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Déclaration commune Inde-UE sur la coopération en matière de lutte contre le terrorisme
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- Le Premier ministre Narendra Modi, le président Donald Tusk et le président Jean-Claude Juncker ont fermement condamné les attentats terroristes odieux qui ont frappé dernièrement l’Inde et les États membres de l’Union européenne et ont réaffirmé leur détermination à combattre ensemble les actes de terrorisme et d’extrémisme violent quelles que soient leurs motivations, leurs manifestations et leurs formes, où qu’ils soient commis et quels qu’en soient les auteurs.
- Prenant acte du partenariat en matière de sécurité, notamment de lutte contre le terrorisme, qui se développe entre l’Inde et l’UE, les dirigeants ont exprimé leur satisfaction face aux progrès accomplis lors de la 10e réunion du dialogue Inde-UE sur la lutte contre le terrorisme, qui s’est tenue le 30 août 2017 à New Delhi. Ils ont salué l’engagement pris en commun d’étudier les possibilités de renforcer la coopération entre les institutions concernées des deux parties en vue, entre autres, de partager des informations et des bonnes pratiques, notamment en matière de lutte contre le risque de radicalisation en ligne, et d’entreprendre des activités de renforcement des capacités, telles que des formations et des ateliers. Ils se sont félicités de la volonté d'approfondir, par l’échange d’informations, la coopération sur les propositions d'établissement de listes de désignation de terroristes nationaux et internationaux.
- Rappelant la déclaration commune Inde-UE de 2016 sur la lutte contre le terrorisme, les dirigeants ont rappelé leur détermination à adopter une approche globale et ont décidé d’intensifier leur coopération pour prévenir et combattre le terrorisme, l’extrémisme violent et la radicalisation, pour mettre un terme au recrutement, aux activités terroristes et au flux de combattants terroristes étrangers, pour tarir les sources de financement du terrorisme, pour démanteler les infrastructures terroristes et pour empêcher la fourniture d’armes aux terroristes. Ils ont réaffirmé qu'il était crucial que les auteurs d'actes de violence et de terrorisme soient traduits en justice.
- Condamnant les récents attentats perpétrés à Pathankot, Uri, Nagrota, Anantnag (pèlerinage d’Amarnath), Srinagar, Paris, Bruxelles, Nice, Londres, Stockholm, Manchester, Barcelone, Turku et ailleurs, et rappelant les attaques terroristes qui ont frappé Bombai en novembre 2008, les dirigeants ont appelé à ce que les auteurs de ces actes soient traduits en justice. Ils ont aussi réclamé plus d'unité, un partenariat international renforcé et une action concertée de la part de la communauté internationale pour contrer la menace terroriste.
- Considérant la nécessité d'établir d’urgence un cadre juridique international complet pour faire face à la menace mondiale grandissante que représente le terrorisme, les dirigeants ont demandé de conclure rapidement les négociations portant sur la convention générale sur le terrorisme international dans le cadre des Nations unies et d'adopter cet instrument pour une alliance mondiale des nations contre le terrorisme qui renforcerait le message selon lequel aucune cause ni aucun grief ne justifient le terrorisme. Ils ont aussi affirmé qu’ils œuvraient de concert pour empêcher la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs et pour interdire l’accès à ce type d'armes aux terroristes et aux acteurs non étatiques.
- Les dirigeants ont appelé à une mise en œuvre effective des engagements internationaux existants en matière de lutte contre le terrorisme, notamment de la stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies, des résolutions adoptées dans ce domaine par le Conseil de sécurité de l’ONU et des sanctions ciblées liées au terrorisme. Ils ont rappelé à cet égard que tout État responsable devait prendre des mesures appropriées pour que son territoire ne soit pas utilisé à des fins d’activités terroristes.
- Les deux parties ont décidé d'unir leurs efforts pour promouvoir l'action internationale dans des enceintes multilatérales telles le Forum mondial de lutte contre le terrorisme et le Groupe d'action financière afin d’endiguer les flux de fonds ainsi que d’autres avoirs financiers et ressources économiques à destination de personnes et d’entités associées au terrorisme, notamment des personnes et entités proscrites au titre des sanctions des Nations unies en la matière.
- Les dirigeants sont convenus de renforcer leur coopération afin de prendre des mesures résolues et concertées contre les entités terroristes et les terroristes proscrits à l'échelle mondiale, notamment Hafiz Saeed, Zakiur Rehman Lakhvi et Dawood Ibrahim ainsi que le Lashkar-e-Tayibba, le Jaish-e-Mohammed, le Hizbul Moudjahidine, le réseau Haqqani, Al-Qaida, l’EIIL (Daech) et leurs affiliés.
- Rappelant que l’Inde et l’Union européenne partagent des valeurs pluralistes et libérales ancrées dans une démocratie laïque, les deux parties ont réaffirmé que le terrorisme ne pouvait et ne devait être associé à aucune religion, nationalité, civilisation ni aucun groupe ethnique et sont convenues de renforcer leur coopération en matière de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent. Les dirigeants se sont déclarés préoccupés par la hausse de la radicalisation des jeunes et l’utilisation de l’internet à cet effet.
- Les deux parties sont convenues d'intensifier les contacts et les échanges interpersonnels entre les leaders d’opinion, la société civile et le monde universitaire pour promouvoir la paix, la tolérance, l’inclusion et le bien-être, et ont réaffirmé leur confiance partagée dans le fait que les idéaux humanistes l’emporteront au final sur les actes de haine et de violence perpétrés par les forces déstabilisatrices que sont l’extrémisme et le terrorisme.