Forum économique UE-Asie centrale: communiqué de presse conjoint

05.11.2021

À l'occasion du premier forum économique entre l'Union européenne et l'Asie centrale qui s'est tenu en présentiel en accordant une attention particulière à la relance verte, à la numérisation et à la mise en place d'un meilleur environnement pour les entreprises et conformément à la stratégie de l'UE pour l'Asie centrale qui privilégie la promotion de la résilience, de la prospérité et de la coopération régionale, les participants ont réaffirmé leur ferme volonté de renforcer la coopération UE-Asie centrale afin de soutenir la transformation des économies d'Asie centrale en économies diversifiées et compétitives tirées par le secteur privé, susceptibles de générer des emplois, de s'intégrer dans des chaînes de valeur régionales et mondiales et de créer des opportunités et des conditions de concurrence équitables pour tous les acteurs économiques, ainsi que d'aider les États d'Asie centrale à se "reconstruire en mieux". 

À cette fin, et compte tenu des trois domaines d'action prioritaires du forum, les participants:

  • Ont reconnu le préjudice économique et social dévastateur causé par la pandémie de COVID-19 et ont pris acte du soutien important apporté par l'UE au titre du programme de réaction à la crise de la COVID-19 en Asie centrale et de l'aide directe de l'UE fournie dans le cadre du programme indicatif régional pour l'Asie centrale pour la période 2021-2027.
  • Se sont félicités du soutien que continue d'accorder l'UE aux États d'Asie centrale par l'intermédiaire des institutions financières européennes grâce aux mécanismes de financement mixte, à l'assistance technique et à l'instrument de garantie.

En ce qui concerne la transition vers une relance verte

  • Se sont dits préoccupés par les effets du changement climatique sur l'eau et les ressources énergétiques en Asie centrale, qui menacent le développement durable de la région.
  • Se sont félicités de l'engagement pris par les gouvernements d'Asie centrale de réduire les émissions, que reflètent leurs contributions déterminées au niveau national , en relevant notamment combien cet engagement compte pour la santé des populations d'Asie centrale, ont affirmé qu'ils étaient prêts à poursuivre la lutte commune contre le changement climatique et ont souligné l'importance que revêt la préservation de la biodiversité.
  • Ont reconnu le potentiel de l'Asie centrale en matière de production d'énergie renouvelable propre et neutre pour le climat et la nécessité d'élaborer et d'adopter des politiques permettant d'assurer la transition vers une économie à zéro émission nette, d'attirer des investissements dans les sources d'énergie renouvelables, d'encourager les innovations visant à réduire les émissions et de permettre/faciliter le commerce intrarégional de l'électricité produite de manière durable.
  • Ont reconnu la nécessité d'attirer des fonds au titre de la finance verte et du financement de la lutte contre le changement climatique pour la mise en œuvre de projets verts et résilients au changement climatique par des secteurs de l'économie, en vue de la transition progressive des États d'Asie centrale vers une économie verte.
  • Ont mis en évidence les investissements verts et les opportunités de dialogue créées par la stratégie de l'UE pour l'Asie centrale, le programme pour l'eau et l'énergie en Asie centrale financé par l'UE et le programme de coopération régionale renforcée en matière d'environnement, de changement climatique et d'eau, SWITCH-Asie, qui peut soutenir le passage de l'Asie centrale à une consommation et une production durables, ainsi que la facilité d'investissement pour l'Asie centrale, qui encourage les investissements dans les énergies renouvelables et la gestion des déchets ménagers et industriels. Se sont également félicités de la mise en œuvre du programme sur la connectivité énergétique durable en Asie centrale.

