Les droits des femmes à travers le monde en période de pandémie de COVID-19: déclaration conjointe du haut représentant/vice-président, Josep Borrell, et des commissaires Jutta Urpilainen et Janez Lenarčič

29.05.2020

La pandémie de COVID-19 touche tout le monde et a des répercussions sur tous les aspects de notre vie. Mais ses effets ne sont pas uniformes. Elle accroît les inégalités existantes dans le monde entier. Les personnes qui se trouvaient déjà en situation de vulnérabilité, dont les femmes et les filles, sont plus durement touchées.

Les femmes jouent un rôle moteur dans la réponse mondiale au coronavirus; elles ont contribué à sauver des millions de vies. En effet, 70 % des professionnels de la santé et des travailleurs sociaux de première ligne sont des femmes. Toutefois, elles subissent également plus durement les effets de la crise sanitaire et socio-économique. En outre, les mesures de confinement, en particulier, ont accentué les disparités structurelles touchant les femmes et les filles et ont entraîné une augmentation intolérable de la violence domestique et sexiste.

Les droits humains doivent être au cœur de la bataille contre la pandémie de COVID-19. Et les droits des femmes sont des droits humains.

Dans le cadre du train de mesures de «l’équipe d’Europe», doté d'une enveloppe de plus de 23 milliards d’euros, les femmes et les filles constituent un groupe prioritaire dans le contexte de notre réponse au coronavirus et des mesures de relance. Toutes les analyses, mesures et actions entreprises devraient avoir un caractère inclusif, tenir compte des questions d'égalité entre les hommes et les femmes et d'âge, et atténuer les risques de violence sexiste. Les services de santé et de protection doivent être pleinement disponibles pour répondre aux besoins et aux droits des femmes, y compris en matière de santé et de droits sexuels et génésiques. Il y a lieu de garantir la participation pleine et effective des femmes aux processus décisionnels à toutes les étapes de la réponse au coronavirus et de la reprise.

Il est plus qu’urgent de protéger les femmes et les filles qui souffrent dans leurs propres foyers. Les portes des maisons étant closes, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce qui se passe derrière celles-ci. Le 30 avril, 146 pays partenaires se sont ralliés à notre déclaration à l’appui de l’appel du secrétaire général de l’ONU concernant la violence sexiste dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

En tant qu’Union européenne, nous restons déterminés à soutenir efficacement la prévention de toutes les formes de violence et de discrimination sexuelles et sexistes, ainsi la réaction et la protection à l’égard de celles-ci. Un tel travail est vital, essentiel et ne peut attendre, notamment dans les situations de crise humanitaire, où l’UE s’est engagée à répondre aux besoins spécifiques des femmes et des filles.

L’initiative « Spotlight» de l’Union européenne et des Nations unies (lien externe) demeure fondamentale. Nous souscrivons à l’appel lancé par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour que celle-ci se transforme en une plateforme mondiale, attirant des investissements accrus et reliant des pays et des régions du monde entier dans la lutte contre la violence à l’encontre des femmes et des filles.

L’UE continuera de travailler avec tous les partenaires, y compris la société civile et le secteur privé, afin de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes et de construire un meilleur avenir pour tous. Les femmes et les filles doivent être au cœur des efforts que nous déployons au niveau mondial. Il nous faut œuvrer en faveur d’un monde plus juste, inclusif, résilient et durable, qui ne laisse personne de côté.

Xavier Cifre Quatresols
Press Officer for Foreign Affairs and Security Policy
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