Déclaration de Mme Mogherini à la suite du discours sur l'Iran prononcé ce jour par M. Pompeo, le Secrétaire d'État américain
Nous avons écouté avec attention le discours prononcé aujourd'hui par le Secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, qui était destiné non seulement aux Iraniens mais aussi à tous ceux qui soutiennent le plan d'action global commun.
L'accord sur le nucléaire iranien et le soutien qui continue de lui être apporté sont des réussites majeures de la diplomatie internationale, garantissant que les capacités nucléaires iraniennes demeurent exclusivement destinées à des fins pacifiques.
L'AIEA a confirmé à dix reprises déjà que l'Iran mettait en œuvre tous ses engagements dans le domaine nucléaire et continuait à le faire, et elle a notamment déclaré qu'elle s'était vu accorder tous les accès nécessaires demandés pour s'acquitter de son mandat.
Le plan d'action global commun est le fruit de plus d'une décennie de négociations complexes et délicates, fondées sur une approche à deux niveaux, et il constitue donc le meilleur résultat possible, assurant un juste équilibre.
L'Union européenne est et restera déterminée à poursuivre la mise en œuvre intégrale et effective du plan d'action global commun, tant que l'Iran respectera tous ses engagements dans le domaine nucléaire, comme il le fait jusqu'à présent.
Cet accord appartient à la communauté internationale puisqu'il a été entériné par le Conseil de sécurité des Nations unies. La communauté internationale attend de toutes les parties qu'elles respectent les engagements qu'elles ont pris il y a plus de deux ans.
La normalisation des relations commerciales et économiques avec l'Iran constitue un volet essentiel de l'accord, qui devrait recevoir le soutien de la communauté internationale.
Le plan d'action global commun n'a jamais été conçu pour résoudre toutes les questions se posant dans les relations avec l'Iran. L'UE a régulièrement fait part à Téhéran des préoccupations que suscitent le rôle de l'Iran dans la région, le terrorisme et le non-respect des droits de l'homme et, du reste, l'UE a institué des sanctions visant à faire pression sur l'Iran pour qu'il modifie son comportement.
Dans son discours, le Secrétaire d'État américain n'a pas démontré comment un retrait du plan d'action global commun rend ou rendra plus sûre la région face à la menace de prolifération nucléaire, ni en quoi ce retrait nous place dans une meilleure position pour influencer le comportement de l'Iran dans des domaines ne relevant pas du plan d'action. Il n'y a pas d'autre solution que le plan d'action global commun.