En ce qui concerne la numérisation

  • Ont reconnu que des progrès en matière de numérisation sont indispensables pour accroître l'efficacité et la transparence du système d'administration publique, intensifier la participation des citoyens au processus décisionnel aux niveaux de l'État et des municipalités et renforcer la compétitivité du secteur privé. À cette fin, ont souligné l'expérience et l'expertise précieuses de l'UE qui peuvent grandement faciliter la transformation numérique de l'Asie centrale.
  • Se sont félicités de l'adoption de stratégies numériques nationales par tous les États d'Asie centrale et ont pris acte des progrès des réformes récentes, en particulier en ce qui concerne l’administration en ligne, avant et pendant la pandémie. Ont souligné la nécessité de concevoir des plans d'action et des plans d'interopérabilité pour accompagner ces stratégies, ainsi que d'adopter des mesures permettant d'attirer des investissements dans des infrastructures informatiques résilientes et sûres, y compris transfrontalières.
  • Ont réaffirmé la nécessité d'améliorer la qualité et la couverture des infrastructures numériques et de relever le taux de pénétration d'internet afin d'assurer un accès inclusif et des possibilités d'éducation, pour tous les citoyens et toutes les entreprises, en particulier dans les zones rurales, ce qui renforcerait la cohésion et réduirait le fossé numérique et les disparités régionales.
  • Ont souligné l'importance des initiatives visant à améliorer les infrastructures numériques, telles que le projet Digital CASA de la Banque mondiale, , et du soutien de l'UE et ont salué le développement d'un écosystème d'éducation numérique hautement performant, qui constitue la première priorité stratégique du plan d'action de l'UE en matière d'éducation numérique pour la période 2021-2027 et qui sera bientôt mis à l'essai en Asie centrale.
  • Se sont félicités de l'échange, entre l'UE et les pays d'Asie centrale, d'expériences en matière de numérisation dans des secteurs tels que les services publics et municipaux, l'économie, l'éducation, etc.

En ce qui concerne la création d'un environnement économique sain

  • Ont affirmé qu'un environnement économique sain est essentiel pour accroître l'emploi et diversifier la production et les exportations mutuelles, y compris les exportations de biens manufacturés, afin de faciliter la connectivité entre l'UE et l'Asie centrale et de rendre la croissance plus durable et inclusive. Les participants ont mis l'accent sur la nécessité de continuer à travailler ensemble sur les réformes permettant d'améliorer le climat des affaires en Asie centrale, par exemple dans le cadre du programme EU Central Asia Invest, y compris le Policy Component de l'OCDE.
  • Ont prévu de renforcer davantage les relations commerciales entre l'UE et l'Asie centrale et ont accueilli favorablement le nouveau programme de l'UE "Ready4Trade", saluant son impact bénéfique sur les entreprises de la région, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME). Ont réaffirmé que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accroître la capacité d'exportation et la compétitivité des PME.
  • Ont pris acte de l'intérêt des pays d'Asie centrale remplissant les conditions d'admissibilité au système de préférences généralisées (SPG) à continuer de bénéficier du SPG ou SPG + après la réforme du système Tous les participants ont appelé à renforcer encore la coopération commerciale et économique entre l'UE et l'Asie centrale en favorisant la diversification des échanges entre les parties et en renforçant l'intégration des États d'Asie centrale dans le système commercial international, ce qui augmenterait encore l'attractivité des pays d'Asie centrale en matière d'investissements et renforcerait leur image au niveau international.
  • Ont reconnu l'importance, pour la facilitation et la croissance des échanges, d'harmoniser les réglementations, les normes techniques et les régimes douaniers sur la base des normes et pratiques internationales et de l'UE, dans le contexte de la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de l'OMC et des accords bilatéraux de partenariat et de coopération renforcés et de la poursuite du dialogue interrégional et intrarégional.
  • Ont réaffirmé la nécessité de réformes qui soient favorables au secteur privé et en particulier au développement et à la formalisation des PME, en particulier dans le domaine de la fiscalité, de l'accroissement de la sécurité juridique, de l'efficacité du système judiciaire et du renforcement du dialogue entre les entreprises et les gouvernements. Ont souligné la nécessité de réduire les formalités administratives et de simplifier le respect de la réglementation afin de diminuer la charge bureaucratique et les implications en termes de coûts pour le secteur privé.
  • Ont confirmé que de nouveaux progrès étaient nécessaires pour améliorer la gouvernance d'entreprise, soutenir l'orientation vers le marché et, le cas échéant, la privatisation des entreprises publiques afin de stimuler la concurrence, d'accroître la productivité, de promouvoir l'entrepreneuriat et de contribuer à une croissance économique durable.

En ce qui concerne l'avenir

Les participants ont été d'accord pour estimer que le forum devait encourager un suivi et un examen réguliers des progrès accomplis dans chacun des trois domaines prioritaires et qu'une coopération intrarégionale étroite serait indispensable à la réussite de la mise en œuvre.

Ont reconnu que le forum a créé les conditions nécessaires à la mise au point d'une réponse économique innovante commune face à la COVID-19, qu'il a aussi permis de faciliter la mise en œuvre de la stratégie de l'UE pour l'Asie centrale et qu'il a contribué à la transition vers une économie verte.

Le rapport, qui sera élaboré à l'issue du forum, prendra acte des discussions en vue des travaux futurs.

Peter Stano
Lead Spokesperson for Foreign Affairs and Security Policy
+32 (0)460 75 45 53