UE-ASEAN: communiqué de presse des coprésidents de la réunion des hauts fonctionnaires
La réunion des hauts fonctionnaires de l’Union européenne (UE) et de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) s’est tenue à Bruxelles (Belgique) les 10 et 11 février 2020. Elle était coprésidée par M. Gunnar Wiegand, directeur exécutif pour l’Asie et le Pacifique du Service européen pour l’action extérieure, et S.E. Stanley Loh, secrétaire adjoint du ministère des affaires étrangères de Singapour. La réunion a rassemblé des fonctionnaires des 27 États membres de l’UE et de 10 États membres de l’ASEAN, ainsi que des représentants de la Commission européenne et du secrétariat de l’ASEAN.
Nous avons procédé à un échange de vues sur l’évolution récente de la situation dans l’UE et l’ASEAN, qui sont deux des principales organisations régionales au monde. L’ASEAN et l’UE sont convaincues de l’importance de renforcer le système multilatéral fondé sur des règles, notamment en promouvant un multilatéralisme efficace. Elles ont un intérêt commun à promouvoir le droit international et les normes internationalement reconnues, contribuant ainsi à un monde pacifique, équitable et prospère.
Nous avons reçu des informations actualisées sur le nouveau programme stratégique 2019-2024 de l’UE et les priorités de la nouvelle Commission européenne, notamment le pacte vert pour l’Europe, une économie au service des citoyens et une Europe adaptée à l’ère du numérique. Nous avons également été informés du thème choisi par le Viêt Nam pour sa présidence de l’ASEAN en 2020, «Cohérence et réactivité», de ses cinq priorités thématiques, ainsi que de ses plans et propositions pour renforcer les relations de l’ASEAN avec ses partenaires de dialogue et les parties extérieures, ainsi que de consolider l’architecture régionale centrée sur l’ASEAN.
Nous avons rappelé que les participants à la 22e réunion ministérielle UE-ASEAN organisée à Bruxelles en 2019 avaient convenu en principe de renforcer les relations UE-ASEAN afin d'établir un partenariat stratégique, dont nous attendons la conclusion avec intérêt.
Nous avons réaffirmé la volonté des deux parties de renforcer leurs relations et leur coopération dans tous les domaines d’intérêt mutuel, comme souligné dans le plan d’action UE-ASEAN (2018-2022). Nous avons procédé à un échange de vues sur les récents dialogues politiques UE-ASEAN, notamment ceux portant sur le changement climatique, les droits de l’homme et le développement durable. Nous avons salué les initiatives de l’UE en vue de contribuer à la facilité de finance verte («Catalytic Green Finance Facility») de l’ASEAN et de s’associer au centre de l’ASEAN pour les études et le dialogue sur le développement durable pour examiner la consommation et la production durables, comme annoncé lors du 2e dialogue UE-ASEAN sur le développement durable le 10 février 2020 à Bruxelles. Nous avons également examiné la manière de renforcer encore la coopération entre les deux parties, notamment pour relever les défis mondiaux tels que le changement climatique, l’économie circulaire, le commerce équitable et ouvert, la sécurité maritime et la cybersécurité. Nous avons salué l’invitation adressée par l’UE aux États membres de l’ASEAN au 2e forum de l’UE sur le cyberespace, qui se tiendra à Bruxelles en juin 2020, et nous étudierons les possibilités de renforcer les échanges formels sur cette question de plus en plus importante.
Reconnaissant que la coopération entre l’UE et l’ASEAN devrait apporter des avantages tangibles aux populations des deux régions, nous avons discuté de l’importance de renforcer les échanges, les investissements et la connectivité, y compris par la conclusion rapide de l’accord global UE-ASEAN sur le transport aérien, le développement de villes intelligentes, le renforcement du dialogue sur les questions politiques et de sécurité d’intérêt commun et la promotion de relations interpersonnelles plus étroites. Nous avons également été informés de l'organisation du Forum économique mondial 2020 sur l’ASEAN et la région indo-pacifique, qui se tiendra à Djakarta du 7 au 9 juillet 2020. Sans préjudice des procédures en cours dans le cadre de l’OMC, nous avons également souligné l’importance du dialogue entre l’UE et les États membres de l’ASEAN concernés sur des questions d’intérêt commun. Nous avons pris acte de l’intention de l’UE d’informer les parties concernées sur l’élaboration des règles de certification dans le cadre de la directive de l’Union européenne sur les énergies renouvelables (RED II).
Nous avons également procédé à un échange de vues sur les questions régionales et internationales d’intérêt mutuel, y compris l’évolution récente de la situation en mer de Chine méridionale, la situation dans la péninsule coréenne et les défis transfrontières tels que le terrorisme et les cybermenaces. Les États membres qui sont actuellement membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont également échangé leurs points de vue sur les priorités de leurs mandats respectifs. Nous avons discuté de l’importance de promouvoir un ordre international fondé sur des règles, notamment en respectant le droit international tel que la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) de 1982. Nous avons abordé la récente épidémie du nouveau coronavirus (NCoV) et souligné l’importance de la coopération internationale et du partage d’informations pour faire face aux menaces qui en découlent. Nous avons salué la note de l’ASEAN sur ses efforts visant à partager les informations et les bonnes pratiques et à renforcer la coopération, ainsi que les mesures prises par les différents États membres de l’ASEAN pour lutter contre la propagation de l’épidémie, ce qui devrait renforcer la confiance du public. Nous sommes convenus d’organiser une vidéoconférence entre des responsables de l’ASEAN et l’UE en matière de santé publique ainsi que d’autres responsables compétents afin de poursuivre les échanges d’informations sur le nouveau coronavirus.