Déclaration de l'UE à l'occasion de la dix-huitième session de la Conférence générale de l'ONUDI (Abou Dhabi, du 3 au 7 novembre 2019)

04.11.2019

Déclaration de l'UE à l'occasion de la dix-huitième session de la Conférence générale de l'ONUDI

(Abou Dhabi, du 3 au 7 novembre 2019)

 

Merci, Monsieur le Président, Madame la Présidente,

J'ai l'honneur d'intervenir au nom de l'Union européenne et de ses États membres. Les pays suivants se rallient à la présente déclaration: la Turquie§, la République de Macédoine du Nord, le Monténégro*, la Serbie*, l'Albanie*, la Bosnie-Herzégovine*, la Norvège+, l'Ukraine, la République de Moldavie, la Géorgie et l'Arménie.

Permettez-moi tout d'abord, Monsieur le Président, Madame la Présidente, de vous féliciter à l'occasion de votre élection et de vous assurer de notre pleine coopération pour faire en sorte que cette session de la Conférence générale soit couronnée de succès. Nous nous félicitons de l'esprit d'ouverture et de l'échange d'informations continus, assurés notamment grâce à la plateforme de données ouvertes et aux informations sur les activités de l'ONUDI que le secrétariat communique régulièrement.

Monsieur le Président, Madame la Présidente, la session de la Conférence générale qui nous réunit ici à Abou Dhabi a pour thème "Industrie 2030 – Innover. Connecter. Transformer notre futur". L'UE et ses États membres félicitent l'ONUDI pour les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Programme 2030 et, en particulier, pour les efforts déployés en vue de promouvoir un développement industriel inclusif et durable, comme le prévoit l'ODD 9. Nous saluons par ailleurs le soutien apporté à ce jour par l'ONUDI à la réforme en cours du système des Nations unies pour le développement, et nous ne doutons pas que l'ONUDI continuera de s'engager en faveur de l'objectif commun consistant à optimiser sa capacité à mettre en œuvre le Programme 2030.

Dans le cadre des efforts qu'elle déploie pour promouvoir un développement industriel inclusif et durable, l'ONUDI intervient dans des domaines qui revêtent une importance capitale pour un avenir plus durable. Dans le contexte de la lutte contre le changement climatique, l'UE attache une importance particulière à la réalisation des objectifs de l'accord de Paris. À cet égard, il est primordial d'encourager les filières de production sobres en carbone et d'accroître le recours aux énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, comme le prévoient les ODD 7 et 13. Conjointement avec ses États membres, l'UE a déposé une résolution sur l'énergie et l'environnement, qui vise à ce que les activités de l'ONUDI en la matière se poursuivent et s'intensifient.

La création d'un travail décent pour tous et en particulier pour les femmes et les jeunes, qui est inscrite dans l'ODD 8, constitue également un domaine prioritaire pour l'UE. Là où il n'y a pas de travail décent, les gens doivent souvent se tourner vers le secteur informel et travailler dans des conditions précaires pour assurer leur subsistance. Pour remédier à cela, nous entendons promouvoir des emplois décents susceptibles de sortir les gens de la pauvreté. La création d'emplois est fondamentale pour lutter contre la pauvreté, réduire les inégalités et éliminer la famine, et elle contribue dans le même temps à la santé, à l'éducation et à l'égalité entre les femmes et les hommes. Dans ce contexte, nous soutenons le rôle de premier plan joué par l'ONUDI dans la mise en œuvre de la troisième décennie du développement pour l'Afrique, et nous attendons avec intérêt de voir des résultats concrets traduire les efforts de coordination que l'ONUDI a déployés avec d'autres agences et d'importants donateurs. La création d'emplois répond également à la dimension économique du défi que posent les migrations à l'échelle mondiale. En nous attaquant aux causes profondes des migrations, comme la pauvreté, l'insécurité alimentaire et le manque de perspectives socioéconomiques, nous pouvons favoriser la stabilité et proposer d'autres solutions que celle qui consiste à quitter son pays d'origine.

Pour favoriser la stabilité et répondre au problème de la fragilité, nous nous efforçons de créer un climat plus favorable à l'investissement et d'intensifier le dialogue avec le secteur privé. Ce n'est qu'en permettant des investissements plus nombreux et de meilleure qualité que nous parviendrons à créer des emplois ainsi que de la croissance économique et sociale. À cet égard, nous nous félicitons de la coopération menée avec l'ONUDI en vue de soutenir des programmes nationaux et régionaux de politiques inclusives et favorables aux entreprises dans les pays ACP.

L'UE est fermement convaincue que le développement économique peut aller de pair avec la protection de l'environnement pour créer une nouvelle croissance et de nouveaux emplois. Les économies circulaires contribuent à boucler la boucle du cycle de vie des produits grâce à une réutilisation et à un recyclage plus importants qui accroissent la valeur des produits. Dans le même temps, elles contribuent à une production climatiquement neutre et à l'utilisation efficace des ressources, tout comme elles stimulent l'innovation, la croissance économique et la création d'emplois. L'UE et l'ONUDI ont organisé conjointement, en 2018, une conférence sur l'économie circulaire dans le secteur du tourisme en Europe du Sud-Est. Nous attendons avec intérêt de voir d'autres initiatives conjointes de ce type se mettre en place à l'avenir.

L'UE accueille avec satisfaction la stratégie concernant l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes pour 2020-2023, ainsi que la politique actualisée sur ces questions. Nous tenons également à féliciter l'ONUDI pour la mise en œuvre résolue et réussie de sa politique et de sa stratégie 2016-2019 sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, ainsi que de son plan d'action sur la parité des sexes pour 2018-2023. Ces documents d'orientation sont essentiels pour les efforts que l'Organisation déploie en vue de garantir l'égalité des chances pour les femmes.

Nous ne saurons réaliser les objectifs ambitieux du Programme 2030 qu'au prix d'efforts de grande ampleur. Des partenariats associant les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé seront nécessaires. L'ONUDI a accompli un travail remarquable pour renforcer l'impact sur le développement au moyen de partenariats, en mettant en place un total de dix programmes d'aide-pays dans des pays à revenu moyen ou faible. À travers ces programmes d'aide-pays, l'ONUDI met en œuvre une approche associant de multiples acteurs pour le développement de certaines chaînes de valeurs, faisant intervenir des gouvernements nationaux, le secteur privé et des institutions financières. Ces programmes d'aide-pays se sont également révélés être une contribution précieuse à la mise en œuvre de la réforme du système des Nations unies pour le développement au niveau national. Leur intégration dans les cadres de coopération des Nations unies pour le développement durable permet de renforcer l'efficacité et la cohérence. Compte tenu des résultats obtenus grâce aux programmes d'aide-pays et en vue d'accroître encore l'impact de ceux-ci, l'UE et ses États membres, conjointement avec le G77 et la Chine, ont déposé une résolution sur le programme d'aide-pays.

Monsieur le Président, Madame la Présidente,

La promotion de solutions multilatérales et la coopération avec les Nations unies sont, pour l'UE, des principes fondamentaux. L'UE et l'ONUDI ont en commun cette vision selon laquelle seule une approche multilatérale peut permettre d'aboutir à une croissance économique et industrielle forte, inclusive, durable et résiliente. Cette vision commune se traduit par une coopération étroite entre l'UE et l'ONUDI dans plus de cent pays. L'UE et ses États membres sont les principaux contributeurs de l'Organisation, mettant en œuvre des projets axés sur la création d'emplois, la réduction de la pauvreté, l'utilisation efficace des ressources, l'énergie propre et la réduction des émissions. L'ONUDI est déjà un partenaire important de l'UE et de ses États membres, et nous aspirons à une coopération plus étroite encore pour permettre à cette relation d'exprimer tout son potentiel.

Je vous remercie de votre attention.

 

§ Pays candidat

* La République de Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie, pays candidats, ainsi que l'Albanie et la Bosnie-Herzégovine, pays candidats potentiels, continuent à participer au processus de stabilisation et d'association.

+ La Norvège est membre de l'AELE et de l'Espace économique européen.