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Azerbaïdjan: l’Union européenne soutient les femmes dans leur lutte pour l’égalité dans une société stable et prospère

18.03.2018
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«Nous sommes convaincus qu’en offrant des possibilités aux femmes, nous les aidons à réaliser leur potentiel et à croire en leurs capacités», a déclaré Kestutis Jankauskas, ambassadeur de l’UE auprès de l’Azerbaïdjan.

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Accompagner le changement dans nos pays partenaires signifie œuvrer au sein des communautés et auprès des individus pour leur donner voix au chapitre. Sara, Irana, Sadagat, Aytekin et Rena nous livrent des récits de développement individuel mais nous parlent aussi d’un monde qui évolue dans la bonne direction.

"I COME FROM A VERY CONCERVATIVE FAMILY WHERE IT IS ALWAYS UNDERSTOOD THAT A YOUNG WOMAN SHOULD ALWAYS BE ACCOMPANIED BY RELATIVES”

À l’âge de 17 ans, alors qu’elle était étudiante en première année à l’université, Sara Rajabli a participé à des projets européens destinés à réunir des jeunes pour les aider à s’épanouir.

Après avoir connu l’expérience enrichissante d’appartenir à une communauté internationale, Sara a continué de participer à diverses initiatives européennes. En 2016, elle a rejoint le réseau des jeunes européens de l’Est (Young European Neighbours network), une plate-forme en ligne réunissant plus de 800 jeunes en provenance de l’Union et de la région du Partenariat oriental. Rapidement, elle a milité avec une centaine d'autres jeunes sur la plateforme et a reçu le titre honorifique de jeune ambassadrice européenne pour l’Azerbaïdjan.  

Son expérience de jeune ambassadrice européenne, conjuguée à son goût des voyages, a conduit Sara à lancer un blog qui fait connaître à tous les possibilités de voyager gratuitement ou à peu de frais. En l’espace de deux ans, son blog Free to Travel (libre de voyager) a attiré plus de 2 400 abonnés en provenance de 55 pays et relaie des récits de plus de 60 voyageurs.

Étudiant alors en Allemagne, Sara a eu l’une idée de créer un blog lorsqu'elle a décidé de voyager seule en Europe avec un budget très limité.

«Je viens d’une famille très conservatrice où, par définition, une jeune femme doit toujours être accompagnée par un membre de sa famille», répond Sara lorsqu'on lui demande ce qui l’a amenée à créer ce blog. «Si quelqu’un m’avait dit que je voyagerais seule dans huit pays européens, et ce sans avoir beaucoup d'argent, je ne l’aurais jamais cru. Mais je me suis lancé un défi à moi-même et j’ai quitté ma zone de confort».

Selon Sara, les expériences qu’elle a engrangées au cours de ses voyages ont transformé sa vision stéréotypée du monde et de ses habitants. «Lorsque les stéréotypes tombent, on devient un citoyen du monde, une personne qui peut changer le monde et le rendre meilleur.»

La jeune femme avait aussi suffisamment d’énergie pour lancer une petite entreprise à vocation sociale. Inspirée par les exemples de réussite entendus pendant la formation sur l’entrepreneuriat social, organisée dans le cadre d’Erasmus +, Sara a organisé à Bakou une plateforme en ligne vendant des desserts traditionnels azerbaïdjanais. Des femmes ayant des besoins particuliers les confectionnent à domicile.

«Je ne pensais pas que cette initiative serait couronnée de succès au bout de six mois seulement! Nous avons déjà 20 partenaires en Azerbaïdjan qui commandent régulièrement nos pâtisseries pour différents évènements organisés par leurs entreprises. Nos produits ont été également présentés lors de manifestations internationales. C’est très stimulant!», déclare Sara.

«PLUS QUE LE FAIT DE PASSER UNE ANNÉE DANS UN NOUVEL ENDROIT, CETTE EXPÉRIENCE M’A COMPLÈTEMENT TRANSFORMÉE»

La plate-forme pédagogique Erasmus + est le programme phare de l’Union dans le domaine de l’éducation.

Diplômée de l’université du Caucase à Bakou, Irana Alimova fait partie d’un groupe de plus de 600 étudiants en provenance d’Azerbaïdjan ayant participé au programme d’échanges Erasmus +.

Irana a passé une année à Braganza au Portugal, pour étudier le génie chimique. Non seulement ce séjour lui a permis de devenir indépendante et d’obtenir un deuxième diplôme, mais cela a représenté pour elle une expérience internationale inestimable.

