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Vacciner le monde entier: l'UE a plus de mérite que ce que l'on pourrait croire

26/03/2021 – Blog du HR/VP – Malgré les revers initiaux, l'UE travaille sans relâche pour accélérer le déploiement interne des vaccins contre la COVID-19. Dans le même temps, nous contribuons déjà de manière déterminante à la campagne de vaccination mondiale par des exportations et via le mécanisme international COVAX.

"Ces dernières semaines, l'UE a rencontré d'importantes difficultés dans le déploiement des vaccins. Toutefois, l'UE a fait, et continue de faire davantage que ce que l'on pourrait croire pour contribuer à vacciner le monde entier."

 

Ces dernières semaines, l'UE a rencontré d'importantes difficultés dans sa riposte à la pandémie de COVID-19, en raison de retards dans la production de vaccins. Toutefois, l'UE a fait, et continue de faire davantage que ce qui se dit dans la sphère publique pour contribuer à vacciner le monde, et a plus de mérite que ce que l'on pourrait croire.

L'UE est l'un des principaux producteurs et exportateurs de vaccins, et nos efforts pour accroître encore les capacités de production porteront bientôt leurs fruits. Entre le 1er décembre 2020 et le 15 mars 2021, l'UE a déjà exporté 46 millions de doses vers 33 pays, y compris des pays qui n'en ont exporté aucune.

En outre, par l'intermédiaire du mécanisme COVAX, l'UE joue déjà un rôle essentiel pour aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à vacciner leur population. Jusqu'à présent, ce mécanisme a permis de fournir 31 millions de doses à 54 pays.

 

"Par l'intermédiaire du mécanisme COVAX, l'UE joue déjà un rôle essentiel pour aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à vacciner leur population."

 

Nous avons également largement contribué au développement de vaccins. L'année dernière, l'UE beaucoup investi, plus de 1 milliard d'euros, pour soutenir la recherche et le développement de vaccins et de nouveaux traitements afin de lutter contre la COVID-19. La nouvelle technologie ARNm, qui a été déterminante pour le développement rapide de plusieurs vaccins, a été mise au point en Europe. Le vaccin Pfizer-BioNTech en particulier a bénéficié d'un soutien important de l'UE.

Dans le cadre de contrats d'achat anticipé (CAA), l'UE a commandé 1,3 milliard de doses de vaccin auprès de Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson. C'est bien plus que ce qui est nécessaire pour vacciner nos 447 millions d'Européens. Et comme l'a confirmé le Conseil européen le 25 mars, nous avons l'intention de partager avec nos pays partenaires une partie de ces vaccins, en même temps que nous accélérons nos propres plans de vaccination.

 

"Nous avons l'intention de partager avec nos pays partenaires une partie des vaccins que nous avons commandés, en même temps que nous accélérons nos propres plans de vaccination."

 

En l'état actuel des choses, 360 millions de doses devraient être livrées à l'UE au deuxième trimestre (contre 100 millions au premier trimestre). Si cet objectif est atteint, nous pourrons vacciner 70 % de la population adulte de l'UE d'ici la fin de l'été, ce qui nous permettra ensuite d'étendre notre aide au reste du monde.

Nous exerçons actuellement une forte pression sur nos fournisseurs, en particulier AstraZeneca, pour qu'ils respectent leurs engagements et livrent à l'UE les volumes prévus par les contrats. Le 30 janvier, la Commission a mis en place un mécanisme de transparence pour les exportations de vaccins contre la COVID-19 vers le reste du monde, afin de vérifier que les entreprises respectent leurs engagements vis-à-vis de l'UE.

Le mécanisme révisé adopté le 24 mars relève de la même logique, mais introduit des critères de réciprocité et de proportionnalité et assure des niveaux plus élevés de transparence pour les exportations à l'extérieur de l'UE, sans pour autant affecter l'exécution des contrats d'achat anticipé. En faisant ainsi pression et en augmentant le nombre de vaccins autorisés dans l'UE, nous entendons également atteindre plus rapidement le stade auquel nous pourrons partager davantage de vaccins avec nos partenaires.

 

"En faisant ainsi pression sur nos fournisseurs, nous entendons également atteindre plus rapidement le stade auquel nous pourrons partager davantage de vaccins avec nos partenaires."

 

Il est en effet important de souligner que le monde entier doit être vacciné sans tarder. Face à la pandémie de COVID-19, personne ne sera en sécurité tant que tout le monde ne le sera pas. Plus qu'une formule accrocheuse, c'est une vérité élémentaire. À mesure que le virus continue de se propager, des variants apparaissent. Nous sommes dans une course contre la montre: nous devons vacciner le monde entier plus vite que ne se propagent le virus et ses variants. Nous devons le faire pour des raisons fondamentales de solidarité, mais aussi dans notre propre intérêt.

