34e dialogue UE-Chine sur les droits de l’homme
Le 30 novembre et le 1er décembre 2015, l’Union européenne et la République populaire de Chine ont tenu la 34e session du dialogue UE-Chine sur les droits de l’homme à Pékin. La délégation de l’Union européenne était dirigée par M. Ugo Astuto, directeur exécutif faisant fonction pour l’Asie et le Pacifique au Service européen pour l’action extérieure. La délégation chinoise était quant à elle conduite par M. Li Junhua, directeur général chargé des organisations et conférences internationales au sein du ministère des affaires étrangères de la République populaire de Chine.
Les deux parties considèrent les droits de l’homme comme constituant un élément important de leurs relations bilatérales, comme le reconnaît la déclaration commune adoptée lors du sommet UE-Chine de 2015, qui a commémoré le 40e anniversaire des relations diplomatiques entre l’UE et la Chine. Au cours des deux dernières décennies, les dialogues sur les droits de l’homme ont permis à l’UE et à la Chine de s’engager dans des discussions approfondies sur les droits de l’homme et il est à espérer que ce dialogue continue à mûrir.
Le 34e dialogue UE-Chine sur les droits de l’homme a permis aux deux parties d’avoir un échange de vues approfondi sur un large éventail de questions relatives aux droits de l’homme. L’UE a fait part de ses préoccupations concernant, en particulier, l’évolution récente de la situation en Chine, comme la législation en préparation relative aux questions de sécurité nationale (lutte contre le terrorisme, cybersécurité et administration des organisations non gouvernementales venues de l'étranger), le droit à un logement décent et la réforme du système du hukou, les droits des personnes appartenant à des minorités, en particulier au Tibet et dans le Xinjiang, la liberté de religion ou de conviction, la liberté d’expression (sur internet et dans le monde réel), la liberté de réunion pacifique et d’association, le respect de la légalité, les détentions arbitraires, la torture et la peine de mort. L’Union européenne a également exprimé ses préoccupations face au maintien en détention d'un certain nombre de défenseurs des droits de l'homme et d'avocats spécialisés dans cette matière, qui ont été arrêtés en juillet et août 2015. En outre, pour illustrer les préoccupations de l’UE sur la situation des droits de l’homme en Chine, une vingtaine de cas individuels ont été évoqués au cours des discussions à ce sujet, notamment ceux de Liu Xiaobo, d’Ilham Tohti, de Hada, de Pu Zhiqiang, de Xu Zhiyong, de Gao Zhisheng, de Wang Yu et de son fils, BaO Zhuoxuan. L'UE a pris acte de l'annonce de la décision de libérer Gao Yu pour raisons médicales.
Les échanges sur l'évolution récente au sein de l'Union européenne ont commencé par une introduction concernant le rapport 2014 de la Commission européenne sur la mise en œuvre de la charte des droits fondamentaux de l'UE. La Chine a soulevé les questions de la protection des migrants, de la xénophobie et de la discrimination religieuse au sein de l’Union européenne. La coopération dans les enceintes internationales et la mise en œuvre de recommandations émises par des organismes internationaux, en particulier de celles du Comité contre la torture suite à sa récente analyse de la situation en Chine figurent aussi parmi les sujets abordés.
Deux autres questions spécifiques à ce dialogue ont été examinées, à savoir l’intégration sociale des travailleurs migrants en Chine et celle des réfugiés et des demandeurs d'asile en Europe d'une part, et la protection de l’environnement et les droits de l’homme, d'autre part, l'accent étant mis en particulier sur le rôle des organisations de la société civile, l’importance de la liberté d’expression et le libre accès à l’information.
Le dialogue sur les droits de l’homme a été suivi d’une série de rencontres avec l’administration de l’État pour les affaires religieuses, le ministère des affaires civiles et l’administration de l’État pour les affaires ethniques et de visites sur le terrain au centre de recherche pour les droits humains des femmes de l'université chinoise pour les femmes, et au centre d'aide juridique Beijing-Zhicheng pour les travailleurs migrants ruraux.