«Plus que le fait de passer une année dans un nouvel endroit,  cette expérience m’a complètement transformée», affirme Irana. «J'ai acquis des connaissances universitaires mais j’ai aussi rencontré beaucoup de personnes intéressantes. J’ai découvert une nouvelle culture et une nouvelle langue, et j'ai élargi mon horizon. Ce fut une expérience de vie très forte.»

Malgré certaines similitudes entre les systèmes éducatifs, Irana a été impressionnée par les méthodes d’enseignement appliquées à l’université de Braganza. En effet, l’accent était mis sur des sujets techniques spécifiques plutôt que sur la chimie en général, ce qui lui a donné une grande expérience pratique. De retour à Bakou, Irana s’est rendu compte que cette expérience lui apportait réellement un plus dans sa recherche d’emploi.

Aujourd’hui, Irana travaille dans le laboratoire de l’un des plus gros complexes pétrochimiques d’Azerbaïdjan. Son travail consiste à tester les propriétés physiques et mécaniques de polymères et à rechercher les impuretés contenues dans des gaz.

Selon elle, l’expérience pratique acquise au cours de ses études au Portugal l’a beaucoup aidée dans son travail.

«Après mon année passée au Portugal, mon regard a changé sur beaucoup de choses de la vie. J’ai appris à mieux communiquer avec les gens et à être plus détendue en ce qui concerne la vie en général. Je pense que, dans une large mesure, l’environnement multiculturel des universités européennes encourage cette façon d’être.»

Préserver les traditions: auparavant, je n’avais jamais envisagé de devenir chef d’entreprise...

En Europe, les PME représentent jusqu’à 90 pour cent du marché.

Un des projets les plus récents financés par l’UE et le PNUD cible les régions d’Azerbaïdjan situées à proximité de la frontière sud du pays, où les traditions patriarcales sont les plus marquées.

Rena Mekhraliyeva est une chef d’entreprise accomplie qui a bénéficié d’une aide de l’Union et du PNUD. Implantée à Sabirabad, l’entreprise de Rena organise des cérémonies qui se déroulent avant le mariage (nuit du henné).

Rena décrit ces cérémonies comme des «nuits du henné, dans le style azerbaïdjanais». En règle générale, la cérémonie a lieu quelques jours avant le mariage et réunit pendant toute la journée les femmes de la famille de la mariée et du marié. La salle où se rassemblent les invités est décorée en rouge et or, couleurs qui symbolisent la joie et la fécondité. Mais le principal élément de cette soirée est le henné, qui, selon la légende, a des pouvoirs magiques et protège du mauvais œil.

De nos jours, la nuit du henné peut également être ramenée à une heure et est parfois organisée le jour même du mariage.

Rena, qui n’avait jamais dirigé une entreprise auparavant, affirme que la formation portant sur les compétences entrepreneuriales et la gestion financière qu’elle a reçue dans le cadre du projet l’a aidée à se lancer. «Auparavant, je n'avais jamais envisagé de devenir chef d’entreprise; je pensais que je n'allais arriver à rien. Pourtant, j’ai reçu par la suite tellement d’énergie positive et on m’a tellement fait confiance que tout s’est bien passé!»

 

L’entreprise de Rena est devenue la première de la région à proposer la cérémonie de la nuit du henné. Avant, les gens devaient appeler quelqu’un de la capitale, à 172 km de là, pour pouvoir organiser cette cérémonie très populaire. La demande étant en progression, l’entreprise de Rena se développe: huit personnes y travaillent actuellement, et elle reçoit même quelques commandes de régions voisines.

Khanym Zeynally, professeur de musique âgée de 22 ans, et fille de Rena, est la maîtresse de cérémonie. «Je suis très heureuse que nous soyons parvenues à bâtir une équipe avec des jeunes femmes dynamiques et positives qui font leur travail avec amour», déclare Khanym. «Nous nous efforçons de contribuer à la préservation des traditions anciennes afin que les jeunes ne les oublient pas.»

Si tout se passe comme prévu, Rena souhaite que l’entreprise poursuive son expansion. Elle envisage d’ouvrir un studio spécifique pour organiser les nuits du henné, un magasin de thé pour les femmes et un bassin pour les mariées. Il existe une forte demande pour ces services dans la région.

 

Laisser une trace...

Sadagat Rasulova, originaire du village de Dzhavad dans le district de Sabirabad, est une des militantes participant à des projets nationaux et internationaux mis en place pour soutenir les femmes dans les régions d’Azerbaïdjan. Après avoir travaillé plus de 40 ans dans l’agriculture, dans des objectifs de développement et de croissance, elle a créé une petite exploitation avicole dans son village.