Personne ne sera en sécurité tant que tout le monde ne le sera pas

Cette certitude est au cœur de nos actions depuis le début de la crise. L'année dernière, nous avons uni nos forces avec l'Organisation mondiale de la santé et d'autres acteurs internationaux de la santé pour créer le mécanisme COVAX, mentionné plus haut. Dans le cadre de ce mécanisme, les pays à revenu élevé et d'autres donateurs paient des vaccins qui seront fournis gratuitement à 92 pays à faible revenu [garantie de marché COVAX (Advance Market Commitment ou AMC), les pays en question apparaissent en vert sur la carte].

 

"Jusqu'à très récemment, l'UE était le principal donateur de COVAX. Sans nous, le travail remarquable et essentiel de ce mécanisme n'aurait pu être réalisé."

 

L'Union européenne, avec ses États membres, la Banque européenne d'investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (qui forment "l'équipe d'Europe") ont jusqu'à présent fourni 2,2 milliards d'euros à cette initiative, dont 1 milliard d'euros provenait du budget de l'UE. L'UE était donc, jusqu'à très récemment, le principal donateur de COVAX. Sans nous, le travail remarquable et essentiel de ce mécanisme n'aurait pu être réalisé.

Le choix du multilatéralisme

Ce choix s'inscrit pleinement dans le cadre de notre engagement général en faveur du multilatéralisme. Toutefois, sur le plan de la diplomatie vaccinale, c'est là un point faible de l'Europe, par rapport aux autres donateurs de vaccins: au lieu du drapeau européen, les livraisons de vaccins portent le sigle de COVAX. L'UE est le principal moteur du travail réalisé dans le cadre du mécanisme COVAX, mais nous ne bénéficions pas de la reconnaissance diplomatique dont jouissent les pays qui recourent à la diplomatie bilatérale en matière de vaccination. Ce n'est pas la première fois, dans les affaires mondiales, que l'UE doit affiner ses efforts de communication.

 

"Le drapeau européen n'apparaît pas sur les livraisons de vaccins dans le cadre de COVAX. L'UE est le principal moteur du mécanisme COVAX, mais nous ne bénéficions pas de la reconnaissance dont jouissent les pays qui recourent à la diplomatie bilatérale en matière de vaccination."



 

World map

 

L'objectif initial de COVAX est d'assurer une couverture vaccinale d'au moins 20 % dans le monde, en commençant par les professionnels de la santé. En fonction des futurs dons des pays participants, le mécanisme pourra être et sera élargi, tant en ce qui concerne sa portée que sur le plan de l'ambition. Le 22 mars, 31 millions de doses avaient déjà été fournies par le mécanisme COVAX à 54 pays, dont la Sierra Leone, le Tadjikistan, le Mozambique, le Mali, le Malawi, le Népal, l'Ouganda, les Fidji, le Cambodge, le Nigeria, l'Angola, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Yémen, l'Albanie ou encore la Colombie.

Le mécanisme COVAX a besoin d'importants fonds supplémentaires.

Néanmoins, pour que le mécanisme COVAX remplisse sa mission, il doit bénéficier d'importants fonds supplémentaires. En février dernier, l'UE a doublé sa contribution propre avec un soutien supplémentaire de 500 millions d'euros, et l'Allemagne s'est engagée à verser 970 millions d'euros. Dans ce contexte, nous saluons vivement l'annonce faite par les États-Unis, qui ont décidé de participer au mécanisme COVAX et d'apporter une contribution pouvant atteindre 4 milliards de dollars en 2021 et 2022. Cela donnera une impulsion bienvenue à la campagne de vaccination mondiale.

Par ailleurs, nous devrions non seulement fournir des vaccins aux pays à revenu faible ou intermédiaire, mais aussi soutenir des campagnes de vaccination efficaces. Avec l'aide des donateurs, dont l'UE, le mécanisme concourra au financement de la planification, de l'assistance technique et de l'équipement destiné à la chaîne du froid, afin de contribuer à préparer la fourniture de vaccins dans le monde entier, au-delà des 92 pays à revenu faible ou intermédiaire déjà soutenus par COVAX.

On attend beaucoup de l'UE

En conclusion, nous sommes conscients qu'en ce qui concerne les vaccins, le monde attend beaucoup de l'UE. Nous développons en permanence nos capacités de production, et nous prévoyons d'intensifier encore nos livraisons et de renforcer le soutien technique apporté à nos partenaires dans les semaines à venir. L'aide sera ciblée, en particulier vers les pays à revenu faible ou intermédiaire. Je suis pleinement convaincu que nous nous en sortirons bientôt.

 

 

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