Réfugiés rohingyas: Federica Mogherini se rend au Bangladesh et au Myanmar/en Birmanie pour soutenir la résolution de la crise
Federica Mogherini, haute représentante de l’Union européenne, s’est rendue le 19 novembre dans le camp de réfugiés de Kutupalong, dans le district de Cox’s Bazar. Elle y a réaffirmé le soutien de l’UE aux réfugiés rohingyas du Myanmar/de la Birmanie, ainsi qu’aux autorités du Bangladesh qui fournissent une aide aux personnes ayant fui le nord de l’État de Rakhine. L’UE et ses États membres se sont engagés à verser 51 millions d’euros d’aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil, soit plus de la moitié du total des fonds levés lors de la conférence des Nations unies du 23 octobre à Genève, coprésidée par l’UE.
Mme Mogherini a visité hier l’un des plus grands camps de réfugiés du Bangladesh, où elle a rencontré des représentants des organisations humanitaires, ainsi qu’un groupe de femmes Rohingyas ayant récemment fui le Myanmar/la Birmanie. Selon le haut représentant des Nations unies pour les réfugiés, depuis le 25 août plus de 600 000 Rohingyas ont fui le nord de l’État de Rakhine pour se réfugier dans le district de Cox’s Bazar, au Bangladesh, faisant de cet exode continu la crise de réfugiés s'aggravant le plus rapidement dans le monde. La haute représentante de l’Union a exprimé le soutien ferme de l’UE aux réfugiés et aux communautés d’accueil au Bangladesh:
«Nous sommes conscients de la situation difficile à laquelle sont confrontés les communautés locales et le Bangladesh», a-t-elle déclaré. «Ils accueillent tellement de personnes traumatisées, qui ont voyagé jusqu’ici et portent en elles des récits terribles, en particulier les femmes et les enfants, des enfants très jeunes. Je suis convaincue que le peuple et le gouvernement bangladais font preuve d’un très grand respect et je tiens à dire qu’ils sauvent l’honneur de l’humanité en accueillant les réfugiés de cette manière».
«Nous continuerons de leur apporter notre soutien. Nous continuerons d’examiner les moyens de mobiliser l'aide de la communauté internationale, et nous continuerons de diriger les travaux de la communauté des bailleurs de fonds, car nous pensons que la dignité humaine et la vie des populations — en particulier des femmes et des enfants — doivent être protégées en toutes circonstances», a déclaré la haute représentante.
À cette fin, outre la fourniture d’aide, l’UE soutient les négociations entre les autorités du Bangladesh et du Myanmar/de la Birmanie, afin de «contribuer à trouver une solution durable, humaine et digne» à la crise.
Le point de départ d’une telle solution a pu être trouvé dans le plan de Kofi Annan (le rapport de la commission consultative sur l’État de Rakhine, présidée par M. Annan), a indiqué Mme Mogherini. Le 20 novembre, à l’issue d’une réunion tenue à Dacca avec la Première ministre du Bangladesh, Mme Sheikh Hasina, et d’une réunion informelle avec la conseillère d’État du Myanmar/de la Birmanie, Mme Aung San Suu Kyi, Mme Mogherini a estimé qu’il existait une possibilité «réelle et concrète» que le Myanmar/la Birmanie et le Bangladesh parviennent à s'entendre sur un protocole d’accord bilatéral pour le rapatriement des réfugiés, ce qui constituerait une première étape importante dans la mise en œuvre des recommandations du rapport de M. Annan.
«Nous encourageons le Bangladesh et le Myanmar/la Birmanie à travailler au niveau bilatéral sur cette question, avec le soutien de l’Union européenne et du reste de la communauté internationale. Nous sommes convaincus que l’une des clés consiste à mettre un terme aux violences et à l'afflux de réfugiés, et à garantir l’accès sans entrave de l’aide humanitaire dans l’État de Rakhine, ainsi que le rapatriement sûr et durable des réfugiés. Notre discussion initiale informelle de ce matin est encourageante à cet égard», a déclaré la haute représentante.
«L’Union européenne soutient fermement la transition démocratique du Myanmar/de la Birmanie. Nous comprenons qu’il s'agit d’un processus fragile qui est toujours en cours, et l’une de nos grandes priorités est d'appuyer la consolidation de cette transition démocratique. Dans le même temps, nous estimons que des efforts sont nécessaires pour mettre en œuvre les recommandations formulées dans le rapport de M. Kofi Annan, et je juge encourageante la volonté de Mme Aung San Suu Kyi d’aller dans cette direction. L’Union européenne soutiendra de toutes les manières possibles tant le Myanmar/la Birmanie que le Bangladesh et l’ensemble de la région afin qu’une solution durable à cette crise soit trouvée».