 

Dans le cadre d’un projet du PNUD, elle a reçu gratuitement 1 000 poussins et des aliments pour les nourrir. Après les avoir élevés dans son propre jardin, elle les a vendus et a pu s'acheter une vache. Ensuite, mettant en œuvre les compétences ainsi acquises, Sadagat a pu, grâce au projet public d’investissement agricole (AzRIP), construire une couveuse artificielle séparée près de sa maison, équipée d’un générateur et de cinq incubateurs à poussins.

Avec l’aide de formations dispensées pour les femmes de la région, axées sur l’esprit d’entreprise, Sadagat a préparé un plan d’entreprise solide pour sa stratégie en matière de couvaison de poussins et d'élevage de poulets. Grâce au soutien financier de l’Union européenne et du PNUD, une installation de deux étages a été construite à cette fin dans son jardin.

L’installation comporte cinq sections, ce qui permet à Sadagat d’élever les poulets à différents stades de leur vie en même temps: les œufs sont couvés dans une section, tandis que les poussins et les poulets sont élevés dans d’autres. Cette solution permettra également à cette femme de répondre à la demande de la population locale, d’accroître ses revenus et d’aider les habitants du village à gagner un peu d’argent. Actuellement, sept personnes travaillent pour Sadagat.

«J’ai toujours pensé que si les gens de la campagne n'ont pas de pain, les autres auront faim également. Il n’est pas inutile de rappeler que tout commence par la terre», rappelle Sadagat Rasulova qui, à l’époque soviétique, travaillait comme chef d'équipe dans une ferme collective locale.

 

C’est en ces termes qu’elle se décrit comme propriétaire d’une petite entreprise:

«Aujourd’hui, je suis là, et demain, je partirai», déclare Sadagat à propos de sa vie de femme chef d’entreprise. «Je souhaite que le souvenir que les gens gardent de moi à l’avenir soit cette entreprise que j’ai créée et qui, je l’espère, poursuivra son expansion et continuera à être utile à la population. En effet, si nous ne créons rien d’important, c’est comme si nous n’avions jamais existé.»

 

Les rêves se réalisent vraiment...

Aytekin Bakhyshova, qui enseignait l’informatique à Mingyachevir, avait toujours rêvé de devenir une femme d’affaires célèbre. Après avoir rejoint un projet soutenu par l’association de microfinancement d’Azerbaïdjan (AMFA) en 2015, elle en est rapidement devenue un des membres les plus actifs.

«Je viens d’une famille très pauvre,» déclare Aytekin. «Lorsque j’étais jeune, je ne connaissais rien en dehors de ma ville natale. Mon rêve le plus fou était de prendre l'avion. En 2009, ce rêve s’est réalisé lorsque nous avons été envoyées en Turquie en tant que femmes créatrices d’entreprise en provenance d’Azerbaïdjan. Ce fut une expérience inoubliable».

De 2014 à 2016, l’AMFA a mis en œuvre un projet financé par l’UE visant à soutenir les femmes de huit régions rurales d’Azerbaïdjan, dont celle de Mingyachevir, la quatrième ville du pays. Aytekin a une fois encore été l’une des participantes les plus actives à plusieurs formations axées sur les compétences entrepreneuriales, notamment des compétences de base en finances et en droit.

À cette époque, Aytekin travaillait dans la succursale azerbaïdjanaise d’une entreprise internationale de cosmétiques à Mingyachevir, mais elle y occupait un emploi subalterne. Les compétences qu’elle a acquises en matière de planification et de budget grâce à la formation l’ont aidée à donner un sérieux coup de pouce à sa carrière.

Aujourd’hui, trois ans plus tard seulement, Aytekin est l’une des meilleures spécialistes de son entreprise. Elle dirige 68 personnes, a voyagé dans le monde entier pour se former et a déménagé à Bakou où elle aide les jeunes femmes à croire en elles.

Grâce aux revenus tirés de ses activités, elle a créé plusieurs petites entreprises dans les régions rurales pour venir en aide aux populations locales. Elle se rend également une fois par semaine dans sa ville natale de Mingyachevir, où elle organise des sessions de formation pour les femmes.

À court terme, l’objectif d’Aytekin est de devenir une femme d'affaires reconnue, non seulement à Bakou, mais également dans les 42 pays où son entreprise a des succursales. «L’essentiel est d’apprendre, de croire et de planifier», dit-elle en conclusion.

Ce récit a été le premier à être diffusé sur le site internet «EU Neighbours» (les voisins de l’UE). Cliquez ici pour le lire dans sa version initiale.

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