Accord avec l'Iran: front uni de l'UE concernant le maintien de l'accord sur le nucléaire iranien dans l'intérêt de la sécurité européenne

La haute représentante a annoncé que l'UE et les États membres s'organisaient pour mettre en place des mesures et des mécanismes visant à protéger les investissements économiques des entreprises européennes qui ont légitimement investi et entrepris des activités en Iran.
"Pour nous, l'enjeu n'est pas d'ordre économique, il en va de la sécurité de l'Union européenne, parce que, sans l'accord nucléaire avec l'Iran, nous pensons que la sécurité de la région et de l'Europe risque d'être compromise", a fait savoir Mme Mogherini, en soulignant l'unité dont l'UE fait preuve sur cette question.
Pour compléter les mesures déjà prises par l'Union européenne concernant la loi de blocage, les États membres ont mis sur la table un certain nombre de contributions, et les ministres ont décidé de créer un réseau de points de contact qui assurera la coordination de l'ensemble des mesures européennes.
"Nous entendons et voulons agir le plus rapidement possible, non seulement parce que nous savons que la pression est forte en Iran, mais aussi parce que nous sommes conscients que les investisseurs européens ont besoin de sécurité, et donc nous avons intérêt à agir vite", a indiqué la haute représentante, qui a néanmoins rappelé que la situation était complexe et qu'elle escomptait des avancées au cours des semaines suivantes.
"L'essentiel est que les choses évoluent, dans la bonne direction, et dans une parfaite cohésion et sous l'impulsion d'une réelle détermination politique à les faire avancer", a souligné Mme Mogherini.
L'UE à 28 partage certaines des préoccupations exprimées par l'administration américaine, comme le programme de missiles balistiques ou la dynamique régionale. C'est précisément pour cela que les 28 présentent un front uni dans le cadre des efforts visant à maintenir l'accord sur le nucléaire, fait observer Mme Mogherini.
"Nous sommes d'accord avec certaines des préoccupations de l'administration américaine mais notre position diverge sur ce qui est la meilleure stratégie à adopter pour remédier à ces préoccupations et y apporter une réponse positive", a déclaré la haute représentante.
L'UE cherche avant tout à empêcher l'Iran de développer un armement nucléaire, et le plan d'action global commun est capital à cet égard. La semaine dernière, l'Agence internationale de l'énergie atomique a confirmé pour la onzième fois que l'Iran respectait pleinement l'accord.
Les autres questions peuvent faire l'objet de discussions dans des enceintes séparées.
"Il reste un certain nombre de sanctions en vigueur du côté de l'Union européenne, dont certaines sont liées aux droits de l'homme. Mais nous pensons qu'il est plus productif de dialoguer et de tendre la main que d'interrompre le dialogue et de chercher la confrontation. Normalement, cela donne davantage de résultats et nous sommes déterminés à poursuivre sur cette voie," a précisé Mme Mogherini.
L'UE à 28 a également présenté un front uni concernant la situation à Gaza, les États membres étant convenus d'agir immédiatement en coordination avec les partenaires régionaux pour éviter de nouvelles pertes humaines et garantir la création d'un accès humanitaire à Gaza.
Les discussions ont aussi porté sur l'horizon politique, les ministres confirmant qu'ils étaient tous unis sur la question du soutien de l'Union européenne en faveur d'une solution négociée fondée sur la coexistence de deux États, et qu'ils entendaient continuer à travailler en étroite concertation avec les autres partenaires.
"Nous restons tous déterminés, tous les 28, à considérer Jérusalem comme la future capitale des deux États", a indiqué la haute représentante.