L’UE et Cuba tiennent un dialogue sur les droits de l’homme

03.10.2019

L’UE et Cuba tiennent un dialogue sur les droits de l’homme

Le 3 octobre, l’Union européenne (UE) et Cuba ont tenu à Bruxelles leur deuxième dialogue formel sur les droits de l’homme dans le cadre de l’accord entre l’Union européenne et Cuba sur le dialogue politique et la coopération (ADPC). Ce dialogue constitue un cadre structuré pour débattre ouvertement et de manière constructive de la situation des droits de l’homme à Cuba et dans l’UE, ainsi qu’une plateforme pour explorer les possibilités de coopération dans les enceintes multilatérales sur les défis communs en matière de droits de l’homme. Au-delà du dialogue formel, l’UE et Cuba entretiennent des échanges informels réguliers sur les droits de l’homme. 

Dans son allocution d’ouverture, le représentant spécial de l’UE pour les droits de l’homme, Eamon Gilmore, a souligné que les droits de l’homme «restent au centre des relations bilatérales UE-Cuba, comme l’indique l’accord de dialogue politique et de coopération». 

L’objectif du dialogue était de renforcer l’engagement bilatéral dans des domaines où il était possible de progresser, car «dans des situations internationales complexes, nous pouvons obtenir davantage de résultats lorsque nous levons les obstacles et que nous travaillons ensemble». 

Au cours du dialogue, les deux parties ont discuté de la question de la liberté d’expression et de l’accès aux informations hors ligne et en ligne. Les échanges ont également porté sur le droit de participer à la conduite des affaires publiques dans l’UE et à Cuba. L’UE a souligné qu’il importait que tous les citoyens puissent s’associer librement, exprimer leurs points de vue et participer à la vie publique.

L’UE et Cuba ont abordé les droits des groupes vulnérables, au sujet desquels l’UE a insisté sur la nécessité de garantir l’intégralité des droits politiques, économiques et sociaux pour tous. Les parties ont également discuté de la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes et des politiques respectives en matière de lutte contre la violence à caractère sexiste. L’UE a réaffirmé qu’elle était déterminée à œuvrer avec Cuba à l’avènement de sociétés dans lesquelles toutes les personnes peuvent prospérer, indépendamment de leur sexe. 

Enfin, les deux parties ont examiné les possibilités d’une coopération plus étroite entre l’UE et Cuba dans les enceintes multilatérales compétentes en matière de droits de l’homme, comme le Conseil des droits de l’homme et la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies. L’UE et Cuba ont en outre procédé à un échange de vues sur la mise en œuvre des recommandations formulées lors de l’examen périodique universel sur Cuba ces dernières années. 

L’UE et Cuba sont convenues d’envisager une collaboration plus approfondie au moyen d’une assistance technique et d’un échange de bonnes pratiques, notamment en ce qui concerne la lutte contre la violence à l’égard des femmes, la modernisation du cadre réglementaire et l’amélioration de l’accès à l’internet. L’UE a souligné l’intérêt d’associer un plus large éventail d’organisations de la société civile afin qu’elles partagent leurs connaissances spécialisées et leurs expériences pour trouver des solutions communes aux défis communs.

Le dialogue a été précédé d’un séminaire de la société civile organisé le 2 octobre, au cours duquel des représentants de la société civile cubaine et européenne ont eu un échange de vues sur des thèmes tels que la lutte contre la violence fondée sur le genre et sur la protection des familles notamment. Les parties ont également visité un centre de prévention de la violence à caractère sexiste et de réhabilitation des victimes à Bruxelles afin d’échanger les meilleures pratiques et d’explorer des pistes de coopération. 

La délégation de l’UE était dirigée par le représentant spécial de l’UE pour les droits de l’homme, M. Eamon Gilmore, et comptait dans ses rangs le directeur exécutif adjoint pour les Amériques du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), Hugo Sobral, ainsi que d’autres représentants du SEAE. Rodolfo Reyes Rodríguez, directeur général pour les questions multilatérales et le droit international du ministère cubain des affaires étrangères, emmenait la délégation cubaine. Il était accompagné d’Alba Soto, directrice pour l’Europe et le Canada, Norma Goicochea, ambassadrice de Cuba auprès de l’Union européenne, et Juan Antonio Quintanilla Roman, directeur pour les organisations internationales. Des représentants des États membres de l’UE ont participé au dialogue en tant qu’observateurs.

Contexte

Le dialogue sur les droits de l’homme permet aux deux parties de partager leurs expériences et bonnes pratiques, de renforcer les capacités et de prévoir des formations ou de la coopération technique pour résoudre des problèmes spécifiques.

Il s’agit de l’un des cinq dialogues politiques menés dans le cadre de l’accord de dialogue politique et de coopération entre l’Union européenne et Cuba, qui est appliqué à titre provisoire depuis 2017. Les cinq dialogues politiques sont tous précédés par des événements avec la société civile.