THIS CONTENT HAS BEEN ARCHIVED

Conférence sur la Syrie: l'UE et les Nations unies ont réuni les partenaires internationaux pour définir des points de convergence

26.04.2018
Teaser

L'UE et les Nations unies ont convié la communauté internationale autour d'une table à Bruxelles pour débattre de l'avenir de la Syrie et de la région. Les délégations ont renouvelé leur engagement à relancer le processus politique sous les auspices des Nations unies, seule solution au conflit, et à soutenir les Syriens, tant en Syrie que dans les pays voisins, ainsi que les communautés d'accueil.

Main Image
Text

"La conférence rassemble les ministres des affaires étrangères de pays qui, en temps normal, se voient peu, comme les ministres des affaires étrangères de l'Iran, de l'Arabie saoudite et du Qatar, pour n'en citer que quelques-uns", a déclaré mercredi la haute représentante de l'UE, Mme Federica Mogherini, à l'issue d'une session plénière ministérielle de la deuxième conférence de Bruxelles sur l'aide à apporter pour l'avenir de la Syrie et des pays de la région, consacrée aux aspects politiques . Mme Mogherini a souligné que l'UE et les Nations unies sont des partenaires naturels qui croient dans le multilatéralisme et que l'UE a la capacité de mobilisation nécessaire pour réunir autour d'une table différents acteurs, y compris des représentants de la société civile syrienne.

"C'est le premier résultat que nous ayons obtenu aujourd'hui, réunir des acteurs si divers autour d'une table, à l'écoute et respectueux les uns des autres, s'efforçant de dégager des points de convergence", a déclaré Mme Mogherini.

La forte participation des ministres de la région est un signe de leur souci d'éviter que "la Syrie devienne pour longtemps un trou noir qui perturberait la vie de toute la région et de l'Europe", a déclaré Mme Mogherini.

Les délégations présentes à la conférence, plus de 80 en tout, sont convenues qu'il ne peut y avoir de solution militaire au conflit et qu'il est nécessaire de relancer le processus politique, le seul qui puisse conduire à une paix durable.

"À quoi ressemblerait la Syrie après une victoire militaire? Quelle serait la situation sur le terrain?", s'est interrogée Mme Mogherini.

"Comment retisser les liens de confiance mutuelle entre les Syriens? C'est une bataille qui ne se joue pas sur le terrain militaire et nul ne peut la remporter par les armes", a déclaré la haute représentante.

La haute représentante a analysé avec l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, M. Staffan De Mistura, comment le processus dit d'Astana a échoué à garantir tant la désescalade des activités militaires que la libération des prisonniers politiques, les objectifs que les trois garants du processus d'Astana, l'Iran, la Turquie et la Russie, s'étaient fixés.

"Il y a à peine une semaine, nous étions au bord d'une confrontation militaire majeure, je dirais régionale sinon mondiale, à la suite d'une attaque chimique extrêmement dramatique", a déclaré Mme Mogherini. Cela a soudain déclenché toute une série de contacts à haut niveau, a ajouté M. De Mistura

"Une victoire militaire est possible, il est vrai. Nous voyons que certains acteurs poursuivent ce type de stratégie, mais qu'adviendrait‑il ensuite?", s'est interrogée Mme Mogherini, en indiquant que même l'Iran, la Turquie et la Russie se sont montrés désireux de contribuer à une solution politique. La haute représentante, Mme Mogherini, a tenu une réunion bilatérale - parmi d'autres - avec le ministre iranien des affaires étrangères, M. Zarif, pour débattre de la Syrie et du plan d'action global commun.

Un processus politique est essentiel pour la reconstruction de la Syrie, dévastée après plus de sept années de conflit.

"Nous avons répété aujourd'hui que l'argent pour la reconstruction du pays ne sera versé qu'une fois que le processus politique aura commencé et sera bien engagé sous les auspices des Nations unies", a déclaré la haute représentante.

"Ne serait-ce que pour des raisons pragmatiques", a-t-elle ajouté. "À qui donne-t-on l'argent? Est-il réaliste de penser qu'une institution internationale donne de l'argent à Assad?"

"Toutes les délégations", a déclaré Mme Mogherini, "se sont aussi accordées à reconnaître le rôle de la société civile syrienne".

Au cours de la session ministérielle politique, les délégués ont entendu trois interventions de représentants de la société civile syrienne.

"Laissez-moi mettre en avant deux femmes et un homme", a déclaré Mme Mogherini, "qui ont livré une analyse très fouillée de la situation, des besoins et des espoirs des Syriens."

Des Syriens, représentants d'ONG et d'organisations de la société civile, ont participé à la conférence.

La haute représentante a déclaré vouloir "rendre hommage au travail qu'accomplissent les Syriens, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de leur pays, pour aider leurs concitoyens, mais également pour s'efforcer de poser les bases de la réconciliation et de la reconstitution du tissu social du pays une fois que la guerre sera finie."

Le dernier point sur lequel les délégués ont trouvé une convergence est la nécessité de soutenir les Syriens, en Syrie et dans les pays voisins, en apportant une aide humanitaire et un soutien financier afin de continuer aussi à aider la population des pays accueillant des réfugiés.

La conférence a promis 6,2 milliards € pour 2018 et 2019. L'UE et ses États membres ont apporté 77 % des contributions.

Post category
News stories
Topics
EU information in Russian
Editorial sections
EEAS
Middle East & North Africa (MENA)
Syria
United Nations (UN)
UN Geneva
Yemen
EU information in Russian