les ressources naturelles locales pour leurs moyens d'existence.
"Madagascar, hotspot en biodiversité et éden écologique de l'Humanité, est également un territoire vulnérable et fortement menacé. L'Etat malagasy, via le Ministère de l'environnement et du développement durable, a choisi pour défi de renverser la tendance de la perte continuelle de biodiversité, en développant des projets et des programmes ambitieux, associant la conservation, la restauration, la valorisation et la transmission. Je reste persuadée que c'est en intensifiant les partenariats intelligents, transdisciplinaires et transformateurs que nous allons réussir ce pari. Je salue ainsi cette implication de l'Union européenne, avec l'UICN, pour co-porter avec mon département l'émergence environnementale de Madagascar" dixit Dr Baomiavotse Vahinala Raharinirina, Ministre de l'environnement et du développement durable.
« La biodiversité et la préservation de l’environnement sont essentiels au bien-être et à la prospérité. En cette journée de la Terre, j’invite nos amis et partenaires malagasy à travailler ensemble pour transmettre aux futures générations, non seulement un monde aussi riche et divers que celui dont nous avons hérité, mais aussi les outils pour assurer sa pérennité » déclare M. Giovanni di Girolamo, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Madagascar et de l'Union des Comores. Le partenariat de l'Union européenne avec le Gouvernement Malagasy dans la préservation de l’environnement et de sa biodiversité sera renforcé dans l’avenir immédiat avec un pari fort de l’Union européenne et ses Etats Membres, centré sur le Pacte Vert / Green Deal», a continué l’Ambassadeur.
Les projets soutenus par ces subventions sont essentiellement axés sur l’engagement avec les communautés locales vivant à proximité des aires protégées, afin de garantir une utilisation durable des ressources naturelles et la protection de zones et espèces clés. Le Jardin botanique du Missouri est soutenu par deux Subventions d’intervention rapide pour travailler dans trois zones de forêts - la forêt de Makirovana-Tsihomanaomby au nord-est de Madagascar, la forêt d’Ankarabolava-Agnakatrika dans le sud-est du pays, ainsi qu’une aire protégée côtière (Pointe à Larrée NPA) - afin d’atténuer les impacts du COVID-19 et de soutenir un développement durable des moyens d'existence et une protection des ressources. La Société zoologique d’Omaha travaille dans quatre sites forestiers - Kianjavato ; Torotorofotsy ; la montagne des Français ; Mahafaly/Lavavolo – afin de protéger ces sites grâce à des patrouilles communautaires, et soutient également la maintenance de pépinières de reboisement et des activités de reboisement. En outre, des espèces clés comme les lémuriens et les tortues terrestres sont suivies afin de surveiller leurs populations et habitats.
Deux des projets soutenus par les fonds de l’UE par le biais du Fonds d’action BIOPAMA ne sont pas directement liés aux impacts du COVID-19. Madagasikara Voakajy a reçu une petite subvention technique afin de mettre à jour le plan de gestion pour la réserve de Mangabe, et améliorer les infrastructures, l’équipement et les installations de la réserve. Ces priorités ont été identifiées grâce à l'évaluation de l’outil sur l'efficacité de la gestion intégrée (IMET), réalisée en janvier 2020, et qui a mis en avant les principaux besoins de la réserve afin d’être une aire protégée plus efficace et juste. L’ONG Wildfowl & Wetlands Trust, au côté de plusieurs partenaires nationaux, travaille à améliorer la biodiversité et à fournir des services écosystémiques plus résilients pour les quelques 10 000 personnes qui habitent dans le bassin versant du lac Sofia. Pour cela, elle renforce les capacités des communautés afin d’élaborer et de réaliser un plan de gestion sur le site, et offre une formation aux gestionnaires de sites Ramsar portant sur la planification pour la gestion des zones humides afin de fournir une résilience au changement climatique sur le long terme.
« Ces subventions arrivent au bon moment, et participent aux efforts de Madagascar pour répondre à certains des défis environnementaux les plus importants, comme la déforestation et la destruction des habitats. L’UICN réitère son engagement de conservation de la nature pour une planète et des populations en bonne santé. Nous continuons à aider les communautés en ces temps incertains, tout en intensifiant nos actions dans des domaines de travail qui aideront à mettre en place des écosystèmes plus résilients, pour le bénéfice de la nature et des populations », déclare Luther Anukur, Directeur régional pour l’Afrique orientale et australe de l’UICN.