Hong Kong: déclaration du HR/VP Josep Borrell sur l’élection du Conseil législatif du 19 décembre 2021
La septième élection du Conseil législatif de Hong Kong a eu lieu le 19 décembre 2021. Il s’agissait du premier scrutin de ce type depuis l’adoption de la loi sur la sécurité nationale et la mise en œuvre de changements radicaux dans le système électoral qui vont à l’encontre des engagements en faveur d’une plus grande représentation démocratique consacrés dans la loi fondamentale de Hong Kong. L’Union européenne déplore cette violation des principes démocratiques et du pluralisme politique.
L’élection du Conseil législatif a vu une diminution du nombre de sièges élus au suffrage direct par les citoyens de Hong Kong. Les droits fondamentaux de ces derniers ont également été mis à mal par des menaces d’actions en justice contre ceux qui appelleraient au boycott.
L’UE rappelle l’arrestation, en janvier 2021, de 47 défenseurs de la démocratie, notamment des anciens législateurs de l’opposition et des représentants de la société civile, pour leur rôle dans les élections primaires en faveur de la démocratie en juillet 2020. Nombre de ces personnes n’ont pas été en mesure de se présenter à l’élection du Conseil législatif parce qu’elles étaient en détention sur la base de mises en examen conformément à la loi sur la sécurité nationale. Les arrestations de personnalités de l’opposition ont également eu une incidence sur le nombre de candidats.
En outre, les pressions exercées sur la société civile de Hong Kong se sont intensifiées, comme en témoignent la dissolution de la Confédération des syndicats de Hong Kong, de l’Alliance de soutien aux mouvements démocratiques patriotiques de Chine, du Groupe des avocats spécialistes des droits de l’homme en Chine, de l’Union des enseignants professionnels de Hong Kong et du Front civil des droits de l’homme, ainsi que la fermeture du bureau d’Amnesty International. La liberté de la presse s’est érodée, comme le montrent la fermeture forcée d’Apple Daily et l’arrestation de Jimmy Lai et du personnel éditorial du journal. La longue détention provisoire de certaines personnes impliquées dans des actes non violents est un autre signe de la poursuite de la restriction des droits de l’homme et des libertés fondamentales à Hong Kong. L’indépendance du pouvoir judiciaire doit être garantie, vu son rôle crucial dans la sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales à Hong Kong.
L’Union européenne voit dans cette élection, conjuguée aux pressions exercées actuellement sur la société civile, une nouvelle étape dans le démantèlement du principe «un pays, deux systèmes». Elle attache une grande importance à la préservation du degré élevé d’autonomie de Hong Kong ainsi qu’au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, des principes démocratiques et de l’état de droit, conformément à la loi fondamentale et aux engagements internationaux. L’UE continuera de suivre de près l’évolution de la situation, notamment l’élection du chef de l’exécutif prévue pour mars 2022. L’UE appelle les autorités chinoises et de Hong Kong à respecter leurs engagements nationaux et internationaux, notamment l’attachement à une représentation démocratique au suffrage